Genève sort un gros coup. Jesse Puljujärvi, 4e choix de la draft NHL 2016, débarque à la patinoire des Vernets avec l’étiquette du joueur à relancer. À 27 ans, l’ailier finlandais, passé par Edmonton, Carolina et plus récemment les Charlotte Checkers en AHL, tente de redonner un second souffle à une carrière aussi prometteuse que frustrante. Un pari qui peut tout changer pour le GSHC.
Puljujärvi, c’est un mélange explosif de puissance brute, de vitesse surprenante pour son gabarit (193 cm, 91 kg) et d’un toucher de puck qui a fait saliver les recruteurs pendant des années. Champion du monde junior avec Patrik Laine et Sebastian Aho, MVP du tournoi en 2016, il était censé devenir une star en NHL. Mais la réalité nord-américaine a été bien plus rude. Mal préparé, mal entouré, mal utilisé, le Finlandais a été jeté trop tôt dans le grand bain à Edmonton. Barré dans le top 6, trimballé entre NHL et AHL, souvent en manque de confiance, il n’a jamais su trouver sa place.
Les scouts nord-américains sont unanimes: Puljujärvi n’a jamais perdu son talent, mais il a manqué d’un cadre clair, d’un rôle défini, et d’un staff prêt à bâtir autour de lui. Il a aussi payé cher son incapacité à s’adapter aux contraintes culturelles et tactiques de la NHL, notamment à cause d’une transition précipitée depuis l’Europe, sans parler un mot d’anglais à son arrivée. Dans un hockey nord-américain où tout va plus vite, il a parfois semblé perdu, trop lent dans la prise de décision, pas assez efficace sans la rondelle.
Mais ceux qui l’ont vu jouer ces derniers mois le disent: le feu est toujours là. Il suffit d’une étincelle. Genève pourrait bien être cette étincelle. Ici, Puljujärvi ne sera pas jugé sur ses promesses de 2016, mais sur ce qu’il peut apporter maintenant. Et ce qu’il peut apporter, c’est beaucoup. Avec un rôle offensif clair, du temps de glace régulier, et surtout un environnement plus serein, le géant scandinave a les moyens de devenir un attaquant dominant en National League.
Le GSHC le sait. Marc Gautschi ne l’a pas signé pour la profondeur, mais pour qu’il devienne un pilier de son top 6. À ce niveau, peu d’ailiers en Suisse peuvent rivaliser avec son mélange de physique, de patinage et de talent pur. S’il parvient à simplifier son jeu et à retrouver confiance, il pourrait bien faire très mal sur les glaces helvétiques.
Puljujärvi arrive revanchard, motivé, et avec l’envie d’écrire un nouveau chapitre. Pour Genève, c’est une opportunité à ne pas rater. Pour lui, peut-être la dernière avant de tomber définitivement dans l’oubli. Mais dans cette ligue, et avec ce profil, il a toutes les cartes en main pour redevenir ce qu’il aurait toujours dû être: un «Game Changer».