Le GSHC est donc champion. Difficile de rater l’info depuis jeudi soir, 22h13, on ne parle que de ça en Ville de Genève… et beaucoup plus loin. Les Aigles ont bien fait les choses et continuent de battre le fer tant qu’il est chaud.
Après une nuit de folie, ce sont des joueurs fatigués mais heureux qui ont fait la fête une dernière fois avec leurs supporters. Oubliés courbatures, bobos et autres désagréments, l’heure est à la liesse et aux réjouissances.
Et pendant que les joueurs prenaient le chemin d’Ibiza ce samedi sans femme(s), enfant(s) et coach(s), on s’activait déjà dans la coulisse pour faire encore mieux la prochaine fois. Notre consultant Laurent Perroton en a profité pour revenir avec un peu de recul sur les performances des joueurs durant la série finale.
Robert Mayer (gardien)
Mayer, c’est 92,22% d’arrêts. Jeudi soir, il fait encore un excellent match où il est à plus de 95%. Avec lui, l’adjectif c’est « constance », il a ainsi effacé nos craintes. Il mérite sa place au prochain championnat du monde, dans le duo majeur avec Genoni. Pour moi, c’est le MVP de la finale!
Gauthier Descloux
Il n’a pas joué. Mais je l’ai trouvé très concentré et très concerné. Quand tu vois les performances de Mayer, soit tu peux être déçu parce que tu ne joues pas. Mais ce n’était pas du tout le cas, le duo s’entend très bien. Et puis surtout il a harangué la foule, il a motivé ses coéquipiers. Et il a travaillé fort lors des entrainements pour être prêt si on faisait appel à lui. Il a donc maintenu une certaine concurrence… bénéfique.
Henrik Tömmernes (défenseur)
Deux goals, quatre passes, c’est le Topscorer de la finale pour Genève. Il a été pourtant un peu moins en vue offensivement que lors des autres saisons. Il n’a aucune pénalité. Il a été sérieux sur tout et avec énormément de temps de jeu. Il finit vraiment en apothéose son engagement avec Genève. Il était le joueur-référence du club.
Roger Karrer (défenseur)
Un goal, trois passes, donc quatre points: c’est excellent pour ses standards en finale. Il a été très combatif et n’a écopé que de trois pénalités mineures. Il a été très précieux en boxplay et il a mis des points importants dans les moments chauds de la série. Il est dans le cadre élargi de l’équipe de Suisse, il pourrait peut-être intéresser le sélectionneur.
Marco Maurer (défenseur)
Il a fini avec un bilan de +1, n’a pas réalisé de point. Un gros bonhomme, des pénalités inutiles, une expulsion et une suspension. Donc une finale un peu difficile. Lors de l’acte VII, il a été très utile dans son registre physique. Il est donc revenu à la raison, il n’a pas débordé. Il a usé l’adversaire.
Sami Vatanen (défenseur)
Blessé au 1er match, deux points, +2. Il a joué en serrant les dents et sur une jambe. Il a tué le 7e match avec ses deux buts. En pleine possession de ses moyens, pour moi c’est le meilleur défenseur offensif du championnat, avec le meilleur lancer direct, un one-timer. C’est une valeur sûre et quand tu parles en « off » avec le staff ou les joueurs, ils disent tous que c’est le meilleur de l’équipe. Il a besoin d’être bien accompagné défensivement, mais offensivement il est hallucinant.
Simon Le Coultre (défenseur)
Un point, -1. Une finale où il a eu quelques hésitations défensives, sur des un-contre-un notamment. Souvent, quand tu as une longue blessure, tu es rattrapé par de l’inconstance, tu as des hauts et des bas. Il a été un peu plus emprunté en finale qu’en demi-finale où il a été très très dominant. Pour lui, je pense que c’est aussi le moment pour une sélection en championnat du monde.
Arnaud Jacquemet (défenseur)
Le sixième défenseur, mais un leader calme, sobre. Il finit à deux points et +3 de différentiel. Efficace, un jouer de devoir et sans concession. Il a joué parfaitement dans son registre, il joue juste et je suis tellement content pour lui qu’il ait pu gagner après ses nombreuses années passées à Genève.
Michael Völlmin (défenseur)
Il a très peu joué. Il a été en difficulté dans les duels physiquement, mais il a bien fait son travail quand on a eu besoin de lui, notamment lors de la suspension de Maurer. Typique septième défenseur: il a fait son boulot, il patine bien. Il faudrait maintenant qu’il arrive à s’épaissir un petit peu.
Daniel Winnik (attaquant)
Winnik, c’est cinq points, +4 et quatre minutes de pénalités. Il a abattu un gros travail dans les bandes et devant le net. Il a aussi joué avec son expérience dans l’aspect mental en mettant sous pression certains joueurs adverses. Il est malin et il inscrit un goal très important lors de l’acte VII, le 3e sur la magnifique passe de Praplan, pour assurer le titre. Il a eu un début de playoffs difficile vu son âge et – surtout – on l’avait envoyé à la Coupe Spengler. Il n’a pas eu de repos, j’étais très inquiet, mais finalement il a bien rebondi.
