Un petit come-back. En 2023/24, le Lausanne HC a connu une transformation remarquable, passant de la 11ᵉ place la saison précédente à une qualification en finale. L’ailier international Tim Bozon a été un élément clé de ce succès, amenant le LHC à atteindre le dernier stade de la compétition. En finale, Lausanne a affronté Zurich, une équipe qui n’avait pas perdu un seul match en playoffs jusqu’alors, rendant son parcours encore plus remarquable. Lors de l’acte VII décisif, Lausanne s’est pourtant incliné 2-0 à Zurich, permettant au ZSC de remporter son 10ᵉ titre de champion national. Le LHC avait été extraordinaire, les Zurichois avaient été les premiers à l’admettre. Aujourd’hui, Lausanne – qui avait l’avantage de la glace – est mené deux à zéro, match à suivre ce soir dans sa patinoire. En gros, si les Vaudois ne gagnent pas ce soir, ils auront la lourde tâche – impossible selon la plupart des observateurs – de devoir ensuite gagner quatre fois de rang contre les ZSC Lions.
Quatre manches à trois, un résultat pas inhabituel dans une série finale. Ce fut le cas lors des trois derniers championnats. La dernière fois que l’on trouve trace d’un 4-0 date de la saison 2023/14 lorsque le Zurich de Mark Crawford avait archidominé Kloten après avoir… archidominé la saison régulière (20 points d’avance sur Gottéron au terme de 50 matchs). 4-0, en 2001/02 aussi quand le Davos d’Arno del Curto atomisait… le Zurich de Pekka Rautakallio. Un 3-0 quand, lors de la saison Covid, quand Zoug n’avait laissé aucune chance à Genève-Servette. Depuis l’adoption de la formule en «Best of 7», ce sont les trois seules séries à ce jour les plus déséquilibrées. Mais sur la glace, elles l’étaient aussi.
Ce qui n’est pas le cas de cette édition 2024/25 avec des Lausannois sans arguments durant l’Acte 1 mais passés tout près d’égaliser dans l’Acte II s’ils n’avaient pas commis des erreurs que même les Zurichois ont reproduites. Si l’on est certain que les Lausannois ont compris la leçon, les autres Lions, ceux de Zurich, se révèlent toujours un poil minimalistes lorsque le vent est avec eux. Alors oui, la possibilité de voir s’afficher en grosses lettres un 0-3 dans la série est réelle et elle fait peur aux suiveurs du club vaudois. Mais il faut aussi rappeler qu’un succès du LHC, ce soir:
- ramènerait les Lausannois à 1-2 dans la série
- prouverait que le LHC sous-performait jusqu’à présent
- insinuerait le doute sous des casques zurichois qui se savent intrinsèquement supérieurs
- mettrait une pression supplémentaire sur des ZSC Lions invaincus depuis deux ans en playoffs sur leur patinoire car une roue finit toujours par tourner
- rajouterait une sacrée dose d’énergie à des Vaudois qui n’ont aucune envie de prendre une claque
- conforterait sans doute Kevin Pasche dans sa domination à distance par rapport à Simon Hrubec
- démontrerait qu’une parade a été trouvée pour contenir le meilleur duo d’attaque du pays (Malgin–Andrighetto)
- que le Lausanne HC est effectivement bien meilleur sur la longueur dans les situations spéciales que le «Zett»
- permettrait peut-être à Geoff Ward de récupérer des joueurs annoncés blessés et qui, plus la série se prolonge, plus leur chances de revenir appuyer leurs coéquipiers sont grandes. On n’ose imaginer un come-back de Michael Raffl…
4-1? La dernière fois en 2018/19 quand Kari Jalonen (Berne) privait de doublé le Zougois Dan Tangnes. 4-2? La dernière fois quand le Berne du même Jalonen faisait subir le même sort au même Berne d’Harold Kreis. Pour chaque point gagné dans la série cette année, Lausanne ne ferait que rappeler aux Zurichois que c’est bien le premier puck de champion qui est le plus difficile à obtenir. Et que s’il mènent ce soir 0-2, il leur reste encore deux succès à obtenir pour soulever la Coupe. Et ils savent aussi que ces Romands que l’on sous-estime souvent lorsqu’il faut se faire mal sont peut-être beaucoup plus accrocheurs que prévu. Alors 0-3 ou 1-2 ce soir après le match, une certitude: la Coupe reste mathématiquement et pratiquement (sur la glace) atteignable pour les deux équipes.