Par Philippe Ducarroz & Laurent Perroton
Une soirée qui n’a fait que confirmer la bonne forme de Fribourg-Gottéron et les deux crises qui menacent Genève et Ajoie. Si les Dragons ont fait le travail, sans trembler, du côté de Porrentruy (3-1), ils le doivent aussi beaucoup à l’incapacité chronique du HC Ajoie à marquer des buts. Et pourtant, ce n’est pas faute d’essayer pour les Jurassiens: 24 tirs cadrés devraient normalement aboutir à un rapport de buts plus important que… un!
Le plus malheureux dans tout ça? Jonathan Hazen, qui a tenté 6 fois sa chance pour marquer – à 5 contre 4 – son 5e but de la saison. Bien insuffisant pour espérer quoique ce soit face à des Dragons sereins, jamais en danger, et qui continuent de baser leur parcours sur une approche défensive soignée.
Le problème ajoulot et la grande différence, aujourd’hui, avec les SCL Tigers qui ont pris leurs distances au classement, ce sont bien les étrangers, on l’a vu mardi. Le HC Ajoie est aphone tant en situations spéciales qu’à 5 contre 5 et il ne s’agit pas d’un problème technique mais bien de mental. En perte de confiance, Ajoie a concédé son 6e revers consécutif mais bénéficie d’une semaine pour se remettre en question… en espérant que l' »affaire Wohlwend » ne monopolise pas l’attention. Son futur adversaire, Lausanne, sait de quoi on parle…
Genève peut compter sur Haapala
En parlant d’assise défensive exemplaire de Gottéron, on aurait pu, il y a quelques mois, en dire de même pour Genève-Servette. Sauf que cette fois-ci, orphelin très clairement d’Henrik Tömmernes, les Aigles ont encaissé hier beaucoup trop de buts pour espérer ramener quelque chose de Lugano. Sixième match à l’extérieur, sixième défaite (Langnau, Davos, Lausanne, Fribourg, Zoug, Lugano) et comme d’habitude l’entame de match a été compliquée. Typique d’une formation à la confiance ébranlée qui parvient toutefois gentiment à chasser ses vieux démons du 2e tiers… grâce à son jeu de puissance. Ce fut déjà le cas mardi contre Kloten (4-0 partiel) et hier sur les réussites de Josh Jooris (26e) et Teemu Hartikainen (37e).
Puisqu’on évoque le Finlandais du GSHC, on retiendra que sans être transcendant (2 tirs cadrés) Hartikainen a réalisé… 3 points! Il sauve donc bien les apparences et bénéficie aujourd’hui, comme paravent cachant un peu la réalité de sa méforme physique, d’un Henrik Haapala qui devient le leader offensif des Aigles. Hier, ses deux buts ont eu le mérite de relancer chaque fois son équipe… qui allait chaque fois flancher dans la foulée. Le retour de Tanner Richard n’a rien changé (même son accueil par les luganais a été… bruyant), on n’attend plus que celui de Theodor Lennström pour solidifier ce trop inconstant GSHC.
Trouver la place de Sekac
En parlant de constance, le Lausanne HC doit se poser des questions. Depuis le début de la saison, voici sa série: 2 défaites, quatre victoires, deux défaites, une victoire et deux défaites. La dernière hier soir, sa deuxième de rang à la maison. Mardi, le LHC et Gottéron nous avaient proposé un excellent match. Le Lausanne HC avait été très bon dans les engagements et les situations difficiles du match. Le match s’était joué sur la discipline individuelle. Enfin, on a compris que Miika Salomäki était indispensable et qu’il allait falloir trouver une place définitive à Jiri Sekac dans l’alignement pour avoir deux blocs forts qui iront dans les deux sens de la patinoire.
Hier soir donc, avec Sekac placé à la gauche d’Antti Suomela (centre) et Robin Kovacs. Le rendement de la ligne? 6 tirs cadrés, 0 point, un différentiel de -2 pour Suomela et Kovac, équilibré pour Sekac qui n’aura eu que 5:02 de temps de jeu avant de devoir se retirer du match. À revoir donc.
Du coup, Geoff Ward n’a eu d’autre recours que de brasser ses lignes et d’introduire le défenseur Joël Genazzi en attaque. Pas de quoi garantir un équilibre satisfaisant face à des St-Gallois habiles a profiter des erreurs adverses (Fabian Heldner peut en dire quelque chose). Nous voici donc à qutre revers sur les cinq derniers matchs. Attention, attention…
Bienne en panne de but(s)
Ça sent la mini-crise à la Tissot Arena. Offensivement, aujourd’hui, Bienne est presque aussi mauvais qu’Ajoie. Pas dans la manière de porter le puck vers la cage adverse, mais dans l’art de le glisser au fond des filets. 39 tirs, hier, pour 2 buts. Mardi, 50 tirs et une défaite contre Ambrì. C’est au courage que les Seelandais avaient tenu longtemps toutefois la dragée haute aux Tessinois. Mais hier contre Kloten, la situation s’est encore aggravée: manque de constance, trop d’approximations, autant d’éléments qu’il faudra gommer ce soir aux Vernets dans un premier face-à-face revanche de la dernière finale. Intéressant: les deux équipes souffrent des mêmes maux.
Enfin, un mot sur Berne, 3e du classement, et qui est en train de déjouer la plupart des pronostics. En gagnant par la plus petite des marges hier soir contre Ambrì, le SCB assure l’essentiel avec un retour d’une certaine qualité de jeu. A Fribourg ce soir, l’examen sera important. En leaders, Dominik Kahun (11 points) et Tristan Scherwey ramènent gentiment les Ours à leur juste place. Et puis, les Bernois nous ont sorti de leur manche deux jeunes producteurs qui explosent en ce début de saison: Marco Lehmann et Tobias Baumgartner dans un 2e bloc offensif plus qu’intéressant.
D’ailleurs, à ce niveau, quelques noms assez inattendus figurent dans la statistique, pour preuve d’un bon début de championnat à titre individuel: Théo Rochette (LHC), le polyvalent Valentin Nussbaumer (HCD) ou encore Gilian Kohler (HCA).
