SKATER HOCKEY – À Fribourg, entre passion locale et ambition nationale

SKATER HOCKEY – À Fribourg, entre passion locale et ambition nationale

Alors que la saison de hockey sur glace touche gentiment à sa fin, une autre discipline prend le relais sur les terrains bitumés: le Skater hockey. Moins connu du grand public, mais incroyablement spectaculaire, ce sport mêlant technique, vitesse et intensité commence à faire son trou dans le paysage sportif helvétique. Et dans le canton de Fribourg, il est plus qu’un simple loisir estival: c’est une véritable passion enracinée.

D’un côté, le SHC La Roche, bastion historique de la Gruyère, perpétue depuis plus de 30 ans la tradition d’un sport joué avant tout avec le cœur. Dans ce petit village où la communauté fait bloc autour du club, le skater hockey se vit en famille. La piste extérieure vibre chaque week-end de Pâques au rythme de son tournoi emblématique, rendez-vous annuel incontournable, qui rassemble les passionnés de toute la région dans trois catégories: actifs, amateurs, et même «à pied» pour les plus jeunes ou les curieux. Plus qu’un tournoi, c’est un rituel qui lance officiellement la saison.

De l’autre côté, à quelques kilomètres seulement, le SHC Givisiez incarne la vitrine du skater hockey fribourgeois au niveau national. Le club évolue en Ligue Nationale A, où il se frotte à l’élite suisse. Avec un encadrement structuré, un effectif compétitif et une ambition claire de figurer parmi les meilleurs, Givisiez prouve que le canton peut aussi rayonner dans cette discipline et attire de plus en plus de regards et inspire la jeune génération. Parmi les figures emblématiques de cette équipe, on retrouve Valentin Catillaz, fidèle de longue date du tournoi de La Roche et pilier du SHC Givisiez, qui incarne ce lien fort entre tradition locale et ambition nationale.

Mais à Givisiez, il y a aussi une autre personnalité clé: Réal Reamy, ancien joueur professionnel de hockey sur glace, aujourd’hui entraîneur principal de l’équipe en LNA. Avec son regard aiguisé et son bagage du haut niveau, il est parvenu à insuffler une culture d’intensité et de rigueur dans un club qui nourrit de belles ambitions. Alors qu’il s’apprête à retrouver la glace en tant que coach des U16 Elite à Langenthal, il continue de faire grandir Givisiez tout en jonglant avec les défis de l’élite.

Real Reamy, vous avez connu le haut niveau en hockey sur glace. Comment compareriez-vous l’intensité et le niveau technique du skater hockey en LNA avec ceux du hockey traditionnel?
Il y a pas mal de similitudes entre les deux. Mais ce qui marque tout de suite, c’est la taille du terrain en skater: plus petit, donc moins d’espace, ce qui rend le jeu beaucoup plus intense. Et ça, c’est quelque chose que j’aime. Techniquement, le niveau a clairement progressé ces dernières années, notamment grâce à l’arrivée de nombreux joueurs issus de la glace. Ils amènent de la qualité, vraiment.

En tant qu’entraîneur de Givisiez, quels sont les plus grands défis pour maintenir une équipe compétitive en Ligue Nationale A, tant sur le plan sportif qu’organisationnel?
Organisationnellement, on a de la chance: le comité fait un super boulot, on a une halle qui nous permet de nous entraîner régulièrement, sans dépendre de la météo. C’est un luxe. Sportivement, notre défi, c’est de garder une équipe compétitive, solide, avec des gars de la région. On ne veut pas juste faire de la figuration en LNA. On veut une équipe qui compte, qui gagne, qui est respectée.

Comment percevez-vous l’évolution du skater hockey en Suisse, et plus particulièrement au sein du club de Givisiez ? Y a-t-il une volonté de professionnalisation ou de développement de la relève?
La professionnalisation, ce n’est pas vraiment envisageable. On reste dans un cadre amateur. Mais on peut améliorer les structures : avoir de bons terrains, des conditions qui permettent de jouer au hockey, pas au tennis ou au ping-pong… À Givisiez, on mise beaucoup sur la relève. Il y a beaucoup de jeunes, et l’objectif, c’est d’en amener un maximum jusqu’en LNA.

