LUGANO – Filippo Frizzi
Alessio Bertaggia est de retour au HC Lugano après trois saisons passées à Genève. De quoi garnir sa carte de visite avec un titre national et un titre européen. Mais c’est oublier un peu vite aussi que Bertaggia est né à Lugano il y a 32 ans, qu’avant de rejoindre Genève, il y fit ses classes juniors avant d’aller jouer outre-Atlantique (WHL), de disputer septante matchs sous les couleurs de Zoug avant de signer un bail de huit saisons dans son club formateur. Bertaggia avait disputé une bonne fin de championnat 2024/25 et semblait être un pilier sûr de la défensive genevoise pour l’exercice à venir. Mais : « J’ai parlé avec Marc Gautschi qui m’a informé que Lugano souhaitait me voir revenir au Tessin. J’ai été un peu surpris, je ne l’ai pas vu venir… Mais après discussion, après avoir parlé avec Janick Steimann de la partie sportive et décidé des points du contrat, on a décidé en famille que cela pouvait être une belle opportunité. Quand arrive un train, il est important de voir si ça vaut la peine de monter à bord. Et nous avons pris notre décision. »
De façon un peu similaire au départ de Lugano direction Genève ? « Comme je l’ai dit plusieurs fois, la famille genevoise, l’équipe, le staff, les fans, l’organisation, c’était super. On a été bien accueillis, on a vécu de belles choses avec le premier titre national du club, un titre en Champions League. On a vécu beaucoup de bonheur, beaucoup de belles choses. On laisse de bons amis qui nous ont beaucoup donné. Ce n’était pas facile de leur dire « au revoir », on se reverra… Le facteur humain a été important. On est très contents de rentrer à Lugano, mais on laisse une pièce de notre cœur à Genève. »
REVIVRE DE GRANDS MOMENTS
Alessio Bertaggia, c’est aussi l’histoire d’un Tessinois à l’époque jeune qui a eu le courage de partir du Tessin pour l’étranger et Genève et qui revient par la grande porte. : « Au début, je ne pensais pas que c’était comme ça, mais une fois que tu as la possibilité de gagner, tu as faim. Tu veux revivre tous ces moments. Une fois que tu gagnes un titre, c’est quelque chose d’inoubliable. C’est un bonheur, une satisfaction incroyables. Gagner encore une fois, ça va créer du feu en moi, ça va m’aider sur la glace. »
Ce sera sans doute nécessaire quand, le 3 octobre prochain, Bertaggia s’en ira retrouver le vestiaire… visiteurs des Vernets. Pour lui et Verboon qui sera dans l’autre camp, un match très particulier. « Nous sommes des professionnels. Par rapport aux autres matchs, il y aura peut-être un peu plus d’émotions, mais ce n’est pas la première fois que je change d’équipe, et du coup je vais tout donner pour le HC Lugano et s’il y a quelque chose à transmettre aux autres joueurs, je le ferai aussi. Comme je l’ai dit, nous sommes de bons amis : ce qui se passe sur la glace reste sur la glace. Je ne pense pas faire de choses incroyables contre eux et j’espère aussi eux contre moi (il rit !). Et j’espère que Lugano gagnera ! »
Un match qu’il abordera avec son nouveau n°13, le même numéro que Pat Verboon lorsque celui-ci était un Bianconero. Un hasard entre deux hommes qui se sont croisés entre Genève et Lugano durant l’intersaison ? « J’ai pris le 13 parce que c’est le numéro qu’ils m’ont donné comme quand j’étais au Canada. Le 10 était pris (Sekac), le 33 est sous le toit (Nummelin), donc j’ai opté pour le 13, mais ça n’a rien à voir avec Verboon. »

Alessio Bertaggia avec notre collaborateur Filippo Frizzi (photo: PH)