Le HC Ambrì-Piotta repart cette saison avec un vent d’optimisme, mais aussi une bonne dose de prudence. La saison 2024/25 avait laissé un goût amer : élimination précoce en play-in et révélations sur les limites de la formation. Cette année, le club tessinois mise sur un mix d’expérience étrangère et de jeunes suisses pour tenter d’être compétitif, mais les faiblesses restent évidentes.
Derrière le filet, le duo Gilles Senn – Philip Wüthrich apporte enfin un peu de sérénité. Senn, relancé l’an dernier après une saison mitigée, connaît la maison et peut offrir des prestations solides, tandis que Wüthrich, lui, arrive avec la motivation de prouver qu’il peut être la réponse durable au problème des gardiens. L’alternance devrait permettre de gérer le calendrier dense, surtout en année olympique, et éviter la surcharge d’un seul portier. C’est une base correcte, mais difficile d’imaginer des performances spectaculaires.
En défense, la fragilité persiste. Les leaders Jesse Virtanen et Tim Heed devront répéter leur rôle de piliers. Le jeune Luc Bachmann est lancé dans le grand bain aux côtés de Virtanen, mais sa capacité à tenir un rôle de top 4 reste incertaine. Le reste du back-end suisse – Simone Terraneo, Isacco et Zaccheo Dotti, Rocco Pezzullo, Jesse Zgraggen et Dario Wüthrich – est moins expérimenté que chez les rivaux directs. Ambrì devra compter sur ses étrangers pour compenser et rester solide, sous peine de se retrouver rapidement dépassé.
Offensivement, les Léventins ont considérablement élargi leur arsenal. Chris DiDomenico, Nic Petan, Michael Joly et Chris Tierney forment un quatuor capable de porter le poids du scoring et d’apporter vitesse et créativité. La profondeur s’améliore aussi avec Inti Pestoni, Dominic Zwerger et Diego Kostner, tandis que les jeunes Miles Müller et Lukas Landry poussent.
TROUVER LE BON ÉQUILIBRE
L’objectif est clair : répartir les responsabilités sur plusieurs lignes et réduire la prévisibilité, un point crucial après la dépendance à une seule ligne la saison passée. Pourtant, la dépendance aux étrangers reste un facteur critique. Le secondary scoring des Suisses demeure incertain, avec des joueurs comme Tommaso De Luca, Axel Heim ou Dario Bürgler devant encore convaincre. Un joueur capable de renverser un match à lui seul manque toujours cruellement. L’ombre de Dominik Kubalik plane encore. La réussite de la saison reposera sur la constance et la performance des recrues étrangères.
Le staff dirigé par Luca Cereda doit maintenant trouver l’équilibre entre ambition offensive et sécurité défensive. Le système se veut plus agressif, avec l’intention de dominer le jeu et créer des occasions, mais sans laisser le flanc exposé. La gestion de la rotation des étrangers, la répartition des responsabilités et l’exploitation des forces individuelles seront déterminantes. Le facteur X du HCAP cette saison sera donc la gestion du staff et l’équilibre trouvé entre lignes. Le système offensif plus marqué pourrait corriger les lacunes du passé, mais il faudra que chaque joueur, étranger ou local, apporte sa contribution. Si tout s’aligne, les Biancoblù peuvent viser les play-in. Sinon…