Aujourd’hui à Herning, la Suisse affrontera l’Autriche en quart de finale du Championnat du monde de hockey sur glace. Un duel inattendu face à une équipe autrichienne portée par un Dominic Zwerger en grande forme. L’attaquant du HC Ambrì-Piotta a été l’un des artisans de la qualification historique de son pays, qui atteint ce stade pour la première fois depuis 1994, grâce notamment à une victoire éclatante 6-1 contre la Lettonie. « C’est incroyable, j’ai encore la chair de poule. Faire partie de cette page d’histoire est fantastique », confie-t-il. Avec sept points en sept matches, il partage la tête du classement des pointeurs autrichiens avec Marco Kasper.
Sur le papier, la Suisse part favorite, forte de sa solidité défensive et d’un collectif bien en place. Mais la prudence est de mise : l’Autriche a montré qu’elle pouvait bousculer les grandes nations, en menant jusqu’à la 58e minute contre la Suède (défaite 4-2) et en frôlant l’exploit face à la Finlande (revers 2-1). « Chacun connaît son rôle, il y a une vraie sérénité », souligne Marc-Anthony Anner, président par intérim de la fédération suisse. « Il y a un coup à jouer, sans fanfaronner. »
Ce quart de finale aura aussi un parfum de retrouvailles. Cinq joueurs autrichiens évoluent dans les ligues helvétiques : Zwerger (Ambrì), Rohrer (Zurich), Baumgartner (Berne), Wolf (Kloten) et Achermann (La Chaux-de-Fonds). Et sur le banc, Roger Bader, le sélectionneur autrichien, connaît bien le hockey suisse. « En tant que 13e nation mondiale, atteindre les quarts, c’est comme un titre mondial pour nous », affirme-t-il.
L’objectif principal — le maintien dans l’élite — a été atteint avec brio, et le rêve d’une qualification pour les quarts de finale est devenu réalité. Mais la soif de succès de l’équipe d’Autriche n’est pas encore étanchée. Ce jeudi, les Autrichiens, grands outsiders, veulent prolonger leur parcours sensationnel. Pour le sélectionneur Bader, cette rencontre revêt un caractère tout particulier: il affronte son pays natal, la Suisse. « C’est logique : quand on atteint les quarts de finale, on veut aussi gagner », confie Bader, espérant une nouvelle surprise. Âgé de 60 ans, il a rejoint la fédération autrichienne en 2014 en tant que responsable de la formation. Il a ensuite dirigé les équipes juniors avant de prendre les rênes de la sélection nationale en octobre 2016, cumulant également les fonctions de directeur sportif depuis mai 2017. Malgré les années passées à la tête du hockey autrichien, les duels face à la Suisse gardent toujours une saveur particulière pour lui. Portée par l’euphorie, l’Autriche rêve de prolonger son conte de fées. Quant à la Suisse, l’objectif est clair: rejoindre le dernier carré et continuer à croire au match numéro 64, celui de la finale.