Antti Törmänen, le désormais ex-coach va bien. Il se réjouit des beaux jours, déclare-t-il au quotidien finlandais Ilta-Sanomat. Il va en profiter pleinement car du soleil, il n’en a pas souvent vu la couleur dans sa vie au quotidien depuis quelques temps.
Alors bien s’ur, les beaux résultats, exceptionnels, obtenus avec le HC Bienne ont aussi servi de « refuge », mais en-dehors du hockey le coach a dû mener son propre combat. Harassant. Et se bat encore et toujours, programme prévu jusqu’en septembre. Ensuite, une autre immunothérapie se poursuivra. On ne sait pas encore si elle durera un an ou un an et demi.
Après un examen de routine en janvier, il a appris qu’il souffrait d’une récidive du cancer. Un scanner a montré que tout allait bien, mais deux jours plus tard, des analyses de sang ont révélé des complications. «Je venais de recevoir la merveilleuse nouvelle que j’avais deux ans de bonne santé derrière moi et que mon risque était réduit. (…) Lorsque les analyses de sang sont arrivées, les nouvelles ont été terribles. C’était comme recevoir un coup de batte de baseball derrière la tête», relate Törmänen à notre confrère Sami Hoffren
Le coach a reçu son premier diagnostic de cancer en 2020. Il a dû subir une ablation de la vésicule biliaire, d’un morceau de foie et de ganglions lymphatiques. Le 7 avril, il a (re)commencé une chimiothérapie à Lausanne, qui devrait se poursuivre jusqu’en septembre. Il a dû subir des traitements pendant les play-offs. Difficile de cacher lea situation aux joueurs: «Je voulais être franc avec les joueurs, car j’ai dû quitter l’entraînement entre-temps et passer des examens. Je ne voulais pas cacher la vérité. Je l’ai dit aux joueurs après le premier tour des play-offs, ce qui a facilité les choses. Après cela, j’ai pu dire que j’allais subir une chimiothérapie dans trois jours et que je ne pourrais pas m’entraîner, mais que je serai présent au prochain match si je suis en forme», explique Törmänen.
Une bouée de sauvetage
Un peu plus loin, Törmänen explique la réaction des joueurs. «Nous avons traversé cette épreuve ensemble. Cela les a touchés aussi. Je leur ai dit que le plus important était de ne pas se laisser affecter.» Puis: «C’était bien que le travail se passe bien. C’était une bouée de sauvetage. Je ne pensais pas beaucoup au cancer quand j’étais dans la patinoire.»
Pour l’instant, la vie quotidienne de Törmänen en Suisse est rythmée par les traitements hebdomadaires contre le cancer, qui mettent à rude épreuve son corps et son esprit. «La vie quotidienne est très variée. Le mardi, j’ai un traitement : je passe 20 minutes dans le cabinet du médecin, suivi d’une perfusion et de deux thérapies différentes. Parfois, j’ai eu des nausées pendant six jours et je n’ai même pas pu faire six kilomètres à vélo pour aller en ville. (…) À un moment donné, lorsqu’on m’a dit qu’il restait 16 cycles à faire, je me suis sentie dépassé. Mais l’esprit humain est formidable parce qu’il peut oublier les choses rapidement».
La semaine prochaine, Törmänen repartiront en Finlande pour quelques temps. De quoi aussi réfléchir à son avenir. «Le métier d’entraîneur est tellement naturel et facile. Je m’y suis habitué et cela ne va pas s’arrêter. (…) Il faut écouter les médecins, se remettre en question et examiner sous tous les angles ce qu’un retour signifierait dans la pratique. C’est une profession très stressante. Prenons notre temps et voyons si cela a du sens de revenir.»
Et le coach de conclure. «Cela vous oblige à changer votre vision de la vie. J’essaie d’être plus reconnaissant à chaque instant. (…) En fin de compte, on ne sait jamais ce qui se passera demain. C’est pourquoi vous devriez profiter davantage des bons moments, comme les dîners en tête-à-tête, les promenades à vélo et les conversations avec d’autres personnes. N’oubliez pas d’être reconnaissant.»