Le Danemark réalise l’exploit du Championnat du monde 2025 en hockey sur glace. Vainqueurs 2-1 du Canada en quart de finale, les Scandinaves s’invitent pour la première fois dans le dernier carré d’un Mondial. Jusque-là, leur meilleur classement restait une 8e place atteinte en 2010 et 2016. Samedi à Stockholm (18h20), ils défieront la Suisse pour une place en finale.
La tâche s’annonce immense. En neuf affrontements au Mondial contre la Suisse, le Danemark n’a jamais gagné. La dernière confrontation, en phase de groupe à Herning, s’était soldée par une victoire suisse 5-2, avec un doublé de Nico Hischier. Seul précédent succès danois en match officiel : aux Jeux olympiques de Pékin en 2022 (5-3).
Mais le visage de l’équipe danoise a changé depuis. Elle a été renforcée par l’ailier des Winnipeg Jets, Nikolaj Ehlers, arrivé après l’élimination de son équipe en NHL. L’ancien junior du HC Bienne, sans contrat pour la prochaine saison, a tout de même pris le risque de rejoindre sa sélection, malgré les enjeux financiers d’une future signature estivale. Autre renfort : Jonas Rondbjerg (Vegas Golden Knights), qui a disputé 13 matchs en NHL cette saison. En tout, six joueurs du groupe danois ont foulé les glaces nord-américaines cette année, et dix ont été repêchés par une franchise NHL. En Suisse, Nicklas Jensen (Rapperswil) et Felix Scheel (ex-Viège) entretiennent aussi un lien avec les ligues helvétiques.
Dirigé depuis 2023 par le Suédois Mikael Gath, le Danemark reste sur deux prestations défensives convaincantes : 2-1 SO contre l’Allemagne et 2-1 contre le Canada. Avec une efficacité de 32 % en supériorité numérique (8 buts) et 82,6 % en infériorité, la sélection nordique s’appuie aussi sur un solide gardien, Frederik Dichow, auteur de 91,97 % d’arrêts.
Les voyants au vert
Côté suisse, les voyants sont au vert. Après un début de tournoi défensivement fragile (7 buts encaissés en deux matchs), la Nati s’est resserrée derrière, avec seulement deux buts concédés lors des six dernières rencontres et quatre blanchissages, dont trois signés Leonardo Genoni. Les Suisses ont également retrouvé leur efficacité offensive historique : 40 buts en huit matchs, soit une moyenne de cinq par match, portés par la profondeur de l’effectif. Dix-huit des vingt-trois joueurs de champ ont marqué au moins une fois, et même les cinq restants – Fora, Berni, Niederreiter, Baechler et Malgin – ont tous signé au moins un assist.
Parmi les buteurs récents, Christoph Bertschy a mis fin à une disette de 17 matchs, Ken Jäger et Simon Knak ont débloqué leur compteur en quart face à l’Autriche (6-0). Le power-play tourne à 32,14 %, le box-play à 86,96 % d’efficacité. Même privés de Roman Josi et Nico Hischier (forfait sur blessure), les hommes de Patrick Fischer ont montré une maîtrise collective rare et une expérience précieuse, avec de nombreux cadres ayant disputé les finales mondiales de 2013, 2018 ou 2024.
La pression reposera sur les épaules helvétiques, mais l’équipe semble prête. Une victoire samedi lui ouvrirait la voie vers une quatrième médaille mondiale en douze ans – et, pourquoi pas, un premier titre historique. À condition de ne pas sous-estimer des Danois euphoriques, qui joueront leur chance à fond.