Par Christoph Yavkin
À un peu plus d’un mois de la reprise, notre collaborateurlivre les premières impressions se dégageant du remue-ménage estival et en tire quelques enseignements en quelques parties à suivre durant la semaine à venir. Aujourd’hui, 3ème épisode.
EHC Kloten: un Airbus sans histoire
Orphelins de Ruotsalainen (comme les Tigers, de Michaelis) les Aviateurs ont perdu un joyau qui possède le profil pour retrouver la NHL dans un délai assez court, c’est peut-être mieux que de devoir s’en séparer en… cours de saison! Maigre consolation, d’autant qu’il est passé au service d’une concurrence assez directe.
Remarquons que son successeur Niko Ojamäki c’est pas mal du tout : 43 points avec Podolsk en KHL il y a deux ans, 41 avec Tappara la saison dernière, il est dans les bonnes traces. Il est plus ailier qu’Arttu et une bonne connaissance de Miro Aaltonen, Monsieur Vytyaz Podolsk, qui y a joué trois saisons et que Niko a rejoint pour la 3ème.
La 2ème apparition se nomme Tyler Morley et pourrait être un sacré client. Un dur au mal, centre, dont on peut imaginer une entente avec le parfait leader qu’est Jonathan Ang qui pourrait être explosive. Mais, bémol, il a connu six clubs ces sept dernières années… Méfiance de mise.
Ici, du mouvement au plan des joueurs suisses puisque Joël Marchon rejoint Marc, le défenseur Rajan Sataric arrive de Rapperswil, Dominik Diem des Lions voisins et Axel Simic de Davos. Si le nouvel entraîneur Gerry Fleming trouve un amalgame, la trajectoire de l’Airbus sera sans histoire. Mais rien de plus.
ZSC Lions: tout est possible
Il n’y a pas grand-chose en revanche à dire du grand voisin, qui a fait ses adieux au vétuste Hallenstadion. Il a totalement raté son exercice précédent, en dépit d’arrivées annoncées à grand fracas, à savoir le retour de Kukan ou celle last minute du français Alexandre Texier. Si les finlandais Lehtonen en défense et Lammikko en attaque ont convaincu, tout le monde ne peut pas en dire autant!
Un peu comme relevé dans le cas de Zoug, un tribut à une routine pernicieuse sans doute. Un des rares avantages du contexte de la compétition aujourd’hui est que les lauriers sont de plus en plus fragiles et on ne peut que s’en féliciter dans la nôtre. Un peu moins de hockey, trop de show.
Pour la saison 24, on prend les mêmes suisses et on recommence. Les mêmes plus Denis Malgin, puisque ce dernier revient dans le lieu qu’il nous a révélé son préféré sur cette planète. Où il avait fait une rencontre déterminante avec un certain Auston Matthews. Plus aussi Yannick Zehnder, le zougois à qui Sven Leuenberger a fait les yeux doux.
La «sortie» de Texier, contrairement à ce qu’on pourrait penser à 1ère vue, ne nous apparaît pas difficile à surmonter. Comme Dauphin à Ambri, Malone et Louis dans l’Emmental, le canadien Derek Grant vivra une première absolue en Europe, peut-être pas au meilleur endroit. À découvrir donc.
Le suédois Jesper Fröden, qui n’a pas trouvé ses marques à Seattle complète un tableau dans lequel le fraîchement médaillé de bronze letton Rudolfs Balcers constitue une attraction et pourrait être une tout aussi fraîche et très positive surprise, à un âge presque parfait (26 ans). Le ZSC? De nouveau très difficile à évaluer, la seule présence de Malgin va-t-elle doper l’ensemble? Tout est possible sauf que Zurich peut aussi se retrouver autour des places 6 à 8 !
Rapperswil: pas sûr d’être dans le Top 4
Chez le formidable Rapperswil, où Stefan Hedlund s’affirme comme un coach malin-malin, la situation est formidablement saine. Cervenka et Wick viennent de prolonger jusqu’en 2025, on est donc très attentif sur la rive nord du lac. Certes, l’excellent Andrew Rowe s’en va, son leadership est une perte, que le néanmoins plus introverti Roman Cervenka n’est pas forcément en mesure de reprendre. Par l’exemple exceptionnel qu’il offre oui, bien sûr, par l’autorité moins.
Si le danois Nicklas Jensen, exit dès la 12ème rencontre pour toute la saison 2022/23, est en mesure de disputer celle à venir dans son intégralité, les Saint-gallois vont être encore plus performants offensivement. Quoique les deux arrivées étrangères dans ce secteur ne sont pas aussi prometteuses que ces deux dernières saisons.
Le suédois Viktor Rask est d’une humeur massacrante et Brett Connolly n’est pas une trouvaille. Les deux ont d’ailleurs un point commun à 30 et 31 ans, ils donnent l’impression d’être… fatigués. Nous trompons-nous? Stefan Hedlund s’emploiera à le démontrer.
Stabilité dans l’effectif suisse et transfert assez bien vu, même si peu spectaculaire, du défenseur Tim Grossniklaus, qui semble en «avoir encore sous les lames». En recul cette fois, les Lakers ne devraient pas se mêler au quatuor demi-finalistes comme ces deux dernières saisons.
Davos: sans surprise
On ne sera pas surpris que les Davosiens, dont l’ex-trublion de notre championnat Josh Holden prend les commandes, continuent à tisser «à la suédoise», même si de cinq, ceux-ci voient Magnus Nygren «échangé» après sept ans de services contre le finlandais du même âge, Kristan Näkyvä, mais qui vient de passer ces mêmes sept saisons en Suède, à Linköping puis les cinq plus récentes à Örebro.
Hormis l’arrivée, plutôt négligeable sans vouloir offenser quiconque, du défenseur Noah Schneeberger, ce serait calme pour ainsi dire plat sur les hauteurs grisonnes si ce n’est que Davos a enlevé le «petit» bras de fer dans lequel Langnau était impliqué, pour rapatrier le 2ème gamin de Ville Peltonen, Aleksi, qui vient de terminer quatre ans d’études à Canton, dans l’état de New-York.
Son potentiel est évalué plus élevé que celui de son jumeau Jesper, qui est, il est vrai défenseur. Le frère a pour sa part accompagné Ruotsalainen à Lugano, on a omis de le remarquer dans le portrait consacré aux tessinois hier. À croire que les jumeaux n’ambitionnent pas de l’être sur la glace? Ils ont évolué ensemble dans l’équipe universitaire des Omaha Lancer (où est aussi passé Akira Schmid), mais c’était avant leurs quatre ans d’études et pour les siennes, Jesper était dans le Wisconsin.
Bref, pour en revenir aux Davosiens, cet Aleksi-là sera-t-il un possible 7ème étranger dissimulé? En tous les cas, à moins d’un séisme, Davos naviguera à son habitude, de quatre et septième place, sans surprise.
(à suivre)
Demain (jeudi) : le trio bernois