Finale
Suisse – Tchéquie: 0-2 (0-0, 0-0, 0-2)
BUTS (SOG: 31-32)
49:13 Pastrnak (Kundratek, Hajek) 0-1
59:41 Kämpf (Kubalik, Necas / EN) 0-2
Une troisième finale mondiale après 2013 et 2018. La Suisse trouvera-t-elle la solution face à une Tchéquie qui attend un titre depuis 14 ans? Début de match comme attendu avec une équipe locale, portée par son public, qui prend les devants. La Suisse, elle, essaie de filtrer avec une organisation en 3-2 dans la zone neutre. C’est Roman Cervenka qui se crée la première occasion dès la 6e minute.
Grosse boulette de Leonardo Genoni deux minutes plus tard, par manque de communication. Les Tchèques n’ont pas tergiversé: les erreurs vont se payer cash! Pavel Zacha, bien servi par David Pstrnak, mettent encore le cerbère suisse à contribution. Les dix premières minutes appartiennent à la Tchéquie (6 tirs cadrés à 2). Clairement, le filtrage helvétique en zone médiane offre trop d’espaces aux Tchèques. Il va falloir jouer un peu plus des coudes pour ralentir leur plongées offensives en direction du slot.
La pression tchèque se fait de plus en plus évidente. Les hommes de Patrick Fischer sont un peu pris de court, la Suisse joue trop bas: la première opposition ne se fait qu’à la ligne rouge! Voilà qui sert parfaitement les desseins des Tchèques. Pour l’heure, la Suisse tient, mais une ouverture à la marque semble imminente. Ondrej Kase rate une première occasion, Pastrnak voit son tir repoussé par Genoni.Et pourtant c’est bien Christoph Bertschy qui a failli marquer le 1-0, mais son essai s’est écrasé sur le poteau (17e). Clairement la meilleure possibilité helvétique dans un tiers ayant appartenu aux Tchèques.
Le temps des premières pénalités
Fischer a-t-il fait passer le message durant la pause? On le saura plus tard puisque Bertschy concède une première pénalité en zone offensive de la soirée très rapidement. Pas une bonne nouvelle quand on connait les insuffisances suisses en boxplay. Par chance, Palat commet une faute sur Hischier, on se retrouve à 4 contre 4. Avec pour effet un tir de Roman Josi qui oblige Lukas Dostal à intervenir. Sous les sifflets, les 70 secondes de supériorité numérique helvétique ne donneront rien.
Les Suisses ont gagné en confiance. Dario Simion nous gratifie d’un solo qui avait le poids du but, le puck circule beaucoup plus dans la zone défensive des Tchèques. L’élan suisse sera stoppé net par une faute de Michael Fora (30e). À ne pas renouveler, les Tchèques ont eu plusieurs occasions – notamment par Dominik Kubalik – de marquer ce fameux premier but.
Les Tchèques commenceraient-ils à perdre patience? Non seulement la Suisse se montre plus entreprenante, mais les hommes du coach Radim Rulik tentent souvent leur chance à distance respectable et au milieu d’une forêt de joueurs. Tactique délibérée? La recherche du but «sale» pourrait représenter une planche de salut.
En prime, quelques erreurs inhabituelles comme Radko Gudas qui dégage le puck hors de la glace (35e). La supériorité numérique suisse est encore une fois à la hauteur (occasions Josi, Nino Niederrreiter), mais ça ne rentre pas. La pression tchèque de fin de tiers sera tout aussi peu productive. Tout va se jouer dans la dernière période… ou plus.
Le but de la 50ème minute
Genoni a été à plusieurs reprises le sauveur de toute la nation… qui se cherche encore un héros de l’autre côté de la patinoire. Bertschy? il s’offre encore une énorme possibilité dès la reprise. Mais la Tchéquie a repris le contrôle des débats. Sur une charge de Palat sur Andrea Glauser contre la bande, le plexiglas s’est fendu. Voici peut-être l’interruption de jeu dont la Suisse a besoin pour reprendre ses esprits.
Ou du moins on le pensait. Mais la Tchéquie possède dans ses rangs – aussi – des individualités capables de faire la différence quand elles le décident. Ainsi David Pastrnak a attendu le dernier match du tournoi pour marquer son… premier point, le but qui a débloqué une fin de match obligeant la Suisse à se montrer moins «attentiste».
Le rush final pour une Suisse qui s’est retrouvée face à un mur qui n’a jamais refusé de se lancer vers l’avant. La Tchéquie n’a pas joué «petit bras» face à des Helvètes qui jouent maintenant en alignement raccourci. Fischer fait appel une dernière fois à ses meilleurs hommes. Sven Andrighetto, Calvin Thürkauf, Bertschy, Niederreiter, Kevin Fiala, autant de joueurs ayant eu des pucks très chauds au bout de la crosse.
À six contre cinq, mais sans gardien, les Suisses baisseront pavillon sur un but dans la cage vide de David Kämpf. L’or échappe pour la 3ème fois à une fantastique équipe de Suisse. La voici argentée, et c’est parfaitement mérité. Mais on reste sur l’idée qu’en ayant osé un peu plus offensivement, l’issue aurait pu être différente.