Patrick Fischer, Head Coach Men’s National Team, était à Göteborg pendant le mondial U20. Il a donc pu suivre de près les performances de la relève du hockey suisse. Le site de la fédération s’est entretenu avec lui. Tutoiement de rigueur…
Quelle est ton impression générale de ce tournoi ? Comment juges-tu la performance de l’équipe ?
L’objectif principal a été atteint, à savoir, atteindre les quarts de finale. Comme d’habitude dans un tournoi, il est important de bien débuter. Malgré une très bonne prestation de l’équipe, le premier match contre la Slovaquie a été très malheureux. Cela nous a mis dos au mur face à la Norvège. L’équipe a parfaitement relevé ce défi. Ce fut une épreuve mentale difficile pour tout le monde. Le match de quart de finale contre la Suède a été de haut vol. Les Suédois disposent d’une équipe très solide. A l’exception d’un seul joueur, tous sont alignés régulièrement en SHL, la première division suédoise. Nous avons fait preuve d’intelligence tactique et joué avec énormément de cœur. Nous avons malheureusement essuyé l’élimination en prolongation. Cela fait mal, mais les aspects positifs l’emportent néanmoins largement.
Comment évalues-tu ce résultat ?
Nous savions que cette volée manquait de profondeur. Nous avons donc été contraints d’intégrer de nombreux joueurs plus jeunes. Eu égard au fait que bon nombre de joueurs évoluent dans le championnat U20 et que seuls trois sont régulièrement alignés en National League, l’on peut dire qu’ils ont certainement exploité tout leur potentiel sur l’ensemble du tournoi. Nous accusons des lacunes dans les situations spéciales. L’on remarque qu’aucun de nos joueurs n’est aligné lors les situations spéciales au niveau de l’élite. Le manque d’expérience s’est fait ressentir.
Où cette équipe se situe-t-elle par rapport à l’élite mondiale ?
L’on constate que nous sommes encore à la traîne à ce niveau. La qualité individuelle d’autres équipes est en partie nettement plus élevée. Les Américains, par exemple, comptent pas moins de six joueurs repêchés au premier tour et près de la moitié du collectif jouera en NHL la saison prochaine. Pour espérer battre de telles formations, il convient de faire preuve d’un esprit d’équipe inébranlable, d’une immense volonté, de confiance en nos propres capacités et d’avoir la chance de notre côté. J’espère que nous trouverons le courage d’aligner nos jeunes plus régulièrement et de leur permettre ainsi d’acquérir de l’expérience de jeu au plus haut niveau, comme cela est pratiqué par toutes les autres nations.
Comment évalues-tu les coaches Jenni, Albelin et Celio ?
Nous avons vu qu’ils forment une unité forte et qu’ils ont donné des plans de match clairs aux joueurs. Le processus accompli par le groupe démontre clairement la qualité des coaches, qui ont mis sur pied une équipe de caractère. Les valeurs de respect, de persévérance, de courage et de travail dur ont toujours été prioritaires. Les coaches sont parvenus à insuffler une excellente attitude à l’équipe et à ne jamais perdre de vue les objectifs. Il s’agissait des premiers Mondiaux à ce niveau pour Marcel Jenni. Il a su rester serein en toute situation et garder une image claire de la situation. C’est un gagnant et cette élimination est, bien entendu, difficile à digérer pour lui. Toutefois, cette expérience sera extrêmement précieuse pour l’équipe en vue du prochain Championnat du monde. Selon moi, le staff de coaching a tiré le maximum de cette équipe.
L’équipe s’est montrée nettement plus performante en quart de finale cette année. Quelle en est la raison ?
Cette jeune équipe a relevé de manière exemplaire le défi d’affronter le favori du tournoi devant ses 12 000 supporters. Se concentrer sur l’instant présent et ne jamais se laisser perturber : ces questions ont toujours été en point de mire. L’équipe est parvenue à combler deux buts de retard et à faire sérieusement douter les Suédois. Je pense que la capacité de rester sur notre ligne de manière constante explique cette meilleure performance par rapport au quart de finale de l’année passée contre la Tchéquie. Nous avons fait nos devoirs et su tirer les bonnes leçons des derniers Mondiaux.
(Source: sihf.ch)