«SI J’PEUX M’PERMETTRE» – Le code… vraiment?

«SI J’PEUX M’PERMETTRE» – Le code… vraiment?

Illustration: PH

À l’heure de la mondialisation, s’il y a un endroit où l’on peut voir le problème entre le modernisme et le passéisme, c’est bien la NHL…

Qu’on le veuille ou non, les choses changent: les joueurs, les entraîneurs, le jeu, le nombre d’équipes, et si on y ajoute les réseaux sociaux, la coupe (pas Stanley…) est pleine. Malheureusement, les acteurs n’évoluent pas toujours à la même vitesse, mais comme on le dit souvent, il faut vivre avec son temps…

Pilier du « c’était mieux avant », on trouve le Code. Mais c’est quoi au juste? Le Code, c’est lorsque qu’un joueur fait quelque chose qui n’est pas accepté par le monde hyper-conservateur à l’idéologie parfois bizarre et tordue des joueurs de hockey. Il mérite donc d’être puni, et on doit lui faire mal. Et pas n’importe où! On vise la… tête.

On a eu une triste démonstration lors du derby entre les Toronto Maple Leafs et les Sénateurs d’Ottawa lorsque le jeune attaquant des Sens, Ridly Greig (21 ans), s’en est allé marquer d’un puissant slapshot dans un filet désert, alors que Toronto avait sorti son gardien en fin de match pour tenter de revenir au score. La suite? Morgan Rielly, le défenseur expérimenté des Leafs (29 ans), s’en est pris sournoisement d’un coup de canne à la tête de Greig.

Ok, sur le principe, mettre un gros slap dans une cage vide n’est pas la plus grande démonstration de fair play. Mais premièrement, ce n’est absolument pas interdit, et ensuite, est-ce que cela mérite une « vengeance » qui aurait pu avoir des conséquences dramatiques? Au-delà du geste en lui-même, les commentaires d’après-match sont simplement édifiants.

Dans un premier temps, l’entraîneur-chef des Maple Leafs, Sheldon Keefe, a dit que c’était une réponse appropriée et que ses joueurs ont le droit de réagir…

Alors, je me pose une question simple: est-ce qu’un coach qui vient de perdre son meilleur défenseur pour cinq matchs (suspension de la Ligue) pour un geste aussi stupide, dangereux et inutile ne devrait pas plutôt être fâché contre son joueur? Et bien non. La raison? Le Code.

Et que dire des déclarations de Ryan Reeves (37 ans), le « goon » des Leafs : «Dans mon temps » (allusion à ses débuts de carrière), Greig serait encore étendu sur la glace (…) Les jeunes de nos jours jouent au hockey différemment de ce à quoi je suis habitué. Le code a changé. Le jeu a beaucoup changé et c’est malheureux de voir un jeune comme ça s’en tirer dans de telles situations, alors que l’un de nos meilleurs joueurs sera suspendu». Avant de finir par un… «Ramenez le hockey violent».

Comme je le disais, la dernière phrase est tout simplement édifiante, et ce d’autant plus lorsque l’on sait qu’aujourd’hui, par exemple, on a abolit les bagarres dans la Ligue junior majeur du Québec. Mais pourquoi avoir interdit les bagarres me diriez-vous?

C’est vrai, les bagarres font partie du hockey depuis toujours, elles sont spectaculaires et populaires. Les fans (pas tous…) aiment ça…

Alors, est-ce que par hasard les bagarres auraient été interdites suite aux dégâts causés par les diverses commotions et séquelles dues à toutes ces violences, et au recul que nous avons aujourd’hui? Combien d’anciens « goons » sont encore marqués par les grandes années du Code (et je ne parle pas de ceux qui ne sont plus là)? De nos jours, il existe un protocole extrêmement rigoureux pour les commotions, et c’est une excellente chose, Dieu merci.

Je ne suis pas en train de dire que les bagarres ne doivent plus exister, mais je pense qu’elles doivent être encadrées dans les règles de l’art, avec deux joueurs consentants et de taille et poids équivalents, et dans le style de Georges « gentleman » Laraque. Et ce n’est que mon humble avis, bien entendu.

La NHL dit vouloir lutter contre les bagarres et autres coups vicieux depuis des années, mais alors pourquoi ne réagit-elle pas aux propos de Ryan Reeves et Sheldon Keefe? Ces propos ne sont rien d’autre qu’une incitation à la violence.

Mais est-ce qu’on ne retombe pas dans le passéisme lorsque l’on se rend compte que Gary Bettman, le commissaire de la NHL depuis 31 ans, est un homme du… passé ? Du haut de ses 71 ans, et qu’il est aussi un homme d’affaires avisé et craint, il aime l’argent et, d’une certaine manière, la violence, même verbale, fait son affaire. C’est bon pour le buzz, c’est bon pour les affluences, c’est bon pour les shows, et la NHL est un grand show.

Alors, à quand un grave incident parce qu’un jeune joueur a fait un airhook ou un spin-o-rama de génie suivi d’une célébration trop exubérante? Ce n’est évidemment pas mon souhait, mais si cela devait arriver un jour, la responsabilité de Gary Bettman serait, selon moi, engagée. Alors, par pitié, qu’on arrête avec cette hypocrisie parce que là, on dé… code.

PS. Et vive le hockey romand.

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