Par Christoph Yavkin
Au début de ce mois, les choses paraissaient très mal emmanchées pour les pensionnaires de la coquette Raiffeisen Arena de Porrentruy. Et on s’est permis d’imaginer que ce play-out ne pourrait échapper au champion de la ligue inférieure, tant les Chaux-de-fonniers étaient entrés dans la série avec l’élan, la fougue effrénée de leur fin de saison régulière et triomphante et avec tout le succès qui va avec. Plus rien n’importait qu’une victoire à n’importe quel prix, de raccroc, dans la troisième rencontre à domicile.
Au bord du gouffre
Cette délivrance allait venir, comme souvent de n’importe où, après une prolongation de 32 minutes et alors que les jurassiens avaient un patin et demi dans le gouffre, menés une nouvelle fois de deux buts passée la mi-match.
Cette nouvelle configuration est venue suffisamment enrayer la belle machine adverse, articulée autour d’une première ligne euphorique. Petit à petit, Julien Vauclair a trouvé et mis en place les moyens pour neutraliser le conquérant premier bloc chaux-de-fonnier et réduire son champ d’action.
Encore fallait-il le faire avec rigueur. Mais ce premier petit point de la série a produit exactement l’effet souhaité en ce sens qu’il a véritablement cassé la dynamique de 18 victoires consécutives de l’équipe de Louis Matte.
Habituée à vaincre et vaincre encore presque sans coup férir depuis des semaines, la voilà qui était subitement méchamment contrariée, encore davantage par le fait que cette première défaite ne survenait pas dans la première confrontation mais alors qu’elle avait de surcroît encore entamé sa série telle un TGV, comme elle avait terminé le championnat.
La preuve en était administrée dès un acte suivant, à vrai dire sans relief, ce qui est presque un comble à ce degré d’intensité. Mais en définitive, la démonstration de ce que sont les humains.
Le bienfait du «sacrifice»?
Comme s’il fallait encore une illustration insolite à cette résurrection en terre catholique et… en pleine période désignée, ajoutée aux malheurs de Jonathan Hazen (mais ne minimisons pas non plus le douloureux forfait de l’extrêmement précieux Kay Schweri en face dans un même timing), c’est aussi dès l’absence du sacrifié Philipp-Michael Devos que le petit miracle s’est produit.
Pourtant dans ce qui ne devait pas être le dernier acte, le HCC a de nouveau porté haut, dominé son adversaire et mené encore à 5’ du terme… pour s’offrir un dernier tango sous Pleujouse. Las pour lui, ces 5 dernières minutes lui ont été rendues ingérables.
Consolation pour Louis Matte et sa ruche: si cet Ajoie se tire l’épine du pied et prolonge l’aventure à l’étage supérieur, il est peut-être préférable de le lui laisser faire.