Play-in (match retour, aller: 3-2)
EHC Biel-Bienne – Genève-Servette HC: 2-2 (1-2, 1-0, 0-0)
Tissot Arena, 6’320 spectateurs. Arb.: MM. Tscherrig, Wiegand, Obwegeser, Meusy.
Buts
00:36 Manninen (Miranda, Winnik) 0-1
12:44 Hartikainen (Manninen, Filppula / PP2) 0-2
19:39 Hofer (Haas) 1-2
27:38 Sallinen (Kessler, Heponiemi / PP1) 2-2
Le match
Si le GSHC voulait d’emblée afficher ses ambitions, c’est réussi. L’énorme poussée du champion de Suisse a abouti à un premier but après 36 secondes de jeu grâce à Sakari Manninen, à la conclusion d’un travail préparatoire de Marco Miranda et Daniel Winnik. Et comme ce match se devait d’être un peu fou, les Biennois ont répondu par un… poteau. Insuffisant pour combler le déficit, surtout que – comme on le craignait – le powerplay n’est pas à la hauteur.
Celui de Genève-Servette va bien, merci. Surtout à cinq contre trois. Mike Künzle et Fabio Hofer sont punis, Teemu Hartikainen ne pouvait pas rater l’occasion pour inscrire le 0-2. Pas immérité non plus si on se base sur la fin de la période, même si Hofer parvenait à réduire la marque juste avant la sirène. Il bat Robert Mayer, préféré à Gauthier Descloux.
Genève ne baisse pas la garde et a parfaitement raison car Bienne se montre très pressant quand même. Les tentatives genevoises se heurtent systématiquement à un excellent Harri Säteri. Ou manquent d’une certaine lucidité. Et ça va se payer peu avant la mi-match. Au lieu du 1-3 attendu, c’est bien le 2-2 de tous les dangers qui allait tomber de la crosse de Jere Sallinen à cinq contre quatre.
Les efforts des Aigles du 3e tiers allaient rester lettre morte (SOG: 6-11) et le GSHC champion d’Europe voit sa saison helvétique se terminer abruptement. Pour Bienne, les playoffs ne sont pas encore acquis, il faudra encore passer sur le corps de Ambrì-Piotta. Mais encore une fois, le momentum est dans le camp du EHCB.
L’avant-match
La pression sera presqu’aussi grande ce soir dans les rangs de Genève et de Bienne qu’avant le match VII de la finale 2022/23. Si un match nul suffrit aux Seelandais pour passer l’épaule et se retrouver en playoffs, le champion de Suisse Genève va devoir répondre à deux conditions: d’abord remporter le match dans les 60 minutes réglementaires, puis gagner la prolongation en mort-subite.
Une grande partie du problème va se situer dans la récupération que les Genevois ont pu jouir entre la partie de mardi et celle de ce soir. Car les Aigles trainent une grosse fatigue depuis la fin de leur campagne européenne. Et quand on n’a plus tout à fait les jambes, on pense souvent d’abord à soigner son propre rendement sur la glace avant de bonifier le jeu de ses partenaires. Voici en quelques mots la problématique genevoise.
Jan Cadieux, le coach genevois, a en tout cas préparé son équipe du mieux qu’il pouvait. «Cela fait deux jours que l’on prépare tous les scénarios, pour savoir quoi faire et à quel moment. Il s’agit d’une nouvelle situation pour tout le monde, mais la formule ne me déplaît pas.» On n’en doute pas un instant, l’homme a été fabriqué par le paternel avec cet instinct de killer qui lui a permis de porter le GSHC au somment du hockey suisse, puis continental.
Ce soir, certains joueurs genevois disputeront leur dernier match en Grenat, voire peut-être leur dernier match professionnel dans leur carrière (Eliot Berthon?). Tous veulent que ce rêve se prolonge le plus possible!
Le momentum est biennois
Côté biennois, où Beat Forster rangera lui aussi ses patins ce soir peut-être, on est conscient que la situation est favorable. Surtout, les joueurs la goûtent après être passés par tous les états d’âme cette saison. Et finalement, l’arrivée de Martin Steinegger aura eu l’effet escompté au moment du remplacement de Petri Matikainen. On attendra ce soir vers 22h15 pour en être tout à fait sûr.
Pour cela, même si les joueurs des deux camps ont reçu l’ordre de demeurer sages comme des images (entendez par-là pas de débordement) en matière d’agressivité mal placée, le powerplay biennois reste un élément-clé. Or, celui-ci ne fonctionne pas bien actuellement, un argument de moins, donc, pour gêner les Aigles. Sur les dix derniers matchs joués entre les deux équipes à Bienne, chaque formation a remporté cinq victoires…
Mais le momentum est dans le camp des maîtres des lieux aujourd’hui (trois victoires consécutives pour le EHCB, cinq revers de suite pour le GSHC), et ils sont animés d’un fort sentiment de revanche. Car oui, peut-être que ce play-in n’oppose que le 9e au 10e du classement, mais il peut aussi être un formidable tremplin pour terminer en beauté une saison très très compliquée.