Lenzerheide – Filippo Frizzi
Le HC Lugano à la rencontre de la presse, c’est toujours un évènement, surtout lorsqu’il se passe dans un cadre idyllique. C’est donc à Lenzerheide, dans les Grisons, que notre collaborateur Filippo Frizzi a pu s’entretenir avec un homme qui sera particuièrement observé cette saison: le défenseur David Aebischer.
À quelques jours de ses 24 ans, le Fribourgeois passé par Gatineau (LHJMQ), Ajoie et Rapperswil s’est lancé un nouveau défi. Et il ne peut-être qu’élevé: avec Yannick Rathgeb, aussi un ex-Gottéron revenu à Fribourg cet été, il était l’arrière suscitant le plus d’intérêt au sein des clubs de l’élite. Son transfert vite conclu avec Lugano, il ne restaient plus que les yeux aux autres organisations pour pleurer.
Vous imaginez bien ma première question…
Pourquoi je suis venu à Lugano? Pfff, il y a beaucoup de facteurs. Mais on va dire que les points les plus importants sont à rechercher du côté de l’ambition du club. Lugano en a un peu plus que Rappi, avec un peu plus de budget et le club cherche le top. Il y avait moins de moyens à Rapperswil, moins de pression et je cherchais quelque chose de plus élevé. De l’autre côté, Lugano me proposait un projet très intéressant, un processus pas encore abouti. Moi, c’est le genre de challenge que j’adore. Nos vues allaient dans la même direction. Et puis il y a aussi d’autres facteurs comme par exemple la découverte de nouvelles choses, une nouvelle culture, des gens avec une autre mentalité. Ça se rapproche un peu de mon côté latino.
Quand vous avez quitté Fribourg, vous vous êtes dit: «Je dois sortir de ma zone de confort, malheureusement», mais ça vous a donné la possibilité de grandir?
Partir de Fribourg, ce n’est pas forcément ce que je voulais. Je viens de là, j’y ai toute ma famille… Pour moi, avant, il n’y avait que Gottéron dans ma tête. Et puis il y a des choses qui se sont passées: on n’étaient pas d’accord, on avait des visions différentes… Moi, je suis quelqu’un qui sais ce qu’il veut. J’ai beaucoup d’ambition, je sais que ça peut être un défaut, mais c’est aussi une qualité. Ça m’a fait un peu partir de Fribourg, c’est vrai. Ce n’était pas facile, mais ce fut un des meilleurs choix de ma carrière car j’ai pu beaucoup… beaucoup grandir à Rapperswil. Même à Ajoie. Mais en trois ans à Rapperswil, j’ai eu de plus en plus de minutes dans l’équipe, j’ai pu aller en équipe nationale. J’étais même dans le «Captain Group», donc je ne regrette rien, je crois au destin.
Rentrer dans le cercle des capitaines, ça vous a conforté dans ce que vous pensiez de vous, de vos capacités…
C’était un challenge, à nouveau, car je voulais prouver à moi-même que je le méritais parce que je suis quelqu’un qui travaille dur. On ne m’a rien donné. J’avais aussi des choses à prouver à ceux qui ne croyaient pas en ce que je faisais. Qui avaient une autre perception de moi…
Question de confiance, donc…
C’était une motivation pour moi. J’ai fait de très belles années à Rapperswil qui ont été très bénéfiques. Il y a eu des hauts et des bas aussi, mais ce fut une très belle expérience. Rapperswil, ce fut un très beau chapitre! J’en ouvre un autre au Tessin…
Où on a déjà dû vous parler du derby…
Bon, je savais déjà qu’il s’agissait d’un gros derby. Depuis que je suis petit, je regarde le hockey. J’ai aussi grandi à Fribourg avec le derby contre Berne…
… mais là vous allez vous retrouver face à un certain Mannix Landry. Dont vous êtes proche. Lui en attaque, vous en défense, comment vous voyez ce premier contact?
Ami ou pas ami, sur la glace tu veux toujours gagner. Quand tu es professionnel, tu sais faire la part des choses. Tu vas tout faire pour ton équipe. J’espère que pour lui, c’est pareil. Ça va être une belle bataille, je me réjouis!
Vous parlez le français, l’allemand, comprenez l’anglais et l’espagnol au vu des origines de votre mère. Reste maintenant l’italien…
Ben c’est clair, je suis aussi venu pour ça. À la limite, je dirais même maintenant être un peu frustré de ne pas avoir encore eu de cours. Je suis à Lugano depuis le mois de mai, j’essaie d’apprendre moi-même. J’ai besoin de vocabulaire et ça aussi c’est un challenge! (il sourit) C’est mon nbut pour cette année: parler l’italien, c’est très important pour m’intégrer.
Notre collaborateur Filippo Frizzi avec David Aebischer (Photo: PH)