On y est: premier jour de finale et grosses attentes du côté de Lausanne et Zurich. Parce que le LHC, premier de la saison régulière, dispute sa deuxième finale consécutive et que les ZSC Lions sont, dans l’esprit de la plupart des observateurs, un champion qui va garder son titre. Pour la première fois depuis 2001, et un duel entre Zurich et Lugano, la finale mettra à nouveau aux prises les deux mêmes formations que l’année précédente. À l’époque, les Lions zurichois avait triomphé à deux reprises. Les Lions vaudois ont bien l’intention de changer le cours de l’Histoire.
Un gros changement par apport à la saison passée: les Lausannois ont l’avantage de la glace. Il y a douze mois, c’est ce qui avait permis à Zurich de gagner le titre: chaque finaliste avait gagné tous ses matchs à la maison. En saison régulière 2024/25, le bilan avait été un peu plus contrasté car si les deux équipes ont remporté chacune la moitié de leurs quatre confrontations, elles ont été battues à la maison en janvier (ZSC-LHC: 1-2) et février (LHC-ZSC: 0-4 SO).
Bien qu’il ait terminé premier de la saison régulière, le LHC n’a pourtant pas été aussi dominant que cela. Et l’on se souviendra même avec une certaine nostalgie de la ligne Tim Bozon–Ken Jäger–Michael Raffl qui avait malmené les Zurichois la saison passée. Aujourd’hui, Bozon et Raffl, sont très incertains pour la finale. Et s’ils jouent, le seront-ils au maximum de leurs possibilités? Par contre, face à des Zurichois qu’une majorité voit gagner aisément, Lausanne va jouer l’esprit plus léger, loin de cette étiquette de favori qui peut être handicapante.
RETROUSSER LES MANCHES
Mais pour arriver en finale, la troupe de Geoff Ward a dû relever les manches en étant poussée au septième match par Langnau puis Fribourg. Les Vaudois ont disputé trois matches… et quelques prolongations de plus que les Zurichois, qui ont dominés Kloten en quart de finale (4-1) avant de prendre la mesure Davos en six matches en demi-finale (4-2). Peut-on toutefois craindre un effondrement physique des Lausannois? Ces derniers ont apporté un réponse cinglante en gagnant largement leurs septièmes actes 6 à 2 et 5 à 1.
Peut-on parler de manque de longueur de banc à la Vaudoise aréna? Lawrence Pilut, Janne Kuokkanen, Makai Holdener, Tim Bozon, Gian-Marco Hammerer ou encore Dominik Kahun sont soit blessés longue durée, soit diminués et pas au top de leurs moyens. Ce qui n’était pas encore un handicap majeur en demi-finale face à des Fribourgeois privés de Lukas Wallmark, Jacob De la Rose, Nathan Marchon et Maximilian Streule, pourrait le devenir contre Zurich qui va évoluer au complet.
Il n’y aura (théoriquement) pas de surprise dans l’alignement: premiers blocs avec Rudolfs Balcers–Denis Malgin–Sven Andrighetto d’un côté, Ahti Oksanen–Antti Suomela–Damien Riat de l’autre. En partant du principe que ces deux trios, qui seront peut-être appelés à jouer l’un contre l’autre, s’annuleront, on comprend toute l’importance des autres lignes. A Lausanne, le deuxième trio offensif est composé de Jason Fuchs–Dominik Kahun–Lauri Pajuniemi. Passons aux 4e blocs Lors de leur dernier match respectif, Zurich alignait en 4e ligne d’attaque Justin Siegrist au centre de Nicolas Baechler et Chris Baltisberger, Lausanne présentait Benjamin Bougro et deux joueurs de Swiss League, Jordann Bougro et Stefan Rüegsegger.
Vous nous voyez venir: et si la clé de la confrontation se situait au niveau du 3e alignement? Pour contrer le centre Derek Grant avec ses ailiers Willy Riedi et Vincenz Rohrer du côté des ZSC Lions, Lausanne propose l’alternative Raphael Prassl–Ken Jäger–Théo Rochette. Et là, pas dit que les Vaudois ne soient pas décisifs! Les Lausannois sauront-il repousser les Zurichois de leur zone offensive, eux qui ont pour système de mettre une pression constante dans le camp adverse? Le LHC l’a très bien fait contre Fribourg, les Dragons ne parvenant pas suffisamment à mettre les pucks au but.
La résilience du LHC
D’où l’importance d’une défensive bien organisée. Dans les buts, après un léger fléchissement, Kevin Pasche est redevenu le portier de la saison régulière. Voire même un peu mieux et qui a encore augmenté l’estime de ses coéquipiers après l’épisode Reto Berra. Pour ses premiers playoffs, et en cas de titre, Pasche (22 ans) pourrait peut-être disputer à Stéphane Charlin (Langnau) le titre de meilleur portier de la saison. En défense, à Lausanne, Gavin Bayreuther, David Sklenicka, Andrea Glauser, l’étonnant Aurélien Marti et Lukas Frick assurent plutôt bien. L’arrière-garde du LHC n’a pas son niveau des playoffs de l’an passé toutefois, Zurich est peut-être même supérieur à ce niveau. Enfin, il y a les situation spéciales, si rares qu’importantes en playoffs. El là, les Lausannois sont bien armés. Tout comme les ZSC Lions qui ont haussé le ton en playoffs. Match nul.
Derniers atouts, et pas des moindres: le moral, la volonté, la résilience. À ce niveau, on est certain de voir les joueurs de Ward partir avec une longueur d’avance. D’abord parce que dans cette revanche de l’an dernier, le vaincu a toujours un peu plus faim. Ensuite, parce qu’il fallait être fort pour survivre à deux Actes VII consécutifs et on les croit même de le faire une 3e fois comme Davos, en 2009, qui avait été champion après vingt-et-un matchs au total contre Lugano, Fribourg et enfin Kloten. Cette série sera serrée, clairement, si chaque équipe maintient son invincibilité à domicile. Ce soir, aura-t-on droit à une surprise de la part de deux coachs à la carte de visite très différente? Un quasi-néophyte (mais champion d’Europe) avec Zurich, un vieux briscard de NHL qui a presque tout-vu tout-vécu. On aurait tendance à donner l’avantage à ce dernier. Quel est le grain de sable qui pourrait enrayer tout cela: un succès à l’extérieur des Zurichois ce soir et nous serons bon pour refaire nos projections…