Cet après-midi, premier véritable test pour les États-Unis, auto-proclamés médaillables, face à une Suisse qui a déjà goûté aux joyeusetés compliquées d’un mondial en affrontant d’abord le champion du monde tchèque, puis le Danemark devant son public. Il y a des entames de tournoi plus faciles. Les Américains, eux, ont passés onze buts aux Danois et aux Hongrois et arrivent pleins de confiance face à l’équipe de Patrick Fischer. Hier, les joueurs de l’équipe américaine étaient tous présents à la patinoire, mais ils avaient le choix de patiner ou non. Alors qu’une poignée d’entre eux a choisi de s’élancer sur la glace, les autres ont participé à une séance d’entraînement hors glace dirigée par le préparateur physique Brian Galivan.
Les États-Unis préfèrent peaufiner l’aspect physique au détriment d’une cohésion en situation de jeu qui fait encore parfois défaut. «Les équipes fortes ont plus de joueurs de NHL dans leurs rangs et il y a donc des automatismes à perfectionner», relevait d’ailleurs le coach helvétique. Qui, lui, devra intégrer dans son alignement Kevin Fiala. Les Américains, eux, se compliquent aussi la tâche avec Shane Pinto qui est arrivé samedi à Herning. Un mal pour un bien: cette intégration de dernière minute pourrait être décisive, l’attaquant des Sénateurs d’Ottawa a joué pour l’équipe américaine lors du championnat du monde masculin l’année dernière et avait récolté neuf points, dont deux buts et sept passes décisives en huit matchs.
Des USA intelligents et patients
Alors oui, la sélection US n’a pas encore encaissé de goal depuis le début du tournoi, mais face à des nations à l’impact offensif limité. Aux Suisses de faire sauter le verrou, vraisemblablement le portier de Boston Jeremy Swayman. Ou retrouverait-on devant les filets un certain Joey Daccord (Seattle), le détenteur du double-passeport suisse et américain? En l’absence de Roman Josi (Nashville) et Romain Loeffel (Berne) principalement, on comptera plus cette année sur les atouts offensifs helvétiques pour faire pencher la balance en faveur de la Suisse. Or, malgré les absences conjuguées des frères Tkatchuk, Matt Boldy ou Cole Caufield, on tient le même discours dans le camp américain. Déjà parce que la présence de Zach Werenski donne un éclat supplémentaire à l’équipe à la bannière étoilée. Celle de Pinto aussi. Et en y regardant de plus près, les attaquants de qualité sont nombreux, mais sans doute comme toujours escamotés par les grands noms canadiens qui ont débarqué en Europe comme Sidney Crosby ou Nathan MacKinnon.
Ainsi, Tage Thompson, la terreur des slots de NHL avec 40 buts de moyenne lors de ses quatre dernières saisons, revient une 3e fois en championnat du monde mais avec un rôle majeur. Il a été rien moins que le troisième meilleur buteur NHL 2024/25, à égalité avec Alexandre Ovechkin, au terme de la saison régulière. Il a à ses côtés Clayton Keller, également accompagné de son partenaire de club Logan Cooley. Et puis, les Matty Beniers (Seattle) ou autres Zeev Buium (Minnesota) et Conor Garland (Vancouver) sont loin d’être des bourrins. La (re)découverte de Frank Nazar est aussi un élément qu’il ne faudra pas ignorer. Buteur contre la Hongrie, l’attaquant de 21 ans des Blackhawks de Chicago a marqué 12 buts et récolté 26 points en 53 matchs à titre de recrue dans la LNH cette année. Il cadre bien dans cette sélection qui favorise le jeu intelligent, dans les deux sens, depuis le début du tournoi.
