Par Philippe Ducarroz
Genève a réussi à éviter une première crise en gagnant contre Ajoie. Ouf, l’honneur du champion de Suisse est sauf. Vraiment? Certes, la compétition n’est vieille que de dix jours, mais les premiers enseignements – qui auparavant n’étaient que pures spéculations ou suppositions – tombent à intervalles réguliers. Et bien évidemment, lorsque le champion démontre des faiblesses étonnantes, on s’interroge encore plus.
Et pourtant. Pourtant, il n’est nul besoin d’être un grand spécialiste pour voir que les étrangers des Aigles sont fantomatiques, à divers degrés. On trouvera encore quelques signes encourageants dans les performances d’un Sami Vatanen, un arrière, auteur d’un point par match et… meilleur compteur genevois.
Pour le reste? En oubliant le blessé Theodor Lennström, les Daniel Winnik, Valtteri Filppula (-3), Henrik Haapala (-3), Sakari Manninen (-4) et Teemu Hartikainen (-5) sont à côté de leur sujet. Le bilan d’Hartikainen après cinq parties frise même le scandale.
Posons carrément la question: le Finlandais se moque-t-il de son employeur? L’homme aux 36 buts la saison passée, monstrueux dans le slot, inarrêtable rouleau compresseur pour tout adversaire lui barrant le passage, est devenu totalement inopérant. Zéro (oui, zéro!) point en cinq matchs, un bilan statistique désastreux (il n’a pas tiré une seule fois au but lors des matchs contre Lausanne et Fribourg) … et une carcasse qui a pris tellement de poids durant l’été qu’il peut à peine attacher les lacets de ses patins. On exagère certes un peu, mais il se dit qu’il a pris quelques kilos depuis le mois de mai passé. Une augmentation du poids à deux chiffres qu’on va taire, par compassion.
Le problème, c’est que ça se voit. Déjà il y a douze mois, il faisait l’objet de certaines railleries, tant le diesel a mis du temps pour se muer en Formule 1. Si, si, on vous l’assure: Hartikainen, pendant les playoffs, était capable de prendre tout le monde de vitesse. Aujourd’hui il cherche son… premier souffle.
Alors de deux choses l’une: ou Hartikainen se soumet à une préparation physique intense – quitte à faire l’impasse sur quelques matchs – pour pouvoir sauver ce qui peut l’être avant Noël ou nous invitons carrément les dirigeants genevois à lui trouver une solution de remplacement avant qu’il ne soit trop tard.