KHL – CSKA et l’imperturbable démonstration

KHL – CSKA et l’imperturbable démonstration

Photo: CSKA Moscou
St. Pétersbourg
Christoph Yavkin

Dans le cours d’avril de l’année dernière, le club de l’Armée Rouge, dont la notion d’appartenance est aujourd’hui passablement à relativiser, disputait pour le 2ème année de rang la finale de la KHL face au redoutable et prestigieux Metallurg de Magnitogorsk, cette modeste cité de 400’000 habitants à peine, du sud ouralien.

Dans un premier temps, relevons d’emblée que les moscovites s’y étaient même permis de développer un record négatif absolument unique et qu’il sera extrêmement difficile de battre, celui de remporter une finale après avoir subi deux revers à domicile sans avoir marqué le moindre but dans les matches 3 et 4 (0-1, 0-4) et à une demi-crosse de subir une 4ème défaite rédhibitoire puisque mené encore à 8’ du terme de l’acte 5 à l’extérieur, avant d’arracher l’égalisation et de vaincre en prolongation au sortir d’une infériorité numérique (but victorieux nota bene du suédois Klas Dahlbeck (HCD).

Serguei Fedorov, le coach du CSKA, nous confiait peu après l’issue de cette finale et avant de dégrossir l’analyse, que l’essentiel des rencontres se jouait en réalité dans la même matinée de celle à venir et que peu importaient alors les résultats chiffrés des précédentes.

Aussi simple ? On n’est pas seulement tenté de le croire, on en devient pleinement convaincu à mesure de la démonstration. Par ailleurs, ni la première et de loin pas la dernière.

Momentum cérébral

«C’est dans ces moments-là que s’inversent ou non les circonstances, vous tenez forcément et prioritairement compte alors des plus récentes informations et signaux  que vous a fourni l’adversaire. Vous pouvez et le devez naturellement,  procéder aux ajustements adéquats pour attaquer l’empoignade suivante.»

Il n’importe rien d’autre donc que d’entrer dans la partie du jour sans laisser la moindre place au doute, déstabiliser le contradicteur, glisser le pied dans la première porte entrebâillée, prendre le commandement et poser l’empreinte sur le déroulement des opérations avec autorité.

Si cette phase rigoureuse et construite de discipline et de contrôle,  s’accompagne d’un but ou deux, mieux encore celles-ci prendront naturellement l’orientation souhaitée.   

Le CSKA est passé maître des schémas. Dès le début des séries, il agit d’une façon symétrique et reproduit un processus: prise en considération méticuleuse des armes adverses, respect et exploitation impitoyable de quelques failles perçues. Le SKA Saint-Pétersbourg lui-même n’y peut rien, même à domicile, éliminé à chaque fois aux portes de la finale.

Cette année encore, en 1/8èmes d’abord l’étonnant Severstal Cherepovets, puis, en quarts, un vaillant Lokomotiv Iaroslavl ont posé d’abord d’inévitables et classiques problèmes de gestion, au point de pousser aussi les hommes de Fedorov, une fois encore, à un 7ème acte décisif. Au cours duquel à chaque fois, la science ne renverse, avec une glaciale logique et sans rémission, le cours et… la conclusion des événements.

Rien de très nouveau, quoique?

Bis repetita en demies, où, comme en 2022, les deux géants rivaux de Moscou et Saint-Pétersbourg se sont, comme dans un lancinant refrain, retrouvés. Comme pour souligner encore la crédibilité de la recette, c’était au printemps 2022 au 7ème match sur les bords de la Baltique, que le CSKA terminait le travail sans difficulté notable!

Nouveauté cette année puisque c’est pour une fois à la sixième rencontre qu’il a fait la décision à domicile sans coup férir (3-0), après un nouveau raz-de-marée final le 10 avril à Saint-Pétersbourg dans l’acte 5 et un 7-3 qui se terminait en pugilat sur la sirène, mettant en scène trois joueurs du SKA, dont le « vilain monstre » Andreï Pedan, à deux Moscovites.

Mission impossible

Voilà donc arrivée l’échéance ultime face à l’AK Bars Kazan cette fois-ci, qui s’est débarrassé comme attendu de Niznekamsk puis de l’Admiral Vladivostok, auquel on peut attribuer un sérieux accessit pour son parcours et enfin l’Avangard d’Omsk, en cinq rencontres mais celles-ci extrêmement acharnées puisque toutes conclues avec un seul petit but d’écart.

L’équipe dirigée, hormis de petites interruptions, depuis quasi 20 ans par l’incroyablement fidèle Zinetula Bilyaletdinov, par ailleurs défenseur du seul Dynamo Moscou dans sa carrière active, est-elle en mesure de bousculer  davantage qu’une autre, la hiérarchie ?

On ne l’imagine pas. Très habile, le coach a pu engager l’excellent Sasha Radulov, au retour de celui-ci de Dallas, et a réussi à débaucher également Vadim Schipachyov du Dynamo de la capitale. Avec Voronkov, il dispose d’une pépite de 22 ans, avec Kagarlitsky et Semyonov, de très solide et exemplaires leaders. Curieusement toutefois, le dernier nommé demeure mystérieusement discret et ce, depuis le début des séries, soit 20 rencontres! 

Comme Yaroslavl, ayant fait le choix de n’aligner aucun étranger (si on excepte le kazakh Panyukov), l’AK Bars se trouvait au seuil de la finale devant une tâche beaucoup plus insurmontable encore que ne l’était celle de  Magnitogorsk l’an dernier.

Certes, ils ne sont que 3 en face mais ce sont, outre le naturalisé kazakh Darren Dietz, un certain Reideborn, leur propre gardien suédois de 2019 à 2021 et l’arrière Fredrick Claesson, un grand déçu de la NHL, venu avec la rage remplacer leur compatriote Dahlbeck, en partance pour les Grisons.

Identité trompeuse

Mais s’il est un fait particulièrement significatif, c’est que le collectif du CSKA est aujourd’hui un exemple de mosaïque indigène par la cohérence. Derrière leurs chefs de meute Sergueï Plotnikov (1990) et le superbe défenseur Nikita Nesterov (photo, 1993), les joueurs-clé que sont Grigorenko (lequel a produit un nouveau saut qualitatif impressionnant), Slepyshev, Mamin, Provolnev et Okulov sont tous nés dans moins d’une même année, soit entre mai 1994 et avril 95, Kamenev un rien plus loin. 

Et pour la plus grande partie d’entre eux, ils ont vu le jour au-delà de l’Oural et jusqu’en extrême Sibérie (Plotnikov et Grigorenko) et n’ont pas l’identité citadine qu’on pourrait trop aisément leur prêter.

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