Après des années à frôler la consécration, Lokomotiv Yaroslavl a enfin touché au but. Le club russe a décroché sa toute première Coupe Gagarine grâce à une victoire haletante 2-1 en prolongation face à Traktor Tcheliabinsk lors du cinquième match de la finale, s’imposant 4-1 dans la série. Un titre historique, conquis à domicile, dans une Arena-2000 qui fut le théâtre de leur désillusion un an plus tôt. Finaliste malheureux à deux reprises – en 2009 face à Kazan, puis en 2024 contre Magnitogorsk – le Lokomotiv s’est transformé sous la houlette d’Igor Nikitin. Le technicien, déjà sacré avec le CSKA, entre dans un cercle très fermé avec une deuxième Coupe Gagarine à son actif. Son équipe, patiemment construite sur la solidité et l’expérience, a su faire preuve de maturité et de résilience, s’imposant sans toujours dominer, mais avec une constance implacable. Et dans un scénario fou: but victorieux en prolongation à la 69e minute…

Le recrutement d’Alexander Radulov a été le tournant. À 37 ans, le vétéran a guidé les siens avec panache, inscrivant 16 points en 21 matchs et remportant le titre de MVP des séries. Visiblement ému, il a dédié la victoire à la mémoire des victimes du crash aérien de 2011, qui avait décimé l’équipe : « C’est pour eux, pour ceux qui nous regardent de là-haut et pour cette ville qui n’a jamais cessé de croire. » Avec ce sacre, Lokomotiv devient le huitième club à inscrire son nom au palmarès de la KHL, rejoignant notamment Kazan, le CSKA, le SKA et Omsk. Le club réalise également un rare doublé en remportant saison régulière et playoffs, un exploit jusque-là réussi uniquement par le CSKA, déjà sous Nikitin. Mais au-delà du trophée, c’est une ville entière qui exulte. Yaroslavl, meurtrie, fidèle, vibrante, célèbre bien plus qu’une victoire sportive. Elle célèbre la vie, la mémoire, et le retour d’un club parmi les grands. Lokomotiv n’est plus une promesse : il est, enfin, une réalité.