GAËTAN JOBIN: «Je ne me cherche pas d’excuses»

GAËTAN JOBIN: «Je ne me cherche pas d’excuses»

Gaëtan Jobin - Photo: Philippe Ducarroz
FRIBOURG
PHILIPPE DUCARROZ

Il fait partie des laissés pour compte. Les effets de l’augmentation du nombre d’étrangers dans notre championnat repoussent – comme on s’y attendait – des jeunes ayant déjà goûté à l’élite dans la bordure.

Un bel exemple? Gaëtan Jobin, qui devait évoluer dans les rangs de Gottéron… mais qui s’est retrouvé à Winterthour, puis Sierre, puis… sans contrat. Et pourtant, Jobin est un pur Fribourgeois de 21 ans qui s’est même « offert » une saison en LHJMQ avec Charlottetown (25 points en 52 matchs tout de même) avant d’être trimbalé de Fribourg à Ajoie, en passant par Winterthour, La Chaux-de-Fonds et Sierre.

Encore U20 la saison passée, le voici désormais dans le monde – cruel – des adultes qui ne lui laisse qu’une toute petite surface d’expression, en attente de la concrétisation de quelques contacts.

De quoi lui laisser un peu de temps entre préparation physique seul dans son coin… et permis-moto qu’il s’est enfin décidé à passer chez Alain Wyss, le formateur attitré des hockeyeurs d’élite de Suisse romande. Ces jours, il aurait aussi aussi pu y croiser son ex-coach Pavel Rosa. Mais avec l’organisation des Dragons, les contacts sont désormais… limités. À lui de se prendre en mains.

«La saison prochaine? Bien sûr que j’y pense à fond. À un moment, il faut trouver quelque chose. Là j’ai repris ma préparation d’été: vélo, salle de force. J’essaie de répéter un peu le même schéma qu’avec Fribourg, ces dernières années. Parallèlement, on cherche un contrat avec mon agent pour la saison qui arrive.»

Le fait de ne plus être sous contrat avec Gottéron, c’est un pas en retrait?
Ouais, c’est certainement une déception. Mais j’ai eu le temps de m’y faire un peu durant toute la saison, je savais que ça pouvait m’arriver. Donc ce n’est pas un choc, je le prends assez bien. Au final il faut aller de l’avant.

Avec quand même le sentiment d’avoir raté un virage à un certain moment?
On m’a donné ma chance et je ne l’ai pas saisie. À un moment, il faut faire ses preuves et c’était compliqué et voilà où j’en suis aujourd’hui.

Difficile de s’imposer quand on n’est pas fixé quelque part. Vous avez toujours eu un peu la bougeotte. J’ai calculé que vous aviez même – en comptant les sélections – joué dans cinq formations différentes en une seule saison…
Je n’ai pas eu des années en juniors faciles avec les blessures notamment et ça m’a fait des saisons à 30 matchs seulement. Du coup, il faut chaque fois se remettre dedans. Cette année, c’était une blessure au doigt. Je suis donc allé Winterthour où j’ai fait une vingtaine de parties. On a vu, sur les dix dernières rencontres, que je commençais à bien m’intégrer dans l’équipe et que je commençais à bien m’établir dans le jeu. Je suis ensuite parti à Sierre pour les playoffs et, dans la continuité, ça allait vraiment bien.

Jouer à Winterthour, qui n’est pas une équipe de pointe, c’était une occasion de pouvoir s’illustrer…
Mon but, c’était justement d’aller dans une équipe un peu plus faible pour me montrer. Ça a pris quelques matchs car quand je suis arrivé le club était vraiment dans une mauvaise passe. Moralement, c’était dur pour l’équipe. Mais par la suite on a joué de mieux en mieux, je trouve ça positif. Bon, on n’a pas pu enchaîner: est arrivée la fin de saison!

Devenir un patron, c’est bien. Mais on oublie un peu vite que vous n’avez que 21 ans!
Là je vais arriver sur mes 22 ans. Je me dis aussi que je ne suis plus le tout jeune qui est parfois « excusé » en raison de son âge. Maintenant je rentre dans l’âge où je ne peux plus attendre ça, je dois établir mon jeu.

Vous débarquez à Sierre juste avant les playoffs…
… et j’ai bien senti la différence de niveau par rapport à Winterthour, que ce soit dans le système ou individuellement. Tout était plus ordré. De cette façon, c’est quand même plus facile à jouer. Jouer avec des coéquipiers un peu plus forts, ça a été positif pour moi et de savoir que je pouvais jouer avec des gars comme ça, pouvoir ressortir ma créativité, j’ai apprécié.

Ça donne envie de continuer là-bas, non?
Au niveau ligue, je n’ai pas trop d’objectifs, je regarde ce qu’on me propose. Il faut toujours peser le pour et le contre. Est-ce qu’on veut jouer dans une équipe de milieu ou haut de classement, où l’on sait que l’on a un beau rôle comme je l’ai eu à Sierre… ou viser une équipe d’élite, mais de bas de classement où tu te retrouves en 4e ligne sans pouvoir faire de points? Suis-je capable de jouer comme ça au final?

La Swiss League, c’est votre avenir ou pensez-vous encore à la National League?
Les tractations se font plutôt au niveau de la Swiss League. Les deux-trois dernières saisons ont été compliquées: tu vas là-bas, tu pars, on t’appelle, tu reviens pour repartir… Mentalement c’est dur. Et chaque fois que tu arrives dans une équipe différente, ton rôle change! Dans ma tête, je voudrais signer dans une équipe en Swiss League où je pourrais faire une saison complète, sans arrières-pensées.

Je ne vous demande pas (encore) votre future destination, mais Sierre semble intéressé, non?
Oui, c’est vrai. Avec mon agent, on attend néanmoins les réponses à différentes propositions.

Vous estimez-vous être une victime de l’augmentation du nombre d’étrangers? Vous êtes dans cette fameuse zone grise entre l’élite et l’antichambre…
Disons que la situation aurait sans doute été un peu plus facile. Si je regarde mes anciens coéquipiers en sélections nationales, certains ont pourtant réussi à faire le saut et s’établir.  Donc je ne me cherche pas d’excuses. Maintenant on voit que statistiquement c’est plus difficile pour les joueurs suisses avec l’arrivée de tous ces étrangers. On subit les conséquences d’une telle augmentation.

L’état d’esprit, désormais, c’est «Je vais tout casser!»?
Oui, je suis un peu dans cette optique-là. J’essaie de garder un programme hebdomadaire assez strict. Entre entraînement et études, c’est bien chargé. J’ai aussi des amis qui font pas mal de sport. Par exemple, ce soir, ce sera sortie en vélo…

Vous pensez être fixé sur votre avenir avant la reprise des entraînements sur glace, début août?
J’espère, j’espère. Je suis quand même un peu stressé, un peu anxieux.

Vous avez un plan B?
Oui, il y a des plans B, mais je ne voudrais pas vivre une mauvaise surprise. On verra bien.

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