Par Christoph Yavkin
Après un long et assez ennuyeux ramdam de qualification, on retrouve à Riga comme à Tampere les équipes attendues en quarts de finale. À domicile, la Lettonie s’est faite un devoir de priver les slovaques de cet honneur. Des lettons qui n’iront sans doute pas plus loin puisqu’ils héritent de la Suède. Quoique …
La formation du coach presque «suisse» Harijs Vitolins, qui a même volé la 3ème place de son groupe à la République tchèque, peut en effet compter sur l’intégralité de ses fers de lance (Cibulskis, Burkards, Dzierkals, Abols, Locmelis, Indrasis, Daugavins) et ceux-ci sublimeront peut-être leurs plus modestes coéquipiers. De là à faire douter la Tre Kronor… J’avoue ne pas y croire.
La Suisse dans le costume de l’archi-favori
La Suisse, elle, a donc rempli son pensum avec satisfaction et mieux que cela puisque victorieuse et des Canadiens et des Tchèques, ces derniers battus précisément aussi par la Lettonie! Déjà l’an passé, elle était nominée pour le titre par de très nombreux observateurs… avant d’échouer platement en quarts face aux USA, sans marquer de but.
À priori, cette année-ci, on voit mal un de ses adversaires la priver du triomphe qu’elle convoite. Le titre en ce doux printemps se déterminera à la jouerie et seule la maîtrise technique de la Russie d’aujourd’hui est en mesure de contrarier les excellentes dispositions helvétiques. Mais.
À Riga, l’équipe nationale retrouve aujourd’hui sur son chemin son cauchemar, l’Allemagne d’Harold Kreis, lequel connaît la musique sur le bout des doigts. Il est à conseiller à Patrick Fischer et ses hommes de faire rapidement un premier break, sous peine de nervosité grandissante, face au jeu physique, massif et attentiste à souhait d’une équipe qui peut parvenir à ses fins en presque toute circonstance si elle n’est pas larguée à dix minutes du terme. Elle doit pouvoir le faire sans encombre si ses NHL’ers empoignent le sujet avec la fermeté qui convient.
Le chemin balisé
Au-delà, et si on focalise sur la participation à la finale, en considérant les contradicteurs, elle terrassera la Suède après deux tentatives manquées de quelques cheveux. Si elle doit avoir affaire au Canada, ces derniers voudront naturellement venger leur défaite du tour qualificatif. Mais ce Canada-là est si mauvais que s’il devait remporter ce championnat du monde – et on sait qu’il en est toujours capable ! – ce serait une insulte au hockey sur glace. À titre pas si anecdotique que ça, un Chris DiDomenico aurait très largement dû faire partie des branches d’un tel érable !
Les USA, mais …. lesquels ?!
S’il est un adversaire d’un top 6 que les suisses n’ont plus à redouter du tout, c’est bien la Tchéquie, qu’elle tient très pragmatiquement dans ses griffes. On en vient à la Finlande et à son sujet, il y a deux écoles: le fait de ses nombreux joueurs évoluant dans notre championnat constitue-t-il un avantage pour l’une ou pour l’autre des équipes?! Et cet aspect peut-il être déterminant? À chacun son interprétation.
Restent enfin les USA, potentiellement l’adversaire le plus dangereux dans une finale. Leur coach David Quinn s’est loupé trois fois de suite avec les Rangers, ne qualifiant jamais les new-yorkais pour les playoffs. Et le corps de son équipe est quasi encore plus hétéroclite que celui de son voisin!
Mais c’est paradoxalement ce qui la rend totalement imprévisible. Et le souvenir du quart de finale complètement raté de l’an dernier face aux yankees serait peut-être le moins indiqué dans la compétition de cette année.