La pression doit être terrible sur les épaules de Florence Schelling. Lorsque l’ancienne gardienne de l’équipe de Suisse avait été nommée à la direction sportive du SC Berne, on se doutait bien qu’elle endossait-là un des postes les plus exposés du hockey suisse, surtout en cas de manque de résultats. Mais on n’avait pas imaginé un instant l’Ours bernois se fourvoyer autant sur la glace, concédant contre Langnau ce weekend ce que l’on appelle communément… la défaite de trop. Et dans ce genre de circonstances, on connait le scénario: c’est l’entraîneur qui saute.
Or, Don Nachbaur est toujours en place et ne semble pas devoir céder son poste dans l’immédiat. Et pourtant, on attend clairement une réaction dans les travées de la Postfinance Arena. La voix du big boss Marc Lüthi se fait entendre, mais pas forcément dans le sens que souhaiteraient de nombreux suiveurs: hors de question de se séparer de l’entraîneur canadien. Pour des raisons sportives? Non, plutôt pour des raisons financières. La crise actuelle met également le grand SCB (en partie) sur les genoux. Mais alors, quel genre de réaction peut-on provoquer dans le club de la capitale? Florence Schelling a sans doute sa petite idée, mais Marc Lüthi ne semble pas décidé non plus à ouvrir les cordons de sa bourse. Un investissement aussi tôt dans la saison serait une hérésie, dit-il.. À lire le Blick, cette semaine, Schelling serait même plutôt du style à défendre encore et toujours son entraîneur qui parlerait énormément, individuellement, avec ses joueurs, qui tenterait des changements tactiques sur la glace, mais sans résultat. Tiens, un peu comme si le message ne passait plus vraiment. Et puis, la cheffe est d’accord sur un point: la qualité du jeu n’est pas là, ce que montre Berne actuellement n’est pas normal. Alors imaginez la réaction dans les bureaux du club lorsque Don Nachbaur et ses hommes, menant 3-0 contre Ambrì-Piotta, trouvent le moyen de perdre 4-3 !
Alors que va-t-il se passer à Berne? Si l’on garde l’entraîneur, peut-être faut-il aller chercher un nouveau joueur capable de transcender l’équipe? Avec la réouverture de la NHL qui se précise, il ne faudra pas trop compter sur l’arrivée d’un cinquième étranger d’impact. Et pourtant, on relèvera tout de même que le quatuor d’importés (d’accord, il y a un gardien et un défenseur) n’a inscrit que 6 buts depuis la reprise du 1er octobre: trois pour Brithen, deux pour Jeffrey et un pour Anderson. C’est peu sur un total de vingt-six réussites. Quelles sont les solutions qui s’offrent encore à Florence Schelling et Marc Lüthi? Attendre que ça passe, diront certains, tant il est vrai qu’un grand club s’en sort toujours. Mais il faut quand même rappeler que la saison passée, Berne avait manqué le train des playoffs. Ça ne s’était pas trop vu en raison de l’annulation des séries, mais cette même neuvième place actuelle fait mal aux yeux. Avant que cela fasse mal au portemonnaie des joueurs?