Vous allez prochainement reprendre du service en tant qu’entraîneur des U16 Elite à Langenthal dans le hockey sur glace. Comptez-vous concilier ce nouveau défi avec votre rôle actuel à Givisiez, ou envisagez-vous de tourner la page du skater hockey en tant qu’entraîneur ?
Oui, je vais continuer à concilier les deux. Je suis bien entouré, à Givisiez comme à Langenthal. Il y a une grosse planification derrière tout ça, et pour l’instant, ça fonctionne. Langenthal, c’est mon travail, c’est ce qui me fait vivre. Donc je ne peux pas toujours faire ce que je veux, mais je m’organise. Tourner la page du skater hockey ? Non, pas pour le moment. On a commencé quelque chose avec Givisiez, et tant que je pourrai faire les deux, je continuerai. Il faut juste jongler avec les périodes qui se chevauchent : mars, septembre, octobre… Mais la plupart du temps, on trouve des solutions.

Pas mal de différences

Valentin Catillaz, vous participez au tournoi de La Roche depuis de nombreuses années. Qu’est-ce qui vous motive à revenir chaque année, et que représente ce tournoi pour vous?
Ce tournoi, c’est bien plus qu’un simple rendez-vous sportif. Ce qui me motive à revenir chaque année, c’est l’ambiance conviviale, et le plaisir de retrouver des copains qu’on voit moins le reste de l’année. À mes débuts, c’était un week-end de sport et de fête. Aujourd’hui, c’est devenu une grande réunion de familles. Il y a souvent plus d’enfants qui nous regardent jouer… que de papas encore sur le terrain !

Ayant évolué à la fois en hockey sur glace et en skater hockey, comment ces deux disciplines se complètent-elles dans votre parcours sportif, et en quoi l’une a-t-elle influencé l’autre?
Ce sont deux sports avec pas mal de différences, surtout selon la surface sur laquelle on joue en skater. Parfois, on a presque l’impression de faire deux sports distincts! Le hockey sur glace a marqué ma vie de sportif amateur. Dans le skater, je suis encore un peu un rookie. Mais la glace m’a donné une bonne vision du jeu, du physique, et une certaine efficacité devant le but. Je dois beaucoup à ma femme et à mes filles, sans qui je ne serais sans doute jamais tombé dans le skater hockey. Leur soutien, depuis 15 ans, me permet de continuer à vivre cette passion. Et j’espère que ça durera encore quelques années!

Vous évoluez actuellement en Ligue Nationale A avec Givisiez sous les ordres de Réal Reamy. Comment décririez-vous votre collaboration avec lui… et avez-vous un petit mot (ou une anecdote) à partager sur votre coach?
Réal, je le connais depuis que j’étais tout jeune. Il m’a coaché à l’époque des tournois cantonaux. Puis on s’est retrouvés à Echelens, avant qu’il reprenne Givisiez et me propose de le rejoindre. J’ai dit oui tout de suite, parce qu’il a un vrai projet qui m’intéresse. On a la même vision du jeu, il est ouvert à la discussion, et même si on a tous les deux du répondant, tout se passe dans le respect. Un petit mot pour Réal ? Il y aurait beaucoup à dire… Mais je dirais juste: «fais attention aux renards sur la route, et tout ira bien!»

Entre les rires d’enfants qui résonnent autour de la piste de La Roche et les matches tendus à Givisiez contre les meilleures équipes du pays, le skater hockey fribourgeois trace sa voie. Il allie la chaleur d’un sport de village à l’exigence d’un sport de compétition. Porté par des figures passionnées, bien ancrées dans leur territoire, et par une nouvelle génération qui ne demande qu’à suivre, ce sport continue d’écrire une histoire à la fois locale… et résolument ambitieuse

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