RUSSIE – Le monde a besoin de «Lumière»

RUSSIE – Le monde a besoin de «Lumière»

Illustration: @ASvechnikov_37/X

Alors que le championnat du monde de Division IV (!) vient de se terminer dans la capitale arménienne d’Erevan par la victoire et promotion de l’Ouzbékistan, pour la toute première participation absolue à la compétition des Caucasiens et au grand dam du pays hôte, celui de l’élite absolue est à nos portes, lequel se disputera plus logiquement (?) en Scandinavie. Et on ne saurait s’empêcher de le remarquer, pour une 4ème année consécutive, sans la Russie, dont le public manque dès lors des informations les plus crédibles et tangibles.

Il y a trois années environ, nous en avions évoqué alors un certain déclin, du moins sur le plan international, depuis plus d’une décennie et les JO de Sotchi, et avions souligné déjà la conséquence que les clubs du riche Ouest étaient de moins en moins dominants en raison notamment d’un flux de talents venant d’ailleurs très ralenti, du plus lointain Oural et d’une Sibérie, que d’aucuns se représentent  très excessivement lointaine en raison du nom et de sa perception. Or elle est bel et bien Sibérie dès après les montagnes de l’Oural, soit peu après Ekaterinenburg, soit un 1er tiers (c’est le cas de l’écrire) seulement du territoire russe!

Un déclin, toutes proportions gardées,  rendu plus perceptible et renforcé, par l’absence d’une exposition planétaire, comme celui des autres sports collectifs, lourdement pénalisés par l’ostracisation et la disparition momentanée de leur visibilité sur la scène internationale. De même qu’a aussi joué un peu, le fait du retrait ordonné par les gouvernements finlandais et suédois, de tout ce qui pouvait être scandinave sur le territoire et, par conséquent, celui du Jokerit Helsinki en tant que partie intégrante de la KHL.  Un ensemble de circonstances qui a donc rendu et rend globalement tous les points de comparaison possibles de plus en plus flous.                                                     

Ce recul s’est non seulement largement confirmé, mais a atteint cette année un paroxysme, en tant que le CSKA Moscou et le SKA Saint-Pétersbourg n’ont pas même atteint les demi-finales de KHL! Scénario impensable il y a encore six ou sept ans et encore moins durant presque 30 ans! Il faut observer que la notion de clubs les plus nantis est naturellement rattachée aux clubs de la capitale et au très arrogant SKA de Saint-Petersburg, mais concerne et englobe aussi Yaroslavl (Lokomotiv), pas si éloignée de la capitale (à peine 300 km), Kazan (AK Bars) ou Ufa (Salavat) et dans une mesure à considérer différemment qu’un critère Est-Ouest, Omsk (Avangard), riche organisation de Sibérie, eh oui, à 150 km à peine du Nord Kazakhstan, et dont le club a d’ailleurs dû jouer deux pleines des cinq dernières saisons à…. Moscou en raison de complications sanitaires dans son arène.

Nous faisions remarquer alors que cette configuration nouvelle amenait à penser que ce ne serait  probablement pas d’éléments issus des plus riches que proviendraient les individualités qui seraient les porteuses de lendemains plus enchanteurs. Cette redistribution fortuite des cartes a d’abord profité, vers  «Vostok» (l’Est, par rapport à «Zapad», l’Ouest), à Magnitogorsk et son Metallurg, puis surtout et actuellement, au Traktor de Tcheliabinsk. Mais on observe aussi que même de plus modestes, Novosibirsk (Sibir), Vladivostok (Admiral) ou encore, à l’Ouest (…) Cherepovets (Severstal, avec un certain Mark Barberio se sont (trouvé-s) mêlés plus valablement à la compétition qu’auparavant. Jusqu’au club biélorusse de Dinamo Minsk, qualifié souvent de quasi-club pour hédonistes (!) par de nombreux américains du Nord, qui n’avait jamais craché plus de feu que d’eau jusqu’ici!  Privés de caractères naturels plus durs au mal que la vie beaucoup plus douce vers l’Ouest ou d’aucuns authentiques leaders finlandais (suédois = beaucoup plus relatif), les clubs urbains phares ont donc vu arriver une concurrence toujours plus animée, dès lors qu’ils n’en recrutaient ou pillaient plus systématiquement l’essence. CQFD. 

Mise au point utile pour replacer l’église orthodoxe où elle doit l’être: cette «récession» à l’œil occidental n’est aucunement à mettre en relation avec  les exils prolongés des stars russes en NHL, à savoir l’inouï Alex Oveshkin, qui, comme on le sait, s’est récemment emparé d’une des couronnes de Wayne Gretzky, l’impérial Nikita Kucherov (Tampa Bay Lightning), Artemi Panarin (NY Rangers), Kirill Marchenko (Columbus Blue Jackets), Mavteï Michkov (Flyers Philadelphie), Pavel Buchnevich (Saint-Louis Blues), Evgeni Malkin (Pittsburgh Penguins), Vladimir Tarasenko (Detroit Red Wings), les gardiens Sergeï Bobrowski (Florida Panthers) et Ivan Fedotov (Philadelphie bis) ou l’effacement – plutôt brutal – d’un Evgeni Kuznetsov, l’ex-compère d’Oveshkin aux Capitals, de retour au pays. Ils ne sont pas représentatifs ou une origine de ce qui apparaît un affaiblissement de l’édifice.  

Parmi les potentiels et plus ardents artisans d’un renouveau, il y en a toutefois   un qui évolue bien en… Amérique du Nord. il est en Caroline du Nord et y joue notamment avec le finlandais Sebastian Aho et ses compatriotes, le gardien Pyotr Kochetkov et les défenseurs Sasha Nikishin et Dmitri Orlov (encore une intime connaissance d’Oveshkin à Washington). Comme Aho, il joue pour les Hurricanes depuis sept saisons – immédiatement dès l’âge de la draft – soit à 18 ans et quelques mois et vient de sortir à presque lui seul les Devils des séries éliminatoires de NHL. Nous le citions donc alors et il est le bien nommé Andreï Svechnikov. Son nom signifie «Lumière» et on pourrait volontiers affirmer que l’ensemble de ce monde en a un sacré besoin.  Son frère aîné (28 ans) évolue désormais  au Torpedo Nizhny Novgorod, revenu en KHL après neuf ans entre Detroit, Winnipeg et San Jose. Avec moins de succès que son cadet mais, pour une morphologie quasi similaire (190cm/90kg), des rôles assez distincts. Alors qu’Yevgeni est plutôt un playmaker à la Pavel Datsyuk, Andreï est pleinement orienté sur la cage, diabolique en toutes finitions. Bien que formés à Kazan, ils sont bel et bien Sibériens puisque si Andreï est né dans l’Altaï, dans la ville minière de Barnaul, Evgeni l’est on ne saurait davantage car il a vu le jour sur les îles Sakhalinsk… et on touche donc ici l’Extrême orient!

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