Par Philippe Ducarroz & LAURENT PERROTON
Ajoie et Kloten connaissent un début de championnat difficile, pour ne pas dire plus. Et si certains signes détectés durant l’été semblaient encourageants, le retour sur terre (ou glace, c’est selon) est ainsi difficile pour certains. Quand on vit (ou survit, c’est selon aussi) grâce à une forte cohorte étrangère, il vaut mieux que les hommes en question soient à la hauteur. Surtout s’ils sont défenseurs au sein de formations clairement limitées. Deux noms crèvent malheureusement l’écran – dans le mauvais sens du terme – jusqu’à aujourd’hui: l’Ajoulot T.J. Brennan et l’Aviateur Lucas Ekeståhl Jonsson.
L’Américain du HC Ajoie avait été une des révélations de la saison passée (35 points), très utile des deux côtés de la patinoire, donc très apprécié par l’observateur lambda. Mais nous avions déjà mis en doute sa régularité défensive et son interprétation très personnelle de son rôle dans l’arrière-garde jurassienne.
Toute la question est de savoir si Ajoie a besoin aujourd’hui d’un arrière qui fait des points ou d’un défenseur solide, discipliné. À la base, Brennan présente déjà passablement de carences. Cette saison, offensivement, il est à la rue (3 assists en 10 matchs). L’arrière perd des pucks dans les zones sensibles. Son plus/minus est catastrophique (-8). Et comme Éric Gelinas connait, lui aussi, un début d’exercice compliqué, Christian Wohlwend utilise plus que de raison son arrière US. En terme de skating et d’implication, il donne l’impression de ne plus avoir d’essence dans le moteur.
Onze matchs, une passe
Comme par hasard, Lucas Ekeståhl Jonsson est un défenseur à vocation offensive. Son petit bilan d’une passe décisive en onze matchs interpelle. Au point que le club, de façon quasi-officielle, essaie de le fourguer ailleurs. En Suisse, même en Swiss League en prêt, on ne lui voit guère de débouchés. Il faut dire que Kloten a à deux reprises préféré jouer avec seulement cinq étrangers sur la glace plutôt que d’aligner le natif de Stockholm.
Une grosse baffe, assurément, pour un joueur qui bénéficie pourtant d’une bonne vision du jeu et possède un jeu physique intéressant. Peut-être un peu lent sur la première passe. C’est en tout cas ce qu’il avait démontré en réalisant la saison passée 32 points en 48 rencontres, déjà avec Kloten. Il sortait alors de la meilleure saison comptable de toute sa carrière professionnelle. On se doutait bien pourtant qu’il ne serait pas un arrière dominant sur la longueur. Son avenir n’est plus dans la ville aéroportuaire.
