NATIONAL LEAGUE – Le hockey suisse vu de l’étranger

NATIONAL LEAGUE – Le hockey suisse vu de l’étranger

Julius Honja et Marc Michaelis - Photo: Laurent Daspres

Longtemps perçu comme une terre de formation pour talents en devenir ou un refuge pour les vétérans de la NHL, le championnat suisse de hockey sur glace, désormais renommé National League, jouit depuis plusieurs années d’une réputation internationale en net progrès. À l’image de la sélection nationale, qui collectionne les performances de haut niveau (vice-championne du monde en 2013, 2018, 2025) et alimente régulièrement la NHL en joueurs, le championnat suisse s’est imposé comme une destination crédible, compétitive et économiquement attractive.

« Un championnat qui combine stabilité et qualité de vie », titrait The Hockey News déjà très tôt, au moment où plusieurs anciens joueurs NHL, comme Joe Thornton ou Patrick Kane, évoquaient la Suisse comme une option sérieuse pour prolonger leur carrière sous d’autres latitudes. Dans un article du New York Times l’ex-attaquant canadien Matthew Lombardi décrivait le championnat suisse comme « l’un des rares endroits en Europe où l’on retrouve une atmosphère professionnelle comparable à celle de l’Amérique du Nord, mais avec moins de pression médiatique et un rythme de vie plus serein ».

Cette réputation s’explique d’abord par la stabilité financière des clubs. Contrairement à d’autres ligues européennes (et même la KHL, aujourd’hui fragilisée), la National League propose des salaires parmi les plus élevés du continent, et une organisation qui séduit joueurs et agents. Dans un rapport de The Athletic, l’agent Allan Walsh estimait en 2021 que « la Suisse reste la meilleure ligue hors NHL pour combiner un bon niveau de jeu, une sécurité de paiement et un cadre de vie familial ».

UN JEU RAPIDE

Sur la glace, le hockey suisse est souvent salué pour son style fluide, tourné vers l’offensive. « Le jeu est plus ouvert, moins physique qu’en NHL ou AHL », rappelait l’ancien entraîneur Rikard Grönborg à SVT Sport en 2020. « Cela plaît beaucoup aux patineurs rapides et aux joueurs créatifs ». Ce style attire notamment des Scandinaves ou des Nord-Américains désireux de retrouver du temps de jeu après une période délicate en NHL.

Les recrues comme Linden Vey (ex-KHL et NHL) ou Tomas Tatar (près de 1000 matchs NHL) illustrent cette dynamique : des joueurs au pedigree international, qui acceptent de s’exiler à Zoug, Zurich ou Davos pour prolonger leur carrière au plus haut niveau européen.

MAIS UN PLAFOND DE VERRE EXISTE ENCORE

Malgré ses atouts, le hockey suisse reste conscient de ses limites structurelles. Dans une analyse publiée par The Hockey Writers en 2023, le chroniqueur Jim Parsons rappelait que « le championnat suisse est excellent pour polir les talents et offrir une seconde vie aux anciens de NHL, mais reste limité pour retenir longtemps les jeunes stars ». De nombreux espoirs suisses, comme Kevin Fiala, Roman Josi ou Nico Hischier, font en effet très tôt le saut vers l’Amérique du Nord.

Cet équilibre fragile entre tremplin, vitrine et refuge est pourtant ce qui fait la singularité de la National League : une ligue où se croisent jeunes prometteurs, anciens cadres de NHL et entraîneurs venus du monde entier. Un laboratoire vivant, où le hockey reste avant tout un spectacle populaire, dans des patinoires presque toujours pleines.

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