«J’ai eu la chance d’observer les joueurs à l’œuvre dans des matchs sous haute pression. Les voir et leur parler tous les jours m’a permis de recueillir de nombreuses informations et de comprendre comment structurer l’équipe à l’avenir.» Le ton est donné Dans une interview accordée à nos confrères du Corriere del Ticino, le nouveau directeur général du Hockey Club Lugano Jannick Steinmann (33 ans!) marque d’emblée son territoire. Il dit avoir beaucoup appris de ces dernières semaines et notamment de la série contre Ajoie. Et ses premières décisions sont tombées: exit le coach et six joueurs étrangers!
Et Steinmann se base aussi sur un passé relativement récent pour comprendre la sitution actuelle du HC Lugano: «Au cours des vingt dernières années, ce club a connu trop de hauts et de bas : il a un peu viré à droite, un peu à gauche, changeant trop souvent de stratégie, d’entraîneurs, d’ambitions. Personne ne peut réussir de cette façon». Et l’ex-directeur sportif de Rapperswil de continuer: «Cette année, nous avons touché le fond, nous sommes arrivés avant-derniers. Il s’agit de comprendre dans quelle direction nous voulons aller : j’espère que tout le monde aujourd’hui – dans le club et à l’extérieur – aura l’humilité de reconnaître que nous sommes nuls pour le moment. (…) Il s’agit de construire une nouvelle culture».
Le travail ne va donc pas manquer, à commencer par reconstruire une équipe gagnante. «Je veux construire une vraie équipe. Une équipe qui joue un hockey à quatre lignes, dans lequel chacun a un rôle clair. Il ne suffit pas d’avoir des éléments qui totalisent 50 points par saison. (…) Le nouvel entraîneur ne devra pas arriver en pensant qu’il peut faire ce qu’il veut dès le début. Le coach composera la formation, mais je souhaite que l’équipe joue selon ma philosophie du hockey».
Steinmann veut assumer
Le nouvel entraîneur est prévenu: il devra composer avec les desiderata de son directeur. C’est le prochain dossier de Steinmann. La gueule est sympa, mais la main sera de fer. «Je veux un entraîneur qui a de grandes connaissances du hockey, qui sait amener les joueurs à leur meilleur niveau, qui est capable d’exploiter tout leur potentiel. Et il ne devra pas mettre de côté – comme cela s’est produit ici dans le passé – des joueurs auxquels j’ai décidé de faire confiance en tant que directeur général». Du coup, la liste des entraîneurs potentiels se raccourcit drastiquement. Favori pour beaucoup de monde, Christian Dubé ne rentre pas vraiment dans le moule exigé par Steinmann.
Le discours est clair, limpide: Steinmann ne tolérera aucune ingérence dans ses décisions. «L’indépendance est au cœur de mon être, pas seulement dans ma profession. C’était la principale demande que j’ai faite au club : si je n’avais pas eu de garanties à cet égard, je ne serais pas ici. Et si les choses devaient changer, je partirais immédiatement. C’est ainsi que j’ai travaillé à Rapperswil. (…) La direction n’était pas au courant des décisions que j’ai prises ces dernières semaines. (…) Si je me trompe, je veux que les erreurs soient uniquement les miennes.»
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