Valtteri Filppula (attaquant)
Cinq points, +3. Blessé sur la fin de cette finale avec un genou strappé et une attelle impressionnante. Mais il a joué comme à son habitude avec justesse et pertinence. Il est capable, malgré son âge et son manque de vitesse, de gagner du temps, de t’attirer et créer des passes. Miranda en a bien profité. Il finit toujours pas gagner, c’est un monstre du hockey international!
Marco Miranda (attaquant)
Miranda, qui joue avec Winnik et Filppula, a fait son job: un point, +1. Moins en vue qu’en demi-finale, il a progressé dans la constance. Il doit être plus décisif offensivement (ndlr: il a souvent trouvé les poteaux!). C’est un gros gaillard, mais il est subtil, il a des mains. Il est puissant mais doit être plus efficace, il bénéficie d’une marge de progression importante.
Noah Rod (attaquant)
Un point, -1. Il a rempli son rôle de capitaine à merveille dans les paroles et dans les actes. Il a fait deux ou trois mises en échec dans cette finale qui ont passablement secoué ses adversaires, il a toujours mis énormément d’énergie. Son intensité est toujours précieuse et il s’est bien battu pour retrouver sa place après sa longue blessure. Ce titre, c’est un accomplissement pour Noah. En juin déjà il me disait: «Avec cette équipe-là, on va être champions».
Tanner Richard (attaquant)
Trois points, +1, quatre minutes de pénalités. En boxplay, il a été très très bon. Créatif, fantasque, donc adoré par le public. Parfois un peu moins par le coaching-staff… Il a constamment essayé de déstabiliser Rathgeb et Haas. Par contre, il doit encore gagner en sagesse et mieux choisir les moments opportuns pour le trash-talking.
Deniss Smirnovs (attaquant)
Deux points et +2. Il a balloté dans le line-up, il s’est adapté, a beaucoup travaillé et patiné. Il remporte le titre avec les adultes après avoir gagné des celui des Elites A. À revoir dans un rôle plus important à Kloten où il a signé.
Linus Omark (attaquant)
Trois points, douze minutes de pénalités, -1. Il a disputé une finale en dents de scie. Ben c’est Linus: génial par moments, crispants aussi. Mais quel talent avec le puck. Il a cependant souffert par son manque de vitesse face à Bienne.
Teemu Hartikainen (attaquant)
Obélix dit le Sanglier! Trois goals, deux passes, zéro pénalité. On le sait, impressionnant en protection de puck, efficace et puissant dans le slot. Il aurait mérité plus de goals. C’est vraiment un joueur atypique qui a mis en évidence le championnat de Suisse. Il nous a également surpris par sa capacité d’accélération sur les deux break-aways dans les actes V et VII. Mais je vous assure, c’est le même homme qu’en septembre!
Josh Jooris (attaquant)
Il réalise trois points et présente un différentiel de +1. Il joue avec Omark et Hartkainen. Très utile en face-offs et dans l’équilbre du trio, notamment sur le plan défensif. Il a été sérieux, appliqué et sa capacité d’adaptation a été essentielle pour jouer avec les deux artistes. Ça marche bien parce que Jooris observe ce que font les deux autres pour s’adapter. Début de saison compliqué, mais la Coupe Spengler lui a fait beaucoup de bien.
Vincent Praplan (attaquant)
Praplan, c’est +1 et zéro minute de pénalité. Il était blessé au poignet, mais il a tenu sa place. Il a été efficace par rapport à son temps de jeu. C’est pour lui une magnifique première saison sur les bords du Léman avant sa blessure. Après ça a été un peu plus difficile parce qu’il s’est retrouvé avec un temps de jeu réduit et il a un perdu son statut. Par contre, il a disputé une saison régulière exceptionnelle, il revit clairement depuis qu’il est parti de Berne.
Marc-Antoine Pouliot (attaquant)
Quatre goals et une passe pour Pouliot, huit minutes de pénalités et +2. Un ratio excellent dans son efficacité par rapport à son faible temps de jeu. Il a amené son leadership et fait briller le 4e bloc.
Alessio Bertaggia (attaquant)
Un but, trois passes, deux minutes de punition et +4! Sa vitesse a gêné le HC Bienne et il a été la révélation de la finale avec un temps de jeu limité. Par ses points, son intensité et son état d’esprit, il m’a plu. Pour rappel: en playoffs il fait quatre points, en saison régulière il fait… quatre points! Après le match, jeudi, c’était sans doute le plus excité. Le directeur sportif en avait marre de l’avoir sur le dos…
Benjamin Antonietti (attaquant)
Zéro point, -1. Mais quelle joie de le voir couronné avec son club formateur. Utilisé comme 13e attaquant, il a eu vraiment peu de temps de jeu. Mais il a été compétitif en boxplay lors de ses présences, il a déployé toute son énergie. C’est une grande réussite pour son dernier match de sa carrière.