Yverdon-les-Bains – Patricia Hoche
Tout se passait plus ou moins pour le mieux lors de cette 20e édition de la Coupe des Bains: ambiance festive, public nombreux, belles affiches. Mais un invité indésirable s’est imposé depuis le début de la compétition: le brouillard. Les conditions atmosphériques étant ce qu’elles sont actuellement, la différence de température entre l’extérieur de la patinoire et la bonne dizaine de degrés de moins enregistrée à l’intérieur ne pouvait qu’occasionner des problèmes de condensation.
Si le tournoi était passé «entre les gouttes» depuis mardi avec des équipes acceptant d’interrompre le match à quelques reprises pour que les joueurs, en patinant en rond pendant quelques minutes, rétablisse la situation durant… quelques minutes, les conditions de jeu proposées aux acteurs du match HC Ajoie – Liberec hier soir se sont révélées trop délicates pour que la partie aille à son terme.
C’est ainsi qu’après avoir interrompu deux fois le match pour «faire tourner» les deux équipes et avoir refait la glace «à sec» (le eismeister n’a fait que racler la neige, sans avoir déversé d’eau supplémentaire), un conciliabule entre arbitres et entraîneurs est arrivé à la conclusion qu’il devenait trop dangereux de continuer à jouer. Le match a donc été arrêté à la 32e minute alors que le score était de 1 à 0 pour les Tchèques (but de Rayen Petrovicky), dans l’ensemble meilleure qu’une formation jurassienne un peu timorée.
Pour la petite histoire, Ajoie a eu l’occasion d’égaliser juste avant l’interruption du match sur un pénalty finalement mollement tiré par Julius Nättinen. La fin des des débats était sifflée dans la foulée sous quelques sifflets de spectateurs plus haut placés dans les gradins et ne comprenant pas la décision arbitrale. Au niveau de la glace, les conditions de jeu étaient pourtant devenues périlleuses.
Mauvais signe pour l’avenir
Un couac regrettable pour un tournoi très bien organisé, mais obligé de faire avec l’infrastructure vieillissante de la patinoire d’Yverdon. Une situation qui représente une réelle menace pour la bonne tenue de la compétition à l’avenir, car les formations engagées n’apprécient guère ce genre de scénario. Et les choses se disent vite dans le milieu.
La Suisse romande possède deux bons tournois d’avant-saison chaque année, mais ils viennent de prendre deux coups sur la tête en peu de temps: l’an passé, les Hockeyades de la Vallée de Joux avaient dû déplorer le départ prématuré d’un club allemand mécontent du logement. L’épisode yverdonnois de cette année donne un signal négatif aux futures formations désireuses de parfaire leur préparation dans des conditions idéales. Il serait dommage que la superbe Coupe des Bains soit à l’avenir pénalisée par une infrastructure qui mériterait au plus vite un petit coup de jeune.