Champion de France en titre, Rouen ouvrira les feux des Hockeyades 2024, ce soir, en affrontant les Tchèques de Vitkovice. Une belle affiche d’ouverture entre deux habitués de la Champions Hockey League. Aujourd’hui, le hockey tricolore, grâce à deux ou trois clubs qui se sont donnés les moyens d’exister vraiment sur la scène internationale, est pris de plus en plus au sérieux et est devenu un contradicteur que les organisations d’autres championnats européens de qualité ne rechignent plus à affronter.
Avec les Dragons de Rouen, l’exemple est excellent. Désormais treize fois champion de France depuis l’an 2000, les Dragons ont soulevé la Coupe Magnus au terme d’un championnat maîtrisé. Mais qui s’est terminée sur une prolongation à Bordeaux et sur une réussite – très beau clin d’œil – d’un homme qui a connu une saison incroyable: Christophe Boivin.
Le bonhomme, atteint d’un cancer des testicules, n’avait été autorisé à reprendre la compétition qu’en janvier. Le Québécois n’avait disputé que 7 matchs de saison régulière, totalisant néanmoins 9 points, avant de s’arracher en playoffs et marquer 9 buts en 15 matchs! Dont ce fameux 2-3 décisif après 06:55 de prolongation.
Si les Bordelais, dans cette finale, ont été extraordinaires, Rouen avait encore ce petit «plus» qui a fait la différence. Auparavant, les Boxers avaient comblé un retard de deux buts, rendant cette ultime manche haletante. Les Dragons ont remporté leurs trois dernières finales dans la période supplémentaire. Rouen est le premier club depuis onze ans à conserver son titre. Et le club est en plein développement puisqu’un changement d’actionnariat qui se profile et l’entrée progressive au capital de Gaëtan Muller, ex-basketteur natif de Rouen et actuel patron de l’ASVEL avec son ami Tony Parker.
Côté individuel, Loïc Lampérier égale Marc-André Thinel avec huit titres sous le maillot rouennais. Le gardien Matija Pintaric est quant à lui élu MVP de la finale. Ce qui n’empêchera pas ces deux derniers d’avoir rejoint cet été l’ennemi juré Grenoble.
Contingent remanié
C’est donc avec un contingent remanié que Rouen se présente aujourd’hui à la Vallée de Joux. L’entraîneur Fabrice Lhenry, un ancien gardien international, s’est bien sûr affairé à trouver un remplaçant à Pintaric. Il l’a sans doute trouvé en la personne du Finlandais Oskari Sätanen, en provenance de KooKoo (Liiga). Dans cette équipe très panachée (55% de Français complétés par trois Suédois, deux Finlandais et Canadiens, un Slovaque et un Letton, les bonnes individualités sont nombreuses. Toutes ont envie de se distinguer en CHL cette année (premier match contre les Autrichiens de Klagenfurt, le 6 septembre).
Club de tradition (parmi les anciennes stars passées par la Suisse, on y trouve Larry Huras, Benoît Laporte, Claude Verret ou Serge Poudrier entre autres), le club a fait un gros effort cet été en recrutant encore Daniel Glad (Djurgården), Sebastian Bengtsson (Thurgovie), Jared Dmytriw (Västeräs), Robin Collomban (Briançon), Alexander Lindelof (Västeräs), Joho Tommila (Vaasan Sport), Gaëtan Richard (Gap) et Tomas Simonsen (Amiens).
Le programme de préparation des Rouennais avant la CHL est de qualité. Après avoir rencontré Vitkovice (CZE) ce soir, les Français affronteront Olten demain, puis Angers le 18, Cergy-Pontoise le 23, Angers encore le 25 avant de conclure sa pre-season par un match face au HC Bienne. Les champions de France rencontreront ensuite sur le plan européen Klagenfurt (AUT), Trinec (CZE), Tappara (FIN) et Bremerhaven. Le premier match de Ligue Magnus est programmé le 17 septembre à Amiens.
(Sources: EP, Marc Branchu, Dragons de Rouen)