Par Philippe Ducarroz
Pour la première fois depuis… longtemps, Leonardo Genoni a trouvé de la concurrence en playoffs. On pourrait même avancer que Robert Mayer le Genevois a été l’élément-clé de la qualification du GSHC pour la finale, rôle que tenait habituellement le Zougois.
Passation de pouvoir? Non, pas vraiment. Concurrence qui a tiré les deux portiers vers le haut, très certainement. 94,3% d’arrêts pour Mayer, 93,2% pour Genoni, on tutoie le très haut niveau.
C’est donc dire que sur la base de cette demi-finale, le Genevois s’est hissé à la hauteur du gardien No 1 de l’équipe de Suisse. L’avantage de Genoni? Sa régularité à ce niveau-là depuis des années lorsque les matchs deviennent cruciaux. Mayer, lui, a connu un peu plus les turpitudes d’un gardien pas toujours à l’aise et très gaffeur.
Au cours de ses huit matches de playoffs, Mayer a enregistré un taux de réussite de 94,32% et une moyenne de 1,57 but encaissé par match. Les valeurs du meilleur cerbère de la Ligue, sans discussion.
Merci les nouvelles règles
Mais comment le Genevois en est-il arrivé à une telle amélioration de ses prestations, lui qui était devenu indésirable à Davos et qui fut réengagé à Genève, via Langnau… un peu par défaut?
Étonnement, les différentes réglementations limitant désormais le champ d’action des gardiens ont bonifié Robert Mayer. De portier parfois un peu fou délaissant sa cage plus souvent qu’à son tour, celui-ci a trouvé, à 33 ans, le juste équilibre dans sa manière de capter la rondelle et rediriger une partie.
C’est sur ce Mayer assagi que Jan Cadieux peut compter pour la finale. Et lorsque son gardien se relâche (rarement désormais), c’est pour… marquer comme il le fit contre Zoug il y a deux semaines.
Un vrai candidat pour le championnat du monde
C’est peut-être aussi en cet homme que Patrick Fischer devra compter pour le prochain championnat du monde. Reto Berra ayant tiré un trait sur cette édition 2023 – et peut-être dès lors pour Fischer un trait définitif – il apparait clair que Mayer est devenu un candidat sérieux au poste de No 2. Au minimum.
Bien sûr, la jeune garde formée avant tout de Sandro Aeschlimann et Joren van Pottelberghe ne l’entend pas de cette oreille, mais une finale du même calibre que jusqu’à présent du portier genevois lui garantira son 4e mondial.
La dernière sélection de Mayer sous la bannière helvétique date de la saison 2019/20. Il avait endossé, avec son coéquipier genevois Gauthier Descloux, Melvin Nyffeler et Joren van Pottelberghe le rôle de dernier rempart hors-championnat du monde.
Cette année pourrait être celle du natif de Havirov, en Tchéquie. Un titre avec Genève et des performances à la hauteur de celles accomplies en demi-finales serviront largement ses desseins.