Cette nuit, les Blackhawks de Chicago se rendront à Détroit pour y affronter Red Wings. À l’heure où nous écrivons ces lignes, Philipp Kurashev ne sait pas vraiment s’il jouera ou non (réd.: finalement, il sera aligné dans le 4e bloc). Car problème: il ne fait quasiment plus partie du cadre de l’équipe. Son dernier match? le 30 décembre contre Dallas. Son dernier point? Le 28 novembre contre… Dallas. Son dernier but? Le 11 novembre contre Minnesota, un de ses trois de toute la saison.
On est très loin des chiffres de l’exercice passé: 75 matchs joués, 18 buts, 54 points. Chiffre beaucoup moins bon: son différentiel de -44. Cette saison, il en est déjà à -27 sans être productif. Oui, bien sûr, Kurashev n’a jamais fait partie des potentielles stars de NHL, même au niveau helvétique, mais son dernier exercice flamboyant a porté une attention particulière sur lui, donc une analyse plus fine de ses performances.
Résultat: Kurashev a regardé les quatre derniers matchs depuis les tribunes. Dur à digérer quand on a des qualités de créateur, avec une intelligence de jeu au-dessus de la moyenne, mais qu’on ne marque pas assez. À force de vouloir imposer ses qualités, l’attaquant d’origine russe a commencé à exaspérer son coach qui lui reproche un manque de percussion. À sa décharge – mais parce qu’il plaisait alors – il ne se retrouve plus aligné à côté de Connor Bédard et ça change tout. Si Kurashev a besoin de Bédard, le contraire malheureusement n’est pas vrai.
Alors oui, Kurashev va encore se retrouver quelques fois sur la glace, mais de façon irrégulière, et au sein d’un trio parfois fabriqué de bric et de broc, ce qui ne jouera pas en sa faveur. Et il ne faut pas oublier que Chicago est, actuellement, la pire équipe de la Ligue (32e au classement). Aurait-il déjà fait son temps au sein d’une équipe en perpétuelle reconstruction? Dans tous les cas, Frank Nazar (20 ans) lui a piqué sa place au sein de la 2e ligne d’attaque.
Un échange salvateur?
Un échange semble donc se dessiner pour Kurashev. Mais où et dans quel rôle? Il n’est pas le joueur le plus convoité de la Ligue actuellement, loin s’en faut. Son déficit en matière physique est un handicap terrible. On peut même craindre pour son avenir en NHL à l’heure actuelle. En fait, tout dépendra de la volonté du joueur de tout faire pour rester dans la plus grande ligue du monde – quitte à faire des concessions pour la suite – ou d’envisager (déjà) un championnat dans lequel il pourrait mieux s’exprimer tout en gagnant presqu’aussi bien sa vie. L’exemple de Denis Malgin est une option.
Une première étape sera importante, le 7 mars, date de la clôture des transactions en NHL. Mais peut-être sera-t-il fixé sur son sort avant. Une organisation prendra-t-elle le risque de relancer le joueur comme Chicago l’avait très bien fait l’année passée? Chicago le «prêterait»-t-il un temps à un club… suisse (ou de AHL), afin qu’il retrouve forme et confiance? La première chose sera de lui rendre un poste à l’aile et non au centre où il ne se sent pas à l’aise.
(Mise à jour: 19h13)