Présenté comme le quartier du XXIe siècle par ses promoteurs, le projet d’écoquartier VIVA et de la future patinoire Valais Arena divise profondément à Sierre. Entre ambition urbanistique et craintes citoyennes, deux visions du développement de la ville s’affrontent. Sur une surface de 91 000 m², VIVA prévoit l’accueil de 1’000 habitants, 600 logements et 6’000 m² de surfaces commerciales. Cœur du projet : la Valais Arena, future plus grande patinoire du canton avec 6’500 places, destinée au hockey professionnel mais aussi à des événements culturels et sportifs.
Si la majorité des partis soutient le projet, les Vert·e·s du district ont changé de cap. Après un premier vote favorable, ils se sont opposés à la version actuelle du projet, estimant qu’il a pris une ampleur excessive et qu’il s’éloigne de l’intérêt général. « On est passés d’une patinoire de 5’000 places à un complexe semi-privé démesuré », regrette Christelle Wassmer, cheffe du groupe écologiste. À l’opposé, Blaise Melly (UDC) défend le projet comme « une infrastructure d’envergure cantonale », capable de retenir dans le Valais les fans de hockey et de créer des opportunités économiques locales.
Densité et impact social en débat
Le quartier mise sur la densification urbaine pour équilibrer les coûts, avec une proximité stratégique à la gare. Mais l’afflux rapide de nouveaux habitants inquiète les écologistes, qui redoutent un impact sur la cohésion sociale et un développement trop rapide pour les infrastructures actuelles. Les coûts pour la ville font également débat. Le collectif citoyen Condemines.info évoque un risque fiscal, alors que les partisans assurent que l’essentiel du financement est privé. Selon Melly, la charge réelle pour la commune ne dépasserait pas 4 millions de francs, un montant qu’il juge « très raisonnable ». Pour Wassmer, le problème est plus profond : « Les investissements publics doivent profiter à l’ensemble de la population, pas à des infrastructures où la ville perd la main. »
Entre promesse de modernité, pression démographique, équilibres financiers et identité urbaine, le projet VIVA symbolise les tensions croissantes autour de l’aménagement du territoire dans les villes moyennes suisses. Son évolution pourrait bien redéfinir les contours de Sierre pour les décennies à venir.
(Source: Le Nouvelliste)