La loi de Murphy

Par Christoph Yavkin

Les perspectives se sont méchamment assombries dans le Jura nord. Et ça n’a rien de surprenant du tout dans l’état actuel des choses. Lucidement, ces choses peuvent à coup sûr encore être renversées, mais il va de soi qu’un momentum, terme devenu si commun et significatif, quasi décisif, parle puissamment en faveur des neuchâtelois.

Les jurassiens doivent casser cet ascendant, le rendre inopérant dans un premier temps, devenu terriblement urgent. Rien d’autre que stopper l’hémorragie, en jouant au moins deux tiers sans être menés à la marque, autrement dit en évitant à n’importe quel prix un avantage au score de l’adversaire à l’entame du dernier tiers, tant la nervosité ferait trembler les gestes.

Donc en se limitant à ne faire que l’essentiel pour ne pas subir un troisième orage. Et s’imposer, serait-ce misérablement d’une petite longueur et sans aller jusqu’à devoir le faire dans une ou des prolongation(s), ce qui apparaîtrait déjà trop risqué et hasardeux.

Hara-kiri

La situation dans laquelle s’est mise l’équipe de Vauclair est à vrai dire tout sauf surprenante. Toute la presse romande partisane de concert, le club et les fans   vraisemblablement dans le sillon, ont omis de réaliser que le HCA a joué un dernier tiers de championnat en surrégime, selon qu’on se fie à son potentiel réel.

Toujours sauf le respect dû à tous les acteurs, on doit remarquer ici que la seule magnifique détermination d’un Jonathan Hazen dans ses meilleures dispositions, après son retour au jeu, a fortement contribué à masquer cette carence.

À un titre sensiblement égal, la flambée, assez insolente de points comptés par ses compères Devos (surtout dans les deux premiers tiers du championnat) et T.J. Brennan. Dès lors, subitement les vaillants ajoulots se mettaient à être considérés comme des héros des temps modernes, ce qui ne pouvait être que malsain.

Non qu’ils se seraient soudainement eux-mêmes auto-nourris de superlatifs, mais la mesure dans les louanges n’y était pas. Comme elle ne l’est (presque) jamais: c’est un phénomène rédhibitoire des excès de francophonie de ladite presse.

C’est un mécanisme récurrent qui simultanément lui porte préjudice dans sa globalité, qui ne guérit qu’un peu (mais au moins un peu) et sans hasard du côté de Bienne et Fribourg, et permettez que j’y fasse allusion par intrusion dans d’autres disciplines, un état d’esprit souligné et encore renforcé de manière indigeste et depuis deux décennies par une C.C. à savoir une Culture Constantin écrasante, les initiales ne changent pas d’un iota.

Jonathan Hazen et la loi de Murphy?                             

Ce constat, de tristement minimisé à lourdement ignoré, posé, revenons à la réalité des faits. Il faut le répéter: seule la lucidité et une rigueur extrême peuvent encore permettre un sauvetage, mieux exprimé encore, d’éviter le naufrage. Le HCA est-il en mesure de faire preuve d’assez de celles qui sont exigées pour finir par rentrer au port sain et sauf?

Avec la perte…  d’Hazen dans l’acte 2, l’exercice est rendu encore plus ardu. Heureusement pour le HCA qu’il n’est pas un défenseur puisque c’est bien par la défense que devra se faire la différence: et là…  aïe: qui permet, en supériorité numérique, au norvégien Sondre Olden de filer deux fois en deux parties et marquer le game winning goal à chaque fois, ne peut plus que  se résoudre à reconvertir Asselin, Gauthier et tout le collectif restant en digue plutôt qu’en comète !  

Le déroulement de cette série jusqu’ici n’est d’ailleurs pas sans rappeler celui d’avril 2015, au cours duquel un Langnau euphorique avait laminé 4-0 les Rapperswil-Jona Lakers d’alors pour son retour au plus haut niveau. À la différence que si le cas devait se représenter sous une telle forme pas plus tard que jeudi, il représenterait une véritable humiliation pour Ajoie face à son voisinage.

(Les propose tenus dans cette rubrique ne reflètent pas forcément l’avis de la rédaction et n’engagent que leur auteur)