Cornèr Arena (Lugano) – Par Filippo Frizzi
«C’est beau le hockey, parce que ça procure des émotions dans le jeu et je pense qu’aujourd’hui c’était un supermatch.» Comme pratiquement tout le monde – même les Bernois défaits devaient l’admettre – la soirée avait été belle et spectaculaire à la Cornèr Arena. Un de ces matchs qui restent dans les mémoires de par leur scénario. Et surtout, ce match avait une importance capitale pour Lausanne (juste devant) et Genève (juste derrière) les deux protagonistes. Aujourd’hui, de la 4e (LHC) à la 9e place (Bienne), il y a six équipes qui vient encore les trois dernières places directement qualificatives pour les quarts de finale de playoffs.
L’entraîneur des Lugano, Luca Gianinazzi, désormais au 5e rang après quatre succès consécutifs, ne regarde pourtant pas trop loin. Il continue: «On ne sait pas ce qui peut se passer demain, cette semaine…» Il n’a pas tort. Et nous reparle du succès 5-4 de son équipe face au SCB.
0-1 après 17 secondes, vous êtes menés 1-3, vous risquez l’égalisation à 5-5…
C’était un match assez différent de celui de vendredi. Au premier tiers, on ne joue pas si mal, mais on prend deux buts un peu malchanceux. Mais ça c’est le sport et tu dois être capable de réagir. Au 2e tiers, on a très bien joué, on a très bien mis les défenseurs de Berne sous pression. Je pense que là on a démontré notre jeu d’ensemble, notre jeu d’équipe. On a réussi à le faire aussi dans le 3e tiers. Sur les 60 minutes, on a bien mérité de gagner le match.
En tout cas, vous avez fait preuve de caractère…
En équipe, tu dois être capable de surmonter cette adversité. Aujourd’hui (ndlr: hier), on n’a jamais perdu notre confiance, notre sens du jeu, on a toujours travaillé comme on le voulait. C’est ce que j’ai dit à mes joueurs après le match, que notre caractère était vraiment bien et que c’est sur ça qu’on doit construire pour le futur.
À cinq contre cinq, Lugano est très présent. On ne dira pas la même chose des situations spéciales…
Le jeu à cinq contre cinq est bien sûr très important. Chez nous, ça nous donne le moyen de gagner le match. C’est vrai que jusqu’à présent nus avons gagné les matchs à cinq contre cinq. Il ne faut pas se le cacher: le powerplay ne roule pas en ce moment de la saison. Et plus on en parle, plus on l’évoque avec les médias, plus ça va créer une pression externe qu’on ne gère pas bien au niveau de l’équipe. Ça se voit aujourd’hui: on a quatre minutes de jeu de puissance et on a vraiment mal joué, on n’a pas réussi à rentrer dans la zone. Je pense que c’est surtout un aspect mental, je ne pense pas que les joueurs de powerplay de 2023 ont oublié leur jeu en 2024. Au niveau mental, on n’est pas où on devrait être. La base est là, il faut travailler pour avoir le bonus.
À 12 matchs de la fin de la saison régulière, ce weekend peut représenter un déclic, non? Le momentum, vous avez été le chercher et vous l’avez obtenu. Vous êtes quand même cinquièmes…
Le seul classement qui compte, c’est après 52 matchs. On peut être contents de ce weekend, mais on doit être focus sur le présent. Le futur, on verra. Chaque match compte, donc maintenant on pense au match de mardi, ici à la maison.
Oui, le futur proche c’est trois fois au Tessin: vous recevez Genève, vous allez à Ambrì et vous accueillez Lausanne. Dans une semaine, la situation aura évolué?
Ah je pense qu’il y a encore beaucoup de points pour chaque équipe sur la table. En fait rien n’est décisif, mais tout est aussi décisif. La première chose c’est de bien récupérer les énergies ce dimanche, lundi de faire un bon entraînement et mardi un super-match. Ce sont les trois choses que j’ai dans ma tête maintenant. On ne bouge pas du Tessin. (il rigole) C’est bien, on ne va pas parler allemand pendant une semaine!