Par Philippe Ducarroz
Pour malheureuse qu’elle soit, l’élimination des New Jersey Devils cette nuit face à Florida au 2e tour des playoffs de NHL devient une aubaine pour l’équipe de Suisse. À quelques heures du coup d’envoi du championnat du monde à Tampere et Riga, ce sont deux, voire trois renforts exceptionnels qui pourraient venir garnir ses rangs.
L’heure est maintenant aux actes après les belles paroles. Tous les joueurs suisses de NHL, sans exception, avaient juré la main sur le coeur que l’équipe nationale était une priorité de fin de saison.
Des dix joueurs suisses ayant griffé la glace de la plus grande ligue du monde, seuls quatre sont actuellement sous les drapeaux (Moser, Niederreiter, Malgin, Berni). Les autres ont finalement dû renoncer sur ordre médical (Josi, Kurashev, Suter, Fiala) ou parce que l’assurance en cas de blessure était trop importante à supporter par la Fédération suisse (Meier).
Dommage dans ce dernier cas: il y a quelques heures, l’attaquant a réalisé une performance de deux points (1G, 1A) pour sa dernière sortie de la saison. Un homme en forme, donc, qui aurait rendu la sélection impressionnante offensivement comme il y avait contribué l’an passé…
Il en reste donc trois qui viennent de connaître l’élimination cette nuit et qui – s’ils tiennent leurs promesses faites à Patrick Fischer – pourraient considérablement changer le statut de l’équipe de Suisse à RIga.
Akira Schmid, l’éventuel joker psychologique
Le cas d’Akira Schmid est toutefois un peu particulier: outre le fait que le portier de New Jersey ne figurait absolument pas dans les plans du sélectionneur en début de saison, celui-ci vient de connaître une série émotionnellement très éprouvate. Et le fait d’avoir conclu la saison devant les filets en No 1 des Devils pourrait entraîner une décompression fort compréhensible après avoir terminé sa saison NHL cette nuit avec encore un 92,31% d’arrêts.
Cas particulier aussi car la sélection de Fischer est bien armée dans la cage avec le trio formé du titulaire incontesté en l’absence de Berra, à savoir Leonardo Genoni, du MVP (à notre sens) des playoffs Robert Mayer et de Joren van Pottelberghe qui devrait, à priori, compter plus de temps à faire des statistiques que d’accompagner ses coéquipiers sur la glace.
On peut aisément imaginer Schmid rester à la maison et suivre l’équipe de Suisse – avec laquelle il n’a jamais joué – à la télévision. Les arrières helvétiques semblent assurés. Si Schmid débarque tout de même en Lettonie, ce sera avec un statut de No 3 et éventuel joker psychologique pour le reste de la troupe.
Hischier et Siegenthaler indispensables
Tout autre discours, par contre, concernant Nico Hischier et Jonas Siegenthaler. Dans sa quête d’une médaille, l’équipe de Suisse a besoin de ces deux hommes. À l’offensive, le capitaine des New Jersey Devils peut faire la différence, être un patron, même si les effets de son potentiel ne se font sentir que sur la longueur.
Peut-il être le détonateur sur un match? Voilà un rôle pour lequel un Nino Niederreiter nous semble plus adapté, mais l’aura du Haut-Valaisan et sa présence dans le vestiaire serait un atout qui pourrait faire toute la différence. Il serait ainsi le 15e attaquant sous la main de Fischer qui va être très enquiquiné maintenant, car il va encore devoir procéder à une nouvelle coupe parmi ses attaquants. Problème de riche.
Enfin, il y a Siegenthaler. Peut-être le renfort le plus important à glisser parmi les huit arrières déjà existants. Voilà qui en fait un de trop sur la feuille de match. Dans la mesure où Siegenthaler nous semble être un leader défensif indiscutable, le choix de Fischer sera peut-être délicat, car ses paires défensives semblent bien en place.
Clairement Glauser et Marti semblent les plus menacés par l’arrivée d’un des Top défenseurs des Devils, mais là aussi ce sera pour le bien de la nation. Une Suisse qui, avec une telle équipe, se profile comme une vraie candidate aux médailles. Le gros regret? Avec Josi, Fiala et Meier en plus, on en ferait même un sérieuse prétendante au titre mondial. Aujourd’hui, on en reste au stade du rêve. Passons à la concrétisation…