Autant le dire tout de suite, on attend beaucoup de David Sklenicka, peut-être même un peu trop si l’on songe qu’il a la lourde de succéder (on n’a pas dit faire oublier) Christian Djoos et Lawrence Pilut dans l’arrière garde lausannoise. Le départ de Djoos était déjà très embêtant, la blessure de Pilut est une catastrophe. D’un seul coup, la défense vaudoise – la meilleure de Suisse en fin de championnat – perdait toute sa structure.
Et pour remplacer une telle architecture, John Fust s’est tourné en dernier recours vers la KHL, interpelé par les 33 points réalisés par l’arrière tchèque en 62 matchs. Un bon, un leader (il était d’ailleurs assistant-capitaine à Barys Astana), un bon routinier expérimenté qui a touché à six championnats différents en sept saisons. Ce qui, cela dit, n’est peut-être pas une aussi bonne nouvelle malgré l’expérience engendrée. Sklenicka, malgré ses qualités, aurait-il de la peine à se fixer? Voilà qui explique peut-être le contrat valable seulement une année à la Vaudoise aréna.
Cela dit, cela fait déjà un moment que le directeur technique vaudois l’avait dans le collimateur, car Sklenicka est un arrière complet, physique (vingt passages sur le banc des pénalités la saison passée), au tir sec et précis, et qui peut être assez créatif grâce à son bon toucher de rondelle. C’est dire qu’il ne campe pas uniquement dans sa situation retirée, mais qu’il peut aussi apporter un complément offensif. C’est ce qu’il a essayé de démontrer durant les matchs de préparation que nous avons pu voir. Pour l’instant, nous sommes un peu restés sur notre faim.
Sklenicka ne cache pas que son style a bien évolué, comme il le confiait à son arrivée au site internet du LHC: «Au début de ma carrière, j’étais vraiment spécialisé en défense et n’avais pas de vocation offensive. C’est le principal axe sur lequel j’ai travaillé au cours de ma carrière, car je n’avais que très peu de skills offensifs et ne jouais pas en powerplay, ce qui est dur quand tu veux avoir de l’importance dans ton équipe. Aujourd’hui, je pense que je me suis considérablement amélioré en attaque, ce qui me classerait dans la catégorie des joueurs « complets »».
Montréal ne lui a pas fait confiance
Mais n’est pas deuxième buteur de Barys Astana (derrière Pontus Aberg) qui veut et par hasard. Il a fortement augmenté son impact au fil des dernières saisons. Car le Tchèque s’est bonifié depuis ses 18 ans et ses premiers pas en Extraliga. Il vient à peine d’avoir 20 ans qu’il obtient ses cinq premières sélections en équipe nationale, convoqué par Josef Jandac. Il joue alors pour Plzen avant de signer au Canadiens de Montréal (sans être drafté) et de s’installer aux Rockets de Laval (AHL) en 2018/19 pour une saison et un tout petit bout de deuxième avant de rejoindre le Jokerit Helsinki qui évolue à ce moment-là en KHL.
«Revenir en Europe m’a fait beaucoup de bien, car j’ai retrouvé un hockey sur glace qui me correspondait plus. En AHL, les attaquants mettent plus facilement le puck derrière la cage adverse et tentent d’aller le récupérer par du physique, alors qu’en KHL, l’aspect tactique prend plus de place. J’ai découvert une ligue qui ressemblait à ce que j’avais connu à mes débuts, avec une grosse différence : le niveau individuel des joueurs qui était largement meilleur» expliquait-il encore lors de son arrivée sur les bords du Léman..
Sklenicka a la bougeotte: Il rejoint ensuite Kärpät Oulu (Liiga), puis Brynäs (SHL) avec lequel il sera relégué. Il s’en va donc marquer un total de 33 points pour le Barys Asatana la saison passée, un bilan remarquable au sein de la KHL. Le potentiel est là pour réaliser une grosse saison helvétique.
