Deux finales perdues de suite contre les ZSC Lions, et toujours la même question : quand ce Lausanne HC franchira-t-il enfin le dernier palier ? L’équipe de Geoff Ward, confirmée jusqu’en 2028, a montré qu’elle pouvait dominer une saison régulière, mais a encore échoué dans le money-time. Cette fois, les dirigeants n’ont pas fait semblant : l’effectif 2025/26 a été profondément remodelé pour combler certines lacunes.
Le poste le plus scruté reste celui de gardien. La saison passée, le jeune Kevin Pasche avait dû porter l’équipe quasiment à lui seul, avec plus de 3’600 minutes jouées – un record qui l’a laissé à bout de souffle au moment des séries. Son retour est bienvenu, mais l’arrivée de Connor Hughes change tout : Lausanne dispose enfin d’une vraie alternative crédible dans les cages. Avec Thibault Fatton en troisième option, le club n’est plus dépendant d’un seul homme.
En défense, le chantier est colossal. Les départs de Lukas Frick, Andrea Glauser et du capitaine historique Joël Genazzi ont ouvert des trous presque impossibles à combler dans le marché suisse. L’arrivée de Inaki Baragano et la montée en responsabilités de Nathan Vouardoux apporteront de l’énergie, mais la stabilité défensive a reculé. C’est là que misent les étrangers : Erik Brännström, de retour d’Amérique du Nord, et Sami Niku (s’il se montre plus convaincant que lors de ses dernières sorties) sont deux arrières offensifs capables de dynamiser la relance et d’être dangereux en powerplay. Reste à voir si cette orientation très offensive ne se paiera pas dans la zone défensive, où l’expérience helvétique fait défaut.
UNE OFFENSIVE IMPRESSIONNANTE
Devant, Lausanne a rarement semblé aussi bien armé. Le duo finlandais Antti Suomela – Ahti Oksanen est reconduit, et l’attaque s’est renforcée avec l’arrivée de Austin Czarnik et de Drake Caggiula, deux Nord-Américains rapides et percutants. Yannick Zehnder, recruté aux ZSC Lions, est un ajout peut-être sous-estimé, mais précieux pour la profondeur. Et si Dominik Kahun retrouve enfin son vrai niveau après une année chaotique, les Vaudois pourraient aligner le trio offensif le plus dangereux du pays. À côté, des Suisses comme Théo Rochette, Ken Jäger et Damien Riat assurent un impact constant, soutenus par la créativité de Jason Fuchs et l’abattage de Floran Douay.
Les forces du LHC sont claires : une attaque redoutable, un entraîneur, Geoff Ward, solidement installé et une profondeur de banc impressionnante. Les faiblesses aussi : une défense suisse moins expérimentée, des étrangers qui devront prouver leur régularité et la nécessité de mieux gérer les gardiens pour arriver frais au printemps.
Lausanne a les armes pour une saison régulière tonitruante. Mais le vrai test sera une fois encore les playoffs, là où la solidité et la maturité font la différence. Si Brännström devient le leader attendu et si Kahun se réinvente, les Lions vaudois pourraient enfin rugir jusqu’au bout. Sinon, le scénario des dernières saisons risque de se répéter.