«LA LAME DE L’EXPERT» – The Big Bang Theory et l’importance du Power Play

«LA LAME DE L’EXPERT» – The Big Bang Theory et l’importance du Power Play

Illustration: PH

Le concept du Big Bang a été exposé en 1927 par l’astrophysicien Georges Lemaître, qui décrivait dans les grandes lignes, l’expansion de l’univers. Rentrons dans le monde de l’allemand Albert Einstein avec le principe cosmologique qui stipule que ‘’L’homme n’occupe de position privilégiée dans la planète’’. George Gamow russe d’origine, réalise que les fortes densités dans le cosmos doivent avoir permis l’instauration d’un ‘’équilibre’’ thermique entre les ‘’atomes’’.

Quel rapport me direz-vous entre ‘’The Big Bang’’ et le Power Play? Aucun !!! Simplement un imaginaire débordant rempli de symboles que nous allons développer et associer à notre sport. Commençons par « l’expansion des zones » permettant de gagner du temps, du confort, de la possession et de la variation. La zone DEF et OFF a été étendue en 2014 de 1m53 de chaque côté, passant de 21m33 à 22m86, soit 18 m2 de plus… L’effet pervers, avec l’agrandissement des surfaces DEF et OFF, c’est que ta première unité de SUP laisse souvent des miettes à ta deuxième ligne, avec du temps, beaucoup de temps dans la maîtrise du puck.

J’aborderai la situation de la National League avec l’augmentation du nombre d’étrangers de 4 à 6. Lorsque tu es un renfort extérieur, selon les statistiques dans le temps de jeu, tu es souvent utilisé, et selon les matchs belliqueux, sur-utilisés. Et là ‘’le renfort occupe une position privilégiée’’. Abordons le staff spécialisé, qui doit réunir ‘’les atomes’’ et trouver ‘’un équilibre’’ pour te permettre de gagner, voire de te rendre le match plus simple. Le stratège doit aujourd’hui avec diplomatie, trouver des moyens habiles afin d’obtenir un taux de réussite important, constant, en s’adaptant et en manœuvrant face aux défenses adverses. Il doit profiler les rôles et adapter différents schémas, en assimilant les mouvements de chacun pour obtenir des positions préférentielles. Le Head Coach décide toujours à la fin, mais ton P.P. sera finalement efficace avec les joueurs mis à disposition par ton D.S.

Aujourd’hui dans le hockey moderne, la sortie de zone est millimétrée, timée pour ralentir le Box Play. Il faut gagner le contrôle du centre de la glace avec de la vitesse pour pénétrer dans la zone d’assaut.  Également, il faut essayer de gagner la bande avec le porteur face au jeu. Il arrive que sur une entrée de zone, l’offensive décide d’attaquer le net. Le principe psychologique de varier et de faire douter l’adversaire me semblent redoutables. En playoffs, tu gagnes souvent lorsque tu as un coup d’avance, en rentrant dans la tête de ton opposant. Tu décides finalement comment tes contradicteurs vont évoluer en les obligeant à s’adapter ce qui a pour conséquence qu’ils oublient leurs principes de jeu.

Qui sont ces Winning Players qui pensent vite et qui forment un équilibre avec des ‘’atomes’’ crochus ?

  1. La tour de contrôle, le Blue Liner, le chef d’orchestre qui va prendre les décisions importantes lors de la sortie, de l’entrée et souvent lors du dernier choix pour scorer.
  2. Le Playmaker, le cerveau qui distille et varie les jeux avec le talent qui le caractérise. Je rajouterai la nouvelle tendance avec le gaucher à gauche sur son côté faible, mais qui masque les passes et a une meilleure protection de puck.
  3. Le Bumper doté d’une lecture de jeu importante, pour aider ses coéquipiers lors de la pression adverse et doit être adroit devant le but.
  4. Le Shooter Player se fait oublier avec un bon timing et un shoot direct puissant, précis et utilisé à bon escient.
  5. Le Screen Player doté à créer des mouvements pour libérer du temps pour les autres, habile au baseball pour les déviations et les rebonds, capable de créer des jeux derrière le filet, tout en étant efficace à la récupération du puck.

