L’homme tirera sa révérence à la fin de cette saison. Son dernier match en club? Peut-être ce soir, si Zurich s’impose à Davos. Andres Ambühl (41 ans) ne rangera pas pour autant ses patins: le vétéran griffera encore la glace sous les ordres de Patrick Fischer lors de la préparation d’avant championnat du monde… et plus si entente. Une option devenue possible en raison des possibles forfaits des attaquants de la NHL Pius Suter et Philipp Kurashev. On n’en est pas encore là, mais une sélection de Ambühl pour le mondial arrondirait à… vingt ses participations aux tournois de l’IIHF. Sans compter ses cinq tournois olympiques.
La statistique, c’est bien beau. Mais l’attaquant davosien est-il encore utile à une équipe de Suisse qui veut continuer de jouer les premiers rôles? Selon le sélectionneur, sans aucun doute. Même dans un rôle secondaire (dans les tribunes). Ou de 13e attaquant. «Ce rôle avait déjà été envisagé lors des derniers championnats du monde à Prague», confie Fischer. Le problème, c’est qu’Ambühl s’était finalement imposé comme un passeur (le meilleur dans le clan suisse) et devenait indiscutable dans l’alignement. Une année plus tard, Fischer sait que le quadragénaire peut se faire à toutes les situations. Rien que par sa présence dans le vestiaire, le Grison peut avoir une influence considérable. «Il parle peu, mais s’il le fait, ça peut calmer ou augmenter les émotions. Et ce rôle, il sera important surtout cette année car l’équipe sera très jeune et privée de nombreux joueurs de NHL, donc moins expérimentée», estime notre consultant Laurent Perroton.
«Un joueur malin, intelligent»
Mais c’est aussi sur la glace qu’Ambühl réussit actuellement à se montrer éligible pour un mondial. Avec près de 16 minutes de temps de jeu, il est loin d’être transparent. Ses performances actuelles lui permettent même de viser une place dans l’alignement fixe de l’équipe de Suisse, pas seulement comme 13e attaquant. «Tout ce qu’il a gagné, tout ce qu’il a vécu…, reprend Perroton. Cette expérience, elle peut amener beaucoup dans à un moment de match avec un petit mot ou une action qu’il pourrait faire par rapport à la trame. Il est très malin et très intelligent tactiquement. Et même actuellement contre Zurich, face à des défenseurs de niveau international, mondial, il arrive à faire des points, à être très embêtant sur le boxplay ou à 5 contre 5 avec sa ligne.» Car son atout, c’est sa polyvalence. «Il est capable de créer du temps et de l’espace, sans pour autant avoir le puck, pour que ses deux compagnons de ligne s’expriment. Sur une ligne défensive, avec son patinage et son intelligence dans le placement, de faire le travail afin que les autres puissent se reposer.»
Si le HC Davos est éliminé ce soir, l’attaquant grison bénéficiera même d’un temps de récupération supplémentaire avant de remettre les lames. Et peut-être encore augmenter le chiffre-record de matchs disputés en championnat du monde. Il en est à 141. S’il devait être sélectionné et aligné lors de chaque match, il toucherait la marque mythique de 150… lors de la demi-finale! Et approcherait les 350 matchs internationaux…
