Dans dix jours, la saison 2023/24 s’ébranlera en National League pour un championnat qui sera à coup sûr passionnant. Pour l’An II de la donne à six étrangers, les clubs ont apporté les corrections nécessaires à une situation nouvelle, avec son lot d’interrogations. Les leçons ont-elles été retenues? À voir. Dès demain et jusqu’au 13 septembre, jour de reprise, Planète Hockey vous fera découvrir les nouvelles forces en présence.
Par Christoph Yavkin
Le nouveau championnat, dont le coup d’envoi sera donné le mercredi 13 septembre avec l’inévitablement très attendu premier affrontement entre Fribourg et Lausanne, relève à tous points de vue déjà, de l’exceptionnel.
La NL n’a sans doute jamais levé autant d’inconnues, réunies sur un seul exercice. On s’explique. En tout premier lieu, il convient de prendre en considération que la dernière en date fut la 1ère dans une configuration à 6 étrangers (et jusqu’à 10 sous contrat). Les enseignements qui ont pu en être tirés sont légion, propres à chacun des engagés et donc, leurs interprétations très diverses. Cela peut (vous) paraître plutôt bénin, or ça ne l’est pas du tout ! Le matériel humain à disposition et sa qualité, l’usage qui en est fait, ces éléments sont de sacrés vecteurs.
Dans un deuxième temps, on peut remarquer un basculement possible des valeurs de la Suisse alémanique vers la Romandie ou, pour le moins, vers l’Ouest du territoire national. Cela s’est tout simplement matérialisé avec le titre genevois, relativement peu surprenant au final. Et ce face à Bienne, autrement dit pas plus d’authentiques Alémaniques que de Tessinois parmi les 50 finalistes. C’est une façon de parler sur un plan individuel puisque les origines des joueurs ne sont ici pas prises en compte mais néanmoins…
Ce basculement peut-il être durable? On ne peut pas l’exclure et le Genève-Servette de Jan Cadieux est de fait un grand favori à sa propre succession. Et a de surcroît toutes les raisons d’en nourrir l’ambition : il répéterait dans l’élite ce qu’il a réalisé avec les U20 en 2018 et 2019, brisant pour la toute 1ère fois (!) l’hégémonie alémanique totale jusqu’à ce moment-là, des germanophones.
Troisièmement, pour être bref sur cet objet, l’irrésistible, et jusqu’à extrême accélération des événements rythmant nos quotidiens, exerce une influence pas négligeable, précisément et notamment dans la gestion du matériel humain en question. Les mutations et développements exigent de nouvelles aptitudes ou une capacité d’adaptation, dont tous les clubs ne disposent pas de manière linéaire et qui serait comparable.
Un 4ème élément est celui de la science: celle-ci est universelle et grâce à elle, les différences sont de plus en plus gommées et de plus en plus relatives, d’un collectif à un autre. Ce qui contribue à l’état d’un équilibre toujours plus perceptible et incroyable dans notre ligue majeure.
À cela s’ajoutent enfin pour cette saison, les inconnues totales que constituent les cas de Gerry Fleming (Kloten), Jussi Tapola (Berne) et surtout le nouveau bain pour Josh Holden (Davos) et … la très particulière mission de Christian Wohlwend dans le Jura Nord. Celui de Petri Matikainen est à 1ère vue un moins gros point d’interrogation, dû en partie à la qualité du contingent – mais en demeure néanmoins un aussi.
Enfin, last but not least, demeure le ratio santé, blessure(s) & indisponibilité(s) d’éléments (de plus en plus) clé! Comme si ça ne suffisait pas!
En conclusion, à consulter la boule de cristal, pour toutes les raisons exposées, c’est un millésime fantastique auquel nous aurons sans doute droit cet hiver.