Par Filippo Frizzi
Le téléphone sonne alors qu’il est déjà plus de 21h en Suisse. De l’autre côté de l’Atlantique, Matthew Verboon décroche. Il vient de décider de poursuivre sa carrière à Genève, dans le cadre d’un échange qui a ramené Alessio Bertaggia à Lugano. Il recharge ses batteries à Richmond Hill, une ville de plus de 200’000 habitants au nord-ouest de Toronto, en Ontario. Arrivé à la Corner Arena il y a deux ans, Verboon a été l’un des rares joueurs à ne jamais baisser les bras la saison dernière. Puis, comme un éclair tombé du ciel, l’offre d’échange est arrivée, le ramenant là où tout a commencé.
Nous nous étions quittés à Porrentruy, dans une Raiffeisen Arena qui a été la dernière étape d’une saison qu’on pourrait qualifier de «chaotique» pour rester poli…
L’hiver dernier n’a pas été simple. Deux entraîneurs se sont succédés, les résultats ne venaient pas et ensuite il y a eu le barrage de relégation. Après les deux premiers matchs contre Ajoie, nous avons trouvé le déclic lors du troisième, alors que ça s’annonçait très mal. Avec deux buts en quelques secondes, nous avons gagné notre première rencontre et, en réalité, inversé la série.
Puis il y a eu l’annonce de votre transfert vers les Vernets… Comment cette décision s’est-elle prise?
Je remercie Planète Hockey qui me donne l’occasion de clarifier tout ça. J’avais encore une année de contrat et je me sentais bien à Lugano. Je n’ai pas demandé à partir: au final, c’est une opportunité qui s’est présentée. Pour Bertaggia comme pour moi. Je suis né à Genève, Alessio a grandi à Lugano. On retourne tous les deux là où tout a commencé. Je tiens à saluer et remercier tous les supporters bianconeri: ce ne sera pas simple de revenir à la Corner Arena avec le maillot grenat.
La région de l’Ontario est magnifique, pleine de lacs et de nature. Vous profitez de quelques jours loin du tumulte? Vacances de fin de saison?
Pour nous, les vraies vacances, c’est tout de suite après la fin du championnat, entre mi-avril et fin avril. Ensuite, dès mai, on recommence à travailler «à sec». À Genève, comme à Lugano d’ailleurs, on se retrouvera le lundi 28 juillet, date officielle de reprise pour la saison 2025/26.
À Lugano, vous vous êtes vite senti chez vous, notamment grâce au fait d’avoir partagé un appartement avec Cole Cormier et retrouvé votre ami d’enfance Stéphane Patry… Vous gardez contact avec vos anciens coéquipiers?
Bien sûr que ça fait quelque chose de quitter des amis, mais c’est la vie d’un sportif. On travaille énormément pour atteindre les objectifs de l’équipe, et parfois on se retrouve confronté à des décisions qui peuvent changer toute une carrière. J’ai revu Cole il y a quelques semaines: on a vécu de super moments ensemble. On était deux jeunes, devenus pros, qui ont partagé leurs débuts dans une ville qu’on ne connaissait pas. Stéphane et moi sommes nés à quelques jours d’intervalle, on a donc grandi ensemble au Genève-Servette, à l’époque des juniors.
Un remerciement particulier, en plus de celui adressé aux supporters?
Merci à tout l’environnement bianconero et aux gars de la Curva Nord, toujours incroyables. Un merci tout spécial à Marc Arcobello, qui est pour moi un modèle et quelqu’un qui m’a vraiment aidé à m’intégrer dans le vestiaire. Arco, en plus d’être un joueur exceptionnel, a été comme un grand frère pour moi.
Le Tessin restera toujours gravé dans sa mémoire, comme la première étape de sa carrière pro. Mais Genève a toujours été sa maison.