Avec Henrik Borgström, Fribourg mise gros sur un joueur que les recruteurs nord-américains voyaient autrefois comme un centre moderne capable de tout faire sur la glace. À 27 ans, le Finlandais débarque en National League avec un bagage technique que beaucoup continuent de juger exceptionnel: vision du jeu au-dessus de la moyenne, mains sûres dans les petits espaces et un tir du poignet qui fait encore la différence.
Quand les Florida Panthers l’ont repêché au premier tour en 2016, certains scouts le comparaient déjà à des centres complets de la NHL, capables de manier le jeu sur «200 pieds» (comprenez toute la longueur de la patinoire), créatifs mais aussi responsables défensivement. Dans ses meilleures années à Denver, Borgström dominait ses adversaires par son QI hockey: lecture rapide, sens du timing et cette capacité rare à changer le rythme d’une action. Sur les mises au jeu, il n’a jamais été un expert défensif, mais son gabarit (1,91 m pour 90 kg) et sa force physique lui permettent de protéger la rondelle et de gagner des duels quand ça compte.
Les années NHL ne lui ont pas permis de confirmer tout son potentiel — manque de constance, adaptation au jeu nord-américain plus rugueux — mais personne ne doute que ses atouts techniques restent intacts. En SHL, il a rappelé à tout le monde qu’il pouvait empiler les points (79 en deux saisons) tout en alternant entre rôle de passeur et de finisseur. Son sens du jeu offensif et sa créativité font de lui une pièce maîtresse pour Fribourg, qui cherchait justement un centre capable de faire respirer le jeu et de peser sur chaque présence.
Après un parcours parsemé de détours entre NHL, AHL et retour en Europe, Borgström a aujourd’hui l’occasion de prouver qu’il peut encore imposer sa vision et son flair dans un championnat compétitif. Si son physique tient et que la confiance suit, Fribourg tient peut-être là un joueur capable de faire basculer des matchs à lui seul. Les promesses sont toujours là — à lui de les tenir enfin.