Par Marc Savary
Quand on pense à Marseille, on pense bien sûr au Vieux-Port, à la Méditerranée, à l’accent chantant… et à l’Olympique de Marseille. Mais depuis quelques années, un autre sport commence à tracer sa route dans la cité phocéenne: le hockey sur glace. Et ce, grâce aux Spartiates, un club atypique qui évolue aujourd’hui au plus haut niveau du hockey français, en Ligue Magnus. Fondé en 1968, le club a longtemps navigué dans les ligues inférieures avant de trouver une base solide en 2009 au Palais Omnisports de Marseille. C’est en 2012, avec le soutien de la mairie et une relance financière cruciale, que le projet est revu de manière ambitieuse. Cette dynamique positive a permis aux Spartiates de grimper les échelons jusqu’à atteindre la Ligue Magnus en 2021. Depuis, le club poursuit son développement avec sérieux, passion… et une vision à long terme.
Une obsession de toujours progresser
Pour Jonathan Zwikel, directeur général du club, tout est une question de processus. «Notre obsession est de toujours progresser», explique-t-il. Chaque fin de saison, le club passe en revue tous ses départements – sportif, administratif, marketing, médical – afin de poser les bases du futur. «Le sport est impitoyable. Le résultat n’est que la conséquence d’un process de travail. Ce que l’on sait, c’est que l’on est encore loin de notre plein potentiel. On est qu’au tout début de l’aventure.»
Si l’on pourrait croire que le hockey sur glace peine à se faire une place dans une ville aussi marquée par le football, la réalité est tout autre. «L’engouement est croissant et il ne s’agit pas d’un effet de mode», affirme Zwikel. Il voit deux raisons principales à cela: d’abord, le hockey lui-même, un sport spectaculaire et intense qui colle aux valeurs marseillaises. Ensuite, une stratégie de développement pensée sur le long terme : «Rien ne se fait par miracle. Il faut une vision, une stratégie, et surtout être constant dans sa mise en œuvre. Cela fait sept ans que l’on travaille dans cette direction.»
Réduire l’écart
Quand on évoque les différences avec la Suisse, notamment en matière de salaires et de budgets, l’ancien international reste lucide: «La National League est à un tout autre niveau financier. Il paraît donc très difficile d’attirer des joueurs suisses confirmés.» Pour les jeunes, la Swiss League offre déjà des perspectives intéressantes. De plus, en France, un joueur suisse compte comme étranger et doit donc rivaliser avec des profils internationaux parfois plus aguerris.
L’objectif reste néanmoins clair: faire grandir la Ligue Magnus et réduire peu à peu l’écart avec la Suisse. Cela passe par une amélioration des finances, mais aussi par un meilleur développement des talents français. «Nous travaillons sur ce sujet avec la fédération et une nouvelle stratégie de développement. Nous voulons changer les choses.» Sur le plan de l’effectif, le directeur général reste discret mais annonce des mouvements : «Notre équipe est faite à 95 %! Il va y avoir beaucoup de changements, mais je ne peux pas en dire plus pour le moment. Nous communiquerons au fur et à mesure sur nos réseaux sociaux.»
Dynamique de formation prometteuse
Le développement du hockey à Marseille passe aussi par les jeunes. Et sur ce point, les Spartiates avancent à grands pas. «Nous avons une très bonne relation avec les dirigeants du hockey amateur. Nos joueurs participent aux entraînements des jeunes, cette synergie est cruciale», souligne Zwikel. Deux exemples concrets: Maurice Zwikel (17 ans, international U18 et U20) et Grégoire Gonnard (18 ans), tous deux issus du vivier local et intégrés au groupe professionnel cette saison. Une fierté pour le club, et un signe fort que l’avenir se construit dès maintenant, avec les jeunes talents marseillais.
Les Spartiates de Marseille, c’est bien plus qu’un club de hockey dans une ville de foot: c’est une aventure humaine, un projet structuré et une passion qui grandit à l’ombre du Vélodrome. Et si un jour, un joueur suisse venait briller sous le maillot bleu marine dans la chaleur du sud, ce ne serait peut-être plus une surprise.
