Favoris, outsiders, les étiquettes ne manquent pas à l’heure où les playoffs démarrent. Comme chaque année, les pronostics vont bon train. Mais beaucoup plus rarement en direction d’un club romand, voire deux. Et pourtant, avec Genève et Bienne, se sont deux puissances inédites qui se dessinent.

Pour la première fois de son histoire, le Genève-Servette HC a terminé en tête d’une saison régulière. Mais plus que la réalité des chiffres, c’est bien la manière qui a impressionné. Bien aidé par un contingent étranger monstrueux, le club du bout du Lac a brillé cette saison. Ou du moins une grande partie, car il ne faut pas omettre le léger fléchissement de fin de d’exercice.

Retour des playoffs en public depuis… 2019!

Il faut remonter à la saison 2018/19 pour trouver les traces des derniers matchs de playoffs disputés par le GSHC devant son public. On le rappelle: les séries finales de 2020 ont été annulées à cause du Covid, les Grenat sont ensuite allés en finale (2021) mais la saison a été jouée à huis clos. Et la saison dernière, ils ont vu leur exercice se terminer lors des pré-playoffs.

L’équipe de Jan Cadieux semble avoir tous les atouts pour aller jusqu’au bout. À condition de maintenir en santé ses deux fers de lance Teemu Hartikainen et Henrik Tömmernes et ne pas connaître de soucis avec le poste qui semble peut-être le plus « fragile »: celui de gardien.

Fragile comme Gauthier Descloux, qui peut compter sur un suppléant dont la forme est revenue en fin de saison régulière, au point de lui disputer le rôle de No 1. Mais un Robert Mayer soutiendrait-il la comparaison avec un Mikko Koskinen stratosphérique depuis quelques semaines, notamment lors des pré-playoffs contre Gottéron?

Un Lugano qui n’a rien à perdre

Avec un Markus Granlund actuellement en grande forme, et malgré le forfait sur blessure du duo Mark Arcobello/Brett Connolly, les Tessinois sont à prendre au sérieux. Pour le match de ce soir, Daniel Carr est incertain, voilà qui pourrait déjà avoir son importance.

Sur le papier – et sur la glace depuis le début de la saison – il n’y a pas photo: Genève-Servette est offensivement beaucoup plus fort que les Tessinois. À commencer par les situations spéciales où les Aigles ont presque marqué une fois sur trois!

Défensivement, là aussi, les hommes deCadieux sont mieux armés avec le trio Tömmernes, Sami Vatanen et Yohann Auvitu. Trois hommes normalement pour deux places, mais ils sont de qualité.

On notera toutefois que l’arrivée à Lugano du seul arrière-mercenaire Lukas Klok a sacrément bonifié un secteur où les Suisses de qualités sont nombreux. Et expérimentés.

L’expérience, c’est là aussi ou se fera peut-être la différence. Que ce soit avec Valtteri Filppula (194 matchs de playoffs en pro), Arnaud Jacquemet (128), Vatanen (75), Hartikainen (151) ou encore Linus Omark (138), leur vécu sera utile.

Un petit chiffre pour terminer? Aujourd’hui, le contingent de Genève-Servette assemble la bagatelle de 4’029 matchs professionnels, dont 2’924 de NHL. À Lugano, le total se monte à 3’274 rencontres, dont 1’483 dans la plus haute ligue professionnelle nord-américaine. Là aussi, avantage aux Aigles…