Par Théo Ganiage
Il est le fils de Patrick Henry, l’ancien pilier défensif de Thurgovie en LNB dans les années ’90. Désormais, le fils a dépassé le père: Joël Henry (21 ans) est champion de Suisse depuis hier soir, sous le maillot des ZSC Lions. Pas mal pour un attaquant au gabarit moyen (73 cm, 81 kg) qui avait débuté la saison avec les GCK, une division plus bas. Henry fait partie de ces joueurs moins réputés du champion de Suisse qui ont formé un quatrième bloc qu’on a dit décisif. De nombreux observateur estimaient d’ailleurs que le titre reviendrait aux meilleurs joueurs de l’ombre. Henry en fait partie.
Au lendemain d’une courte nuit, c’est un joueur heureux que nous avons pu joindre, Il est vrai que l’on ne gagne pas facilement un premier lors de sa première saison dans l’élite, ou presque (il avait déjà joué cinq fois la saison passée).
Félicitations pour ce succès contre Lausanne en finale. Quel était votre sentiment et celui de l’équipe après le coup de sifflet final?
Forcément c’était un moment de joie pour tout le monde. De mon côté, parce que je gagne le trophée pour ma première saison en National League. Mais c’était aussi fou pour ceux qui ont réussi le back-to-back, pour notre coach également et pour Yannick Blaser qui jouait là son dernier match en carrière. Même si l’équipe a gagné l’année dernière aussi, c’est toujours spécial de l’emporter. Tu as des toujours des équipes compétitives donc c’est jamais gagné d’avance. Tu peux le remporter vingt fois d’affilée, ça fera toujours quelque chose.
Qu’est-ce qui a fait la différence sur cette finale contre Lausanne?
Déjà, il faut dire que Lausanne ne nous a vraiment pas rendu la tâche facile. De notre côté, on les avait beaucoup étudiés avant cette série. Quelles étaient leurs forces, qui allaient être leurs joueurs clés. De notre côté, on a été plutôt disciplinés et efficaces pendant les supériorités ou infériorités numériques. Peut-être que nos joueurs cadres ont été plus efficaces que les leurs. En tout cas en 5 contre 5 c’était très serré. Les deux équipes avaient un très bon gardien.
Si on parle de votre saison personnelle pour votre arrivée en National League, qu’en-avez-vous pensé?
Si on parle de points, c’était une saison compliquée pour moi. Je n’ai pas été très décisif. En revanche, dans ces séries, j’ai compris que ce n’était pas mon rôle. Je me suis habitué au quatrième bloc, ai joué peu mais de manière intense. J’ai fait en sorte de mettre une bonne pression sur la glace et ça a fonctionné. C’était forcément quelque chose de jouer en National League.
Jouer pour une ville où vous habitez depuis vos 15 ans et remporter ce trophée sous ces couleurs, ça a dû vous faire quelque chose…
Je viens de Thurgovie, mais ici c’est quasiment comme mon club de cœur. C’était donc très spécial pour moi. J’ai pu jouer avec des grands noms du hockey cette année. Cela fait 3 ans que j’évolue avec le GCK Lions. C’est une grande différence en termes de vitesse, d’intensité. Ce n’était pas plus facile avant mais j’avais juste plus d’impact. Aussi j’avais beaucoup plus de temps de jeu. L’expérience est différente.
Et du coup après cette victoire, l’idée c’est de rester dans ton club de coeur?
Contractuellement j’ai encore une année à Zurich. J’aimerais vraiment rester mais ça va dépendre de plein de choses. Ma vie, mon temps de jeu, les besoins de l’équipe. Ma façon de jouer aussi. Mais à choisir j’aimerais rester et faire carrière avec les Lions.
