Le Genève-Servette n’a plus le droit à l’erreur. Deux saisons ratées après le titre de 2023 ont laissé des cicatrices profondes, et la 12e place de l’an passé reste une humiliation pour un club de ce calibre. Mais la reconstruction est massive et assumée. Dans les buts, la grande faiblesse chronique du GSHC semble enfin réglée: l’arrivée de Stéphane Charlin, meilleur portier du dernier championnat, change tout. Après les inconstances d’un Robert Mayer qui n’a jamais su convaincre sur la durée, Genève retrouve un dernier rempart fiable, une base indispensable pour espérer redevenir compétitif.
Derrière, la défense a été solidifiée avec deux recrues clés. Le Finlandais Vili Saarijärvi est l’un des arrières offensifs les plus créatifs de la ligue, capable de relancer vite et d’apporter une arme supplémentaire au powerplay. À ses côtés, le Tchèque Jan Rutta amène expérience, poids et présence physique, ce qui manquait cruellement depuis deux ans. Le retour du massif Dave Sutter complète ce chantier. Reste à savoir si les Suisses Tim Berni, Simon Le Coultre et Roger Karrer franchiront enfin un palier: sans leur progression, le duo étranger devra porter trop de responsabilités.
RETOUR DU MOTEUR NOAH ROD
L’attaque, elle, promet d’être spectaculaire. L’ex-NHLer Jesse Puljujärvi débarque avec le profil rare de power forward, exactement ce qui manquait pour remplacer Teemu Hartikainen. Taylor Beck ajoute de la densité et de la puissance. Markus Granlund reste une valeur sûre, tandis que Sakari Manninen demeure une machine à points. Autour d’eux, Jimmy Vesey, Jason Akeson – qui obtiendra bientôt le passeport suisse – et des éléments locaux comme Luca Hischier, Marco Miranda et Matthew Verboon donnent une bonne profondeur offensive. Avec leretour après blessure du capitaine Noah Rod, Genève aligne sans doute l’une des attaques les plus complètes de la ligue.
Mais un doute majeur subsiste: l’entraîneur. Yorick Treille n’a pas réussi à redresser la barre après son arrivée en décembre dernier. Sa légitimité est encore fragile et les rumeurs sur une arrivée de Sam Hallam en 2026 n’arrangent rien. Avec un tel effectif, il n’aura pas le droit à un démarrage raté. Certaines voix parlent d’au moins sept à huit victoires sur les dix premiers matchs pour ne pas vivre un gros changement à la tête de l’équipe. Où un certain Ville Peltonen rôde de son poste d’assistant. La défense suisse reste également un chantier: si Berni, Le Coultre et Karrer ne haussent pas leur niveau, la solidité globale du bloc défensif pourrait vaciller. Sur le papier, Genève possède l’alignement le plus lourd et le plus physique de la ligue, c’est l’état d’esprit qui fera la différence entre une renaissance éclatante et un nouvel échec cuisant.
