Par Philippe Ducarroz
Le HC Ajoie qui comptabilise sept points en trois matchs, c’est bien l’information de cette fin de semaine. Les hommes de Christian Wohlwend ont su, hier, enfin confirmer les points encourageants que l’on avait vus contre Kloten mardi (5-2) et vendredi à Berne 3-4 (OT). En l’emportant 4 à 1 face à des Lakers fort contrits, les Jurassiens sont à trois points de Kloten (mais avec deux matchs de moins, donc virtuellement devant!) et six de Bienne qui a aussi disputé un match de plus. Et même Rapperswil, aujourd’hui 11e, est en ligne de mire.
Finalement, les grands bénéficiaires de cette semaine sont les SCL Tigers, les seuls avec Ambrì-Piotta a avoir conquis huit points sur neuf. Suivent Zoug et Ajoie avec sept points en trois matchs. Sous la 10e place, Kloten et Rapperswil désormais sentent le souffle de la crise dans la nuque, accompagnés par un HC Bienne qui n’a marqué que deux buts hier (c’est vraiment peu, une très mauvaise habitude), mais qui ont suffi pour battre le SC Bern.
La situation est donc intéressante alors que l’on va observer une pause pour raisons internationales. En se posant toujours les mêmes questions, inévitable à mi-novembre: avant d’accueillir Bienne pour un match à… beaucoup de points, Kloten gardera-t-il son entraîneur? Gerry Fleming est aujourd’hui très certainement sur la sellette. Si on regarde attentivement la saison des Aviateurs, on verra surtout que l’inconstance prédomine. Après un début d’exercice raté (un succès, puis quatre défaites), Kloten a alterné le bon et le moins bon, avec une forte tendance à la baisse depuis un mois (sept points sur trente-trois!). La suite du programme des Zurichois incite à réfléchir: Bienne, à Langnau, Fribourg, à Davos et Genève. Il y a moyen de comptabiliser quelques points inattendus dans cette situation qui décuple les forces… ou qui peut vous terrasser. Les dirigeants de Kloten auront-ils cette patience?
Martikainen en sursis
De la patience, Martin Steinegger en a par contre à Bienne. Et les nerfs solides. À le voir totalement défait après s’être fait piquer ces derniers jours la moitié de son effectif de base, le tout est de savoir maintenant si les dirigeants seelandais vont prendre des décisions en fonctions des résultats… ou des circonstances. Il n’y aura pas de mouvement si l’on tient compte du nombre incroyables de blessés majeurs actuellement, mais Petri Matikainen risque son poste si l’on analyse le bilan comptable. Et là, le EHCB est vraiment dans le rouge.
Pour faire court, du 19 septembre au 7 octobre, Bienne a remporté six points sur vingt-sept en jeu. Après deux victoires (dont une en CHL), la série en cours se monte à huit points sur vingt-quatre. On ne peut guère parler de redressement. Mais il y a eu cette victoire pleine d’espoir hier soir contre Berne. La dernière fois que Bienne avait remporté un succès en 60 minutes, c’était en septembre contre Davos (3-0).
La défaite de vendredi contre les SCL Tiegrs a-t-elle eu un effet sur le match contre les Ours? Sans doute que le coach – qui voyait peut-être sa tête rouler – a pris certaines mesures. Bon, ça s’est un peu vu sur la feuille de match (Jesper Olofsson et Mike Künzle se sont retrouvés en tribunes) , il doit composer avec son contingent limité. «Ils sont en bonne santé et n’ont pas joué. C’est tout. Je ne veux pas parler de joueurs en particulier. Ce n’est pas le moment et cela ne correspond pas à ma philosophie. J’ai essayé d’envoyer la meilleure équipe possible sur la glace», a-t-il déclaré au Blick.
L’attitude alors? Peut-être puisque Bienne a gagné le derby, avec ses absents et ses spectateurs malgré eux. On connait la manière Martikainen, l’homme peut être très dur. Mais s’il a peut-être sauvé sa tête hier, il devra confirmer dès la reprise. On ne sait pas si Steinegger est aujourd’hui en contact avec un remplaçant potentiel. Nous estimons par contre aujourd’hui que la meilleure décision qu’il pourrait prendre, s’il devait se séparer de son coach, est de reprendre lui-même les rênes de l’équipe. La formule a déjà fait ses preuves…