Genève, Christian Ponti
Presque deux matchs complets pour un petit point qui pèsera inévitablement au moment des comptes finaux. En conservant l’avantage de la glace à son 3e match de la série, Genève-Servette a fait un pas de géant, samedi, vers le dernier carré.
Mais ce HC Lugano-là, quasi-miraculé de la saison régulière, surprenant contre Gottéron au point d’éliminer les Dragons, et plutôt… handicapé par l’absence de deux leaders offensifs (Arcobello, Connolly) est un caillou dans le patin des Genevois.
Soulagés, à l’exemple de l’assistant-coach Yorick Treille, de mener 2-1 dans la confrontation. «Ah oui, on prend. C’était important de prendre soin de l’avantage à domicile. Aujourd’hui, c’est bien de savourer, mais pour la suite il est vraiment important de recharger les batteries et de reproduire le même type d’effort sur 60 minutes.»
Car il est évident que Lugano est un morceau difficile à croquer. «Oui, Lugano est une équipe dure à manoeuvrer. On a fait ce qu’il fallait, lors du dernier match cela a été plus long que prévu (ndlr: 114 minutes!), mais ça aurait pu aller des deux côtés. Lugano s’est présenté solidaire avec un bon gardien, capable d’exploiter les contres sur chacune de nos pertes de palet.»
Notamment en fin de match ou il fut question de l’utilisation ou non du 2e powerplay genevois. Il y a une grosse disproportion du temps de jeu accordé à chaque estafette: «C’est une façon de fatiguer l’adversaire. Ils ont à multiples reprises durant l’année débloqué des situations. Pour ce dernier match, c’est vrai qu’ils auraient pu avoir plus de tempo et de volume pour amener ce danger devant la cage.»
Pour l’heure, le stratagème marche. La supériorité numérique genevoise reste une arme fatale qui permet d’entrevoir avec sérénité le déplacement de demain à la Cornèr Arena. Mais pourtant méfiance, le HC Lugano est actuellement tout sauf un cadeau.
»J’ai bien bossé, on m’a bien aidé»
Bel exemple de la solidité luganaise, Stéphane Patry, qui s’affirme de plus en plus en cette fin de saison. Son temps de jeu est en augmentation très nette: «Oui, quand je suis arrivé, il y a eu le changement de coach. Je l’aime bien.» Une façon de rendre hommage à Luca Gianinazzi (29 ans!) «Il est à l’écoute des joueurs, de tout le monde. Il est jeune dans la ligue, mais j’aime beaucoup sa façon de faire, les entraînements, sa communication. Il a amené du nouveau dans l’équipe. Et en plus il parle le français! (il sourit)»
Et l’ex-junior meyrinois de continuer: «C’est clair que pour moi, c’était un gros challenge de venir ici, mais je m’attendais quand même à ça. Je suis quelqu’un de confiant et je ne vais pas dans une équipe en pensant que je ne vais pas jouer. Début de saison dur pour moi, après je me suis blessé. Ça a été compliqué de revenir au jeu, j’ai recommencé avec les Ticino Rockets. Mais je pense que j’ai bien bossé, on m’a bien aidé.»
Presque 18 minutes de temps de glace
La récompense et désormais là: après deux premiers matchs face à ses anciens coéquipiers en ayant passé près de huit minutes sur la glace, Patry fut utilisé quasiment 18 minutes dans son 4e bloc aux côtés de Raphael Herburger et Julian Walker samedi soir. Gianinazzi semble avoir trouvé le juste équilibre de ses lignes, de quoi rendre le HCL redoutable.
il a fallu un peu de temps à l’équipe pour s’habituer au nouveau système de jeu et ensuite digérer l’absence de deux gros leaders offensifs. «Mais quand je suis arrivé, on était quasiment déjà en mode playoffs, précise Patry. Il fallait se battre pour tous les points. J’aime beaucoup notre façon de jouer.»