Qui serait pour toi le cinq majeur en NL ?

  1. Evidemment le roi Henrik Tömmernes, le Blue Liner, l’invertébré qui t’enrhume avec des mouvements extra-planétaires et une subtilité exceptionnelle.
  2. Le Playmaker, Austin Czarnik, buteur mais surtout passeur, aussi vif en patinage qu’en réflexion (20 goals, 36 assistances). Il varie toujours les jeux avec vitesse et précision.
  3. Le Bumper, Obélix alias Teemu Hartikainen, une force surhumaine et une finition dans son salon avec 25 goals.
  4. Le Shooter Player, Sven Andrighetto précis, puissant, meilleur scoreur de la CHL, intelligent qui ne force pas les shoots avec déjà 30 goals (NL et CHL) à son actif cette saison.
  5. Le Screen Player, Jerry Turkulainen dans son bureau derrière le filet, adroit avec sa canne devant le net, il distille des caviars lorsqu’il est caché derrière la cage.

L’objectif du Power Play aujourd’hui est d’avoir la situation idéale entre la vitesse d’exécution, la qualité technique et la vista. Varier les jeux sur la bleue, dans la box, derrière le filet et l’utilisation des One-timer sur les côtés. L’architecte doit améliorer les petits détails jusqu’aux play-offs pour gagner le trophée. Quand le P.P. ne trouve plus les combinaisons gagnantes, il doit trouver des solutions pour ne pas laisser s’immiscer le doute dans les moments importants.

J’ai eu la chance d’avoir des pépites dans les différents rôles; dans le bureau, derrière le goalie, à la ligne bleue comme fabriquant de jeu mais très peu comme Bumper et Shooter Player. Même en NL, cela manque dans beaucoup d’équipes. Les anecdotes les plus folles que j’ai vues ou entendues concernent le matériel avec des canes spéciales pour le P.P. (Flex et longueur). L’utilisation d’une trace sur le bas de la cage pour faire des passes en utilisant le rebond sur l’acier. Le Blue Liner qui ratait souvent le but et le Shooter Player qui travaillait les rebonds de la bande comme au billard, pour rediriger le disque dans la bonne direction…

Pour finir, la déclaration dans le quotidien jurassien de Thomas Thiry (défenseur d’Ajoie et de l’équipe de France) « Si on vient me chercher pour jouer le Power Play, c’est que c’est vraiment la crise ».

Pour conclure avec ces êtres très complexes, dans des situations et des évolutions constantes, les avis et les intérêts peuvent rapidement devenir divergents, passant de la ‘’théorie du Big Bang’’ à la ‘’théorie du Chaos’’. Le physicien, le psychologue et le médium sont trois qualités nécessaires au coach expert pour éviter l’incontrôlable ‘’effet papillon’’. Et là, on ne parle pas du cerbère.

Laurent Perroton

(Laurent Perroton: joueur, entraîneur, formateur, enseignant et consultant depuis de nombreuses années dans le hockey sur glace va aborder chaque semaine une thématique. Sujet Brûlant, piquant et surprenant qui met en lumière cette pensée: «Le mot talent arrive une seule fois avant le mot travail, c’est dans le dictionnaire!»)

Les propos tenus dans cette rubrique n’engagent que leur auteur et ne reflète pas forcément l’avis de la rédaction.

National League
Swiss League
Prochains matchs NL
Prochains matchs SL
Prochains matchs MHL
Prochains matchs WL
Prochains matchs U20 Elite

>>>

>>>

Est-ce que vous désirez être averti(e) par notification pour les nouvelles actualités?
Oui, très volontiers Non